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Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.

Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.

Titel: Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.
Autoren: Napoléon Bonaparte
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l'ennemi est chez elle... La chambre des pairs n'a point fait son devoir ; elle s'est conduite comme une poule mouillée. Elle a laissé insulter Lucien et détrôner mon fils ; si elle eût tenu bon, elle aurait eu l'armée pour elle, les généraux la lui auraient donnée. Son ordre du jour a tout perdu. Moi seul je pourrais tout réparer, mais vos meneurs n'y consentiront jamais ; ils aimeraient mieux s'engloutir dans l'abîme que de s'unir avec moi pour le fermer.

La Malmaison, 27 juin 1815.
    En abdiquant le pouvoir, je n'ai point renoncé au plus noble droit de citoyen, au droit de défendre mon pays.
L'approche des ennemis de la capitale ne laisse plus de doutes sur leurs intentions, sur leur mauvaise foi.
Dans ces graves circonstances, j'offre mes services comme général, me regardant encore comme le premier soldat de la patrie.
NAPOLÉON.

La Malmaison, 27 juin 1815.
    Plaintes de Napoléon à ses amis, en apprenant que les membres du gouvernement provisoire refusaient d'acquiescer à sa demande de servir sa patrie en qualité de général.
Ces gens-là sont aveuglés par l'envie de jouir du pouvoir et de continuer de faire les souverains ; ils sentent que s'ils me replaçaient à la tête de l'armée, ils ne seraient plus que mon ombre, et ils nous sacrifient, moi et la patrie, à leur orgueil, à leur vanité. Ils perdront tout... Mais pourquoi les laisserais-je régner ? J'ai abdiqué pour sauver la France, pour sauver le trône de mon fils. Si ce trône doit être perdu, j'aime mieux le perdre sur le champ de bataille qu'ici. Je n'ai rien de mieux à faire pour vous tous, pour mon fils et pour moi, que de me jeter dans les bras de mes soldats. Mon apparition électrisera l'armée ; elle foudroiera les étrangers ; ils sauront que je ne suis revenu sur le terrain que pour leur marcher sur le corps, ou me faire tuer ; et ils vous accorderaient, pour se délivrer de moi, tout ce que vous leur demanderez. Si, au contraire, vous me laissez ici ronger mon épée, ils se moqueront de vous. Il faut en finir : si vos cinq empereurs ne veulent pas de moi pour sauver la France, je me passerai de leur consentement. Il me suffira de me montrer, et Paris et l'armée me recevront une seconde fois en libérateur...
(Le duc de Bassano lui représentant que les chambres ne seraient pas pour lui)... Allons, je le vois bien, il faut toujours céder... Vous avez raison, je ne dois pas prendre sur moi la responsabilité d'un tel événement. Je dois attendre que la voix du peuple, des soldats et des chambres me rappelle. Mais comment Paris ne me demande-t-il pas ? On ne s'aperçoit donc pas que les alliés ne vous tiennent aucun compte de mon abdication ? (Bassano repart qu'on paraît se fier à la générosité des souverains alliés.) Cet infâme Fouché vous trompe.
    La commission se laisse conduire par lui ; elle aura de grands reproches à se faire. Il n'y a là que Caulincourt et Carnot qui vaillent quelque chose, mais ils sont mal appareillés. Que peuvent-ils faire avec un traître (Fouché), deux niais (Quinette et Grenier) et deux chambres qui ne savent ce qu'elles veulent ? Vous croyez tous, comme des imbéciles, aux belles promesses des étrangers. Vous croyez qu'ils vous mettront la poule au pot, et vous donneront un prince de leur façon, n'est-ce pas ? Vous vous abusez : Alexandre, malgré ses grands sentimens, se laissera influencer par les Anglais ; il les craint ; et l'empereur d'Autriche fera, comme en 1814, ce que les autres voudront.

Rochefort, le 13 juillet 1815.
    Au prince-régent d'Angleterre.
Altesse royale,
En butte aux factions qui divisent mon pays et à l'inimitié des plus grandes puissances de l'Europe, j'ai terminé ma carrière politique, et je viens, comme Témistocle, m'asseoir aux foyers du peuple britannique. Je me mets sous la protection de ses lois, que je réclame de votre altesse royale, comme le plus puissant, le plus constant et le plus généreux de mes ennemis.
NAPOLÉON.

DIVERSES PIÈCES COMMUNIQUÉES APRÈS L'IMPRESSION.

Passeriano, le 4 vendémiaire an 6.
    A Barcas.
Citoyen,
Je suis malade et j'ai besoin de repos ; je demande ma démission, donnes-là si tu es mon ami ; deux ans dans une campagne près de Paris rétabliraient ma santé, et redonneraient à mon caractère la popularité que la continuité du pouvoir ôte nécessairement... Je suis esclave de ma manière de sentir et d'agir, et j'estime le coeur bien plus que la tête.
BONAPARTE.

Du camp
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