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Révolution française Tome 2

Révolution française Tome 2

Titel: Révolution française Tome 2
Autoren: Max Gallo
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les
soupçons qui pèsent sur lui.
    « La guerre civile est allumée de toute part, dit-il. Et
des passions misérables agitent nos représentants et cependant les
contre-révolutionnaires tuent la liberté ! La statue de la liberté n’est
pas fondue. Ce métal bouillonne ; si vous n’en surveillez le fourneau, vous
serez tous brûlés ! Montrez-vous révolutionnaires ! Montrez-vous
peuple et alors la liberté n’est plus en péril. Les nations qui veulent être
grandes doivent, comme les héros, être élevées à l’école du malheur. »
    Dans Paris, c’est l’inquiétude, et la révolte des plus
pauvres qui couve.
    Ils se rassemblent au Palais-Royal.
    Ils murmurent : « Lorsque nous avions un roi, nous
étions moins malheureux qu’à présent que nous en avons sept cent quarante-cinq. »
    Ces députés à la Convention, ainsi mis en cause, se sentent
menacés.
    Les sans-culottes « exagérés » les attendent à la
sortie de la salle du Manège, les interpellent depuis les tribunes de l’Assemblée
ou celles du club des Jacobins.
    L’un des Enragés que suivent ces sans-culottes, Varlet, fonde,
à l’annonce de la trahison de Dumouriez, un Comité central révolutionnaire qui
va siéger à l’Évêché. C’est une Commune illégale, mais qui est composée des délégués
des sections.
    L’autre chef des Enragés, l’abbé Jacques Roux, convoque dans
une assemblée générale tous les comités de surveillance. Et il obtient l’adhésion
de la Commune.
    Ainsi la Convention risque-t-elle d’être dépossédée de ses
pouvoirs.
     
    Maximilien Robespierre, dont se moquent les Girondins, mais
que le peuple appelle déjà l’incorruptible, intervient souvent dans
cette période tendue, incertaine, dangereuse, de la tribune du club des
Jacobins, ou de celle de la Convention. « Il faut que le peuple sauve la Convention,
dit-il, et la Convention sauvera le peuple… »
    « Je dirai tout ce qu’il importe de connaître, poursuit-il,
je ne dissimulerai aucune vérité. »
    Et, implacable, il ajoute :
    « Je déclare que la première mesure de salut public à
prendre, c’est de décréter d’accusation tous ceux qui sont prévenus de
complicité avec Dumouriez et notamment Brissot… Je ne veux que dire la vérité
et quand les hommes que j’ai désignés auront assassiné la liberté et ses
défenseurs, on dira qu’au moment où ils allaient exécuter leur complot
liberticide je disais la vérité et que je démasquais les traîtres. »
    On l’acclame. D’un geste, il arrête l’ovation. Sa voix
devient plus aiguë, tranchante :
    « Le moment est venu pour les patriotes, dit-il, de
prendre dans toute son énergie cette haine vigoureuse et immortelle dont ils s’étaient
montrés animés pour le nom des rois… »
    Il s’interrompt, évoque « la punition d’un tyran »,
ce ci-devant roi de France, décapité.
    « Cette punition sera-t-elle donc le seul hommage que
nous ayons rendu à la liberté et à l’égalité ? »
    Chaque auditeur se fige, devinant la gravité des propos qui
vont suivre :
    « Souffrirons-nous qu’un être non moins coupable, non
moins accusé par la nation, et qu’on a ménagé jusqu’ici comme par un reste de
superstition pour la royauté, souffrirons-nous qu’il attende tranquillement ici
le fruit de ses crimes ? »
    Maximilien Robespierre veut la tête de la ci-devant reine, Marie-Antoinette
d’Autriche.
    Il veut qu’elle soit traduite devant le Tribunal
révolutionnaire, accusée d’avoir participé « aux attentats contre la
liberté et la sûreté de l’État ».
    L’auditoire frémit, applaudit, comprend qu’au moment où les
troupes de la coalition, celles de Brunswick et de Saxe-Cobourg, reprennent
Aix-la-Chapelle, Liège, encerclent vingt mille soldats français à Mayence, il
faut faire couler de nouveau le sang royal entre les monarchies et la
République pour empêcher toute négociation.
    Et au même instant en effet, Fersen, toujours amoureux de la
reine, fidèle et préoccupé du sort de la souveraine, écrit :
    « Je ne serais pas étonné que les scélérats, se voyant
battus partout, sans ressources, menacés de la famine et de la misère, missent
le jeune roi et sa mère à Versailles et voulussent ensuite traiter avec eux et
les puissances. »
    Et Fersen écrit à Marie-Antoinette qu’elle aura besoin d’un « gueux »,
ce général Dumouriez. Cet homme est utile, explique Fersen, « il faut
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