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Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.

Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.

Titel: Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.
Autoren: Napoléon Bonaparte
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d'avant-garde de quinze à vingt mille hommes s'engagea à une lieue au-delà d'Ostrovno. Les Russes furent chassés de position en position.
    Les bois furent enlevés à la baïonnette.
Le roi de Naples et le vice-roi citent avec éloges les généraux baron Delzons, Huard et Roussel ; le huitième d'infanterie légère, les quatre-vingt-quatrième et quatre-vingt-douzième régimens de ligne, et le premier régiment Croates, se sont fait remarquer.
Le général Roussel, brave soldat, après s'être trouvé toute la journée à la tête des bataillons, le soir à dix heures, visitant les avant-postes, un éclaireur le prit pour ennemi, fit feu, et la balle lui fracassa le crâne. Il avait mérité de mourir trois heures plus tôt sur le champ de bataille de la main de l'ennemi.
Le 27, à la pointe du jour, le vice-roi fit déboucher en tête la division Broussier. Le dix-huitième régiment d'infanterie légère et la brigade de cavalerie légère du baron Piré tournèrent par la droite. La division Broussier passa par le grand chemin, et fit réparer un petit pont que l'ennemi avait détruit. Au soleil levant, on aperçut l'arrière-garde ennemie, forte de dix mille hommes de cavalerie, échelonnée dans la plaine : la droite appuyée à la Dwina, et la gauche à un bois garni d'infanterie et d'artillerie. Le général comte Broussier prit position sur une éminence avec le cinquante-troisième régiment, en attendant que toute sa division eût passé le défilé. Deux compagnies de voltigeurs avaient pris les devants, seules ; elles longèrent la rive du fleuve, marchant sur cette énorme masse de cavalerie, qui fit un mouvement en avant, enveloppa ces deux cents hommes, que l'on crut perdus, et qui devaient l'être. Il en fut autrement ; ils se réunirent avec le plus grand sang-froid, et restèrent, pendant une heure entière, investis de tous côtés ; ayant jeté par terre plus de trois cents cavaliers ennemis, ces deux compagnies donnèrent à la cavalerie française le temps de déboucher.
La division Delzons fila sur la droite.
    Le roi de Naples dirigea l'attaque du bois et des batteries ennemies ; en moins d'une heure, toutes les positions de l'ennemi furent emportées, et il fut rejeté dans la plaine, au-delà d'une petite rivière qui se jette dans la Dwina sous Witepsk, L'armée prit position sur les bords de cette rivière, à une lieue de la ville.
L'ennemi montra dans la plaine quinze mille hommes de cavalerie et soixante mille hommes d'infanterie. On espérait une bataille pour le lendemain. Les Russes se vantaient de vouloir la livrer. L'empereur passa le reste du jour à reconnaître le champ de bataille et à faire ses dispositions pour le lendemain ; mais, à la pointe du jour, l'armée russe avait battu en retraite dans toutes les directions, se rendant sur Smolensk.
L'empereur était sur une hauteur, tout près des deux cents voltigeurs qui, seuls en plaine, avaient attaqué la droite de la cavalerie ennemie, frappé de leur belle contenance, il envoya demander de quel corps ils étaient. Ils répondirent : "Du neuvième, et les trois-quarts enfans de Paris !—Dites-leur, dit l'empereur, que ce sont de braves gens ; ils méritent tous la croix !"
Les résultats des trois combats d'Ostrovno sont : dix pièces de canon russes attelées, prises ; les canonniers sabrés ; vingt caissons de munitions ; quinze cents prisonniers ; cinq ou six mille Russes tués ou blessés. Notre perte se monte à deux cents hommes tués, neuf cents blessés, et une cinquantaine de prisonniers.
Le roi de Naples fait un éloge particulier des généraux Bruyères, Piré et Ornano, du colonel Radziwil, commandant le neuvième de lanciers polonais, officier d'une rare intrépidité.
Les hussards rouges de la garde russe ont été écrasés ; ils ont perdu quatre cents hommes, dont beaucoup de prisonniers.
    Les Russes ont eu trois généraux tués ou blessés ; bon nombre de colonels et d'officiers supérieurs de leur armée sont restés sur le champ de bataille.
Le 28, à la pointe du jour, nous sommes entrés dans Witepsk, ville de trente mille habitans. Il y a vingt couvens. Nous y avons trouvé quelques magasins, entre autres un magasin de sel évalué quinze millions.
Pendant que l'armée marchait sur Witepsk, le prince d'Eckmühl était attaqué à Mohilow.
Bagration passa la Bérésina à Bobruisk, et marcha sur Novoi-Bickow. Le 23, à la pointe du jour, trois mille cosaques attaquèrent le
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