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Petite histoire de l’Afrique

Petite histoire de l’Afrique

Titel: Petite histoire de l’Afrique
Autoren: Catherine Coquery-Vidrovitch
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de rester dans leur village, étaient dans l’ensemble toujours informés du monde qui les entourait. Dans le pire des cas, ils disposaient d’un moyen infaillible d’information régionale : la circulation des femmes qui, en se mariant, établissaient une sorte de réseau informel entre leur résidence d’origine et celle qui les accueillait — la patrilocalité (installation de l’épouse dans la famille du mari) était en effet très fréquente.
    Un continent insalubre ?
    L’Afrique a aussi la réputation d’être un continent insalubre. Cette caractéristique s’est en effet fortement accentuée au fil des siècles — au fur et à mesure qu’aux maladies tropicales originelles s’ajoutèrent celles venues d’Asie ou d’Europe —, tandis qu’en Occident les progrès de l’hygiène tendaient à améliorer les conditions sanitaires qui, à l’origine, n’y étaient pas meilleures. Des maladies graves, longtemps mortelles, comme la maladie du sommeil (ou trypanosomiase), dont il existe une forme animale et une forme humaine, y existaient déjà à l’ère préhistorique ; la malaria (ou paludisme) est également très ancienne, et estaujourd’hui encore — faute de vaccin — la première cause de mortalité sur le continent. La lèpre sévit toujours, et d’autres maladies tropicales endémiques sont transmises par une multitude d’insectes ; la mouche, par exemple, répand en forêt la filariose (des vers circulant sous la peau et pouvant provoquer la cécité ou la mort lorsqu’ils parviennent au cerveau) — le traitement préventif de cette maladie (la notézine) n’existe que depuis les années 1950. Tout cela sans compter une vie animale dangereuse pour l’homme : mygales (araignées à la piqûre mortelle), serpents venimeux, etc. Comble de malchance, les rives de nombreuses rivières sont longtemps restées inhospitalières en raison de l’onchocercose. Cette maladie, transmise par un moustique et entraînant la cécité, fut récemment vaincue dans certaines zones (par exemple le long des rivières Volta au Burkina et au Ghana) grâce à des campagnes internationales d’éradication de l’insecte porteur, campagnes qui furent parfois interrompues car jugées trop coûteuses. C’est peut-être la présence de cette maladie très invalidante qui explique la réticence ancienne des populations à installer leurs villages à proximité des rivières. Cela pourrait à son tour expliquer l’absence surprenante de l’usage de techniques anciennes d’irrigation (à l’exception évidente du Nil), malgré la présence de fleuves qui comptent parmi les plus puissants du monde.
    Néanmoins, autrefois, les foyers de grandes endémies étaient relativement localisés. C’est l’essor des déplacements de populations, surtout à l’époque coloniale, qui transforma le fléau en épidémies catastrophiques. Ce futnotamment le cas de la maladie du sommeil transmise par la mouche tsé-tsé, qui se généralisa en zone équatoriale avec le transfert accéléré des travailleurs dans la première moitié du XX e  siècle ; elle ne commença à être jugulée que vers 1950. Il faut y ajouter la fièvre jaune — également transmise par un moustique —, dont le vaccin n’existe que depuis 1935, mais dont on meurt encore aujourd’hui. D’autres maladies furent introduites par les Arabes et les Européens, comme la variole (repérée au XVIII e  siècle), les maladies vénériennes, ou la poliomyélite et la rougeole. Ces deux dernières maladies restèrent de véritables fléaux pour les enfants avant que des campagnes de vaccination, relativement récentes et pas toujours suivies, aient été mises en place. Jusqu’au milieu du XX e  siècle, la variole provoqua périodiquement des épidémies meurtrières ; quant à la tuberculose, elle fit probablement son apparition au temps de la Première Guerre mondiale, alors que les maladies vénériennes étaient largement diffusées par les soldats démobilisés. Le drame occasionné par le sida n’est donc pas, hélas ! une nouveauté pour l’Afrique, non plus que le manque criant de soins par rapport à un Occident surprotégé. Il n’est sans doute pas non plus sans lien avec l’histoire : en effet, selon les dernières hypothèses de recherche (produites par une équipe de l’hôpital Saint-Louis en 2010), la dissémination du VIH, longtemps resté à l’état latent, aurait été soudainement accélérée par
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