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1941-Le monde prend feu

1941-Le monde prend feu

Titel: 1941-Le monde prend feu
Autoren: Max Gallo
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conserver, à utiliser à chaque instant les données qu’elle fournit, et à
collecter celles que recueillent les services de renseignements, le Special Operations
Executive (SOE), le Military Intelligence 5 (MI5) chargé du
contre-espionnage et opérant sur le territoire britannique, et le Military
Intelligence 6 (MI6), service de renseignements fonctionnant à l’étranger.
    Churchill veut maîtriser cette « guerre de l’ombre »,
cette « quatrième arme » dont il pense, en ce début d’année 1941, qu’elle
sera décisive.
    Car il le sent, il le sait, il le veut – les théâtres d’opérations
vont se multiplier – la guerre va devenir mondiale.
    Et la « quatrième arme », le système ULTRA, permettra
à l’Angleterre d’être la clé de voûte de la Grande Alliance, qui se constituera
contre l’Allemagne nazie et ses alliés.
    Grande Alliance : en souvenir de la Grande Coalition
constituée par le duc de Marlborough, l’ancêtre de Churchill, contre Louis XIV.
     
    Winston Churchill est heureux d’être, comme Marlborough, à
la barre de la glorieuse et indestructible Angleterre.

 
2.
    L’Angleterre ?
    Hitler répète ce nom en s’esclaffant.
    Il est debout au centre de ce cercle que forment autour de
lui, en cette soirée de Noël de l’année 1940, une centaine de soldats et d’officiers
de la Wehrmacht, têtes nues.
    Ces hommes rient lorsque Hitler frappe dans ses mains comme
s’il venait d’attraper, d’écraser une mouche.
    Le Führer fait quelques pas au milieu des soldats, les
invite d’un grand geste des bras à s’asseoir à leurs places, à ces longues
tables recouvertes de nappes en papier.
    L’on a dressé le couvert pour ce réveillon de Noël que le
Führer a voulu passer avec ses soldats cantonnés sur les côtes de la Manche, non
loin de Dunkerque, face à l’Angleterre.
    Les soldats ne le quittent pas des yeux et il esquisse un
pas de danse.
     
    L’Angleterre ?
    « Après l’achèvement de notre conquête, dit Hitler, tout
à coup grave, les yeux mi-clos, le visage inspiré, le menton levé, l’Empire
britannique sera comparable à un domaine mis en liquidation pour cause de
faillite ; un domaine de quarante millions de kilomètres carrés… Jusqu’ici,
une minorité de 45 millions d’Anglais a gouverné les 600 millions d’habitants
que compte l’Empire britannique. L’Allemagne va écraser cette minorité. »
    Les soldats acclament Hitler, cependant qu’il s’installe
avec ses généraux à une longue table, placée sur une estrade.
    Il est encore debout, il lève le bras, et les soldats crient Sieg Heil, répondent à son salut, Heil Hitler.
    Puis ils se mettent à chanter et leurs voix sont si fortes
qu’elles semblent capables de faire trembler cet immense hangar éclairé par des
torches.
    Hitler s’assoit, pose les deux mains à plat sur la nappe
brodée, puis il se fige, le buste droit, le regard fixe, comme perdu dans un
songe.
     
    Il se souvient de cette rencontre, à Berlin, à la
mi-novembre 1940 avec Molotov, le ministre des Affaires étrangères de la Russie
soviétique.
    Il n’a pas supporté ce petit homme râblé au visage fermé, semblant
ne pas entendre les propos qu’il lui tenait.
    Molotov se contentait de répéter les revendications de
Staline. C’est peu après que Hitler a dit à ses généraux :
    « Staline est un homme habile et retors, un maître
chanteur cynique, aux exigences insatiables. Il demandera toujours davantage. Conclusion,
la Russie doit être réduite à merci le plus tôt possible. »
     
    Dès le mois de juillet 1940, alors que les Luftflotten de bombardiers commençaient leurs raids quotidiens sur l’Angleterre, Hitler
avait lancé les premières études en vue d’une attaque de la Russie.
    C’est la vieille ennemie, celle des chevaliers Teutoniques, là
est le Lebensraum, l’espace vital, celui dont Hitler a tracé la carte
dans Mein Kampf.
    Là se terre le dangereux conquérant « judéo-bolchevique »
qui veut poser sa patte d’ours sur les champs pétrolifères de Roumanie, sur la
Baltique, sur les Balkans.
    Il faut le détruire.
    C’est le 18 décembre 1940 que Hitler a approuvé la
Directive n° 21, un document RIGOUREUSEMENT SECRET portant l’en-tête
OPÉRATION BARBAROSSA.
     
    Barberousse : Hitler a voulu qu’on donnât à
cette « opération » le surnom de l’empereur allemand du XII e  siècle,
Frédéric I er . Barberousse, le pacificateur de
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