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Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ?
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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nous attend est donc un paysage rural.
    Faubourgs et banlieues :
quand les villes étaient à la campagne …
    Chaque ville abrite un certain nombre d’agriculteurs cultivant les champs situés à l’ombre de ses murailles – quand ce n’est pas à l’intérieur même de celles-ci – ou dans ses faubourgs.
    Il ne faut pas oublier que ces faubourgs ne sont à l’origine que des excroissances poussées par la ville en direction de la campagne, développées originellement « fors burg », c’est-à-dire « hors du burg », hors de l’ancienne cité fortifiée qui avait grandi auprès de la citadelle ou du château fort (que les peuples germaniques nommaient burg, comme le font encore les Allemands d’aujourd’hui). Jusqu’au XIX e siècle, ces faubourgs sont donc restés à l’état d’écarts champêtres et ont été, en dehors des jours de foire ou de marché, les premiers fournisseurs de la ville en denrées diverses. C’étaient les chevriers des faubourgs qui promenaient leurs troupeaux par les rues pour ravitailler en lait, évitant ainsi aux habitants de devoir aller l’acheter dans les étables et vacheries souvent établies au cœur même de la cité (la dernière étable de Paris, rue Fondary, dans le XV e arrondissement, ne sera fermée qu’en 1925 !). C’était encore dans les faubourgs que travaillaient beaucoup d’artisans. Les tanneurs étaient établis près des ruisseaux et y faisaient sécher leurs peaux qui empuantissaient l’atmosphère. En amont, sur les rives de ces mêmes ruisseaux travaillaient les maîtres blanchisseurs, qui excellaient dans la technique du blanchiment sur pré en étalant le linge sur l’herbe des coteaux. Très vite, ces agglomérations nouvelles avaient grossi et acquis une certaine autonomie. Beaucoup s’étaient vu doter d’un oratoire ou d’une chapelle et avaient été placées sous la protection d’un saint, fréquemment à l’origine de leur appellation. Ainsi, à Limoges, le Bourg Saint-Martial, qui s’était développé au Moyen Âge à quelque cinq cents mètres de la cité, devait dès le XII e siècle lui être intégré par la construction d’une nouvelle enceinte, ce qui ne l’empêchera pas de s’attacher à conserver son autonomie jusqu’en 1792.
    On ne saurait trop parler de « banlieue ». Ce mot, que l’on redécouvrira au XIX e siècle, avait désigné au Moyen Âge l’espace d’une lieue, tout autour d’une ville, où les autorités de celle-ci pouvaient faire valoir leur droit de ban , autrement dit de légiférer. La banlieue était l’espace sur lequel la ville exerçait un pouvoir politique, après s’être protégée de l’extérieur par des murailles, des portes, des ponts, tout cela fortifié à l’envi et doublé d’un service de guet draconien… La banlieue était une sorte de zone-tampon, de périmètre de sécurité, en même temps qu’un espace directement placé sous l’influence économique de la ville. Une lieue représentait environ quatre à cinq de nos kilomètres. C’était en gros la distance permettant à un paysan de transporter, en une journée, son blé à dos d’âne jusqu’au moulin pour aller l’y faire moudre. Et la ville possédait justement, dans ce périmètre, ses moulins bien à elle, auxquels ses habitants étaient tenus de réserver leur clientèle.
    … et quand les fermes étaient des villes
    Si l’on peut dire que nombre de nos ancêtres urbains, faubouriens ou banlieusards restaient cependant des ruraux, on peut encore aller plus loin et dire que les villes étaient bel et bien… à la campagne !
    Dans les années 30, Ferdinand Lot avait beaucoup amusé l’opinion avec deux grands projets : celui de prolonger le fameux Boul’Mich parisien jusqu’à la Canebière et celui de transférer les villes à la campagne. Avait-il imaginé notre autoroute A6 et nos villes-nouvelles ? Il n’empêche que tout le monde s’en gaussa très fort. Mettre les villes à la campagne, n’était-ce pas le summum de la bêtise ? Et pourtant, nos villes, à l’origine, non seulement étaient nées à la campagne, mais leur nom même ne désignait pas autre chose… qu’une ferme !
    Nos villes sont nées en rase campagne, dans cette campagne dont le nom (venu du latin campania) désignait la terre fertile située en plaine. La « campagne », en réalité, nous arrive de « champagne » et était donc, à l’origine, plate et « rase », ce qui fait de notre
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