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Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II.

Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II.

Titel: Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II.
Autoren: Napoléon Bonaparte
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bons bastions avec de bonnes demi-lunes bien revêtues, fortifications bien rasantes ; armée de deux cents pièces de canon et approvisionnée pour huit mois à six mille hommes. Ce serait pour eux un siège du premier ordre à entreprendre ; ils seraient obligés de faire venir leur artillerie de Vienne. Depuis quatre mois que nous possédons cette place, j'y ai fait travailler constamment avec la plus grande activité : les fossés en étaient comblés, et tout était dans le plus grand désordre. Cette place seule change la nature de notre position en Italie.
Mais si l'on passe le mois d'octobre, il n'y a plus de possibilité d'attaquer l'Allemagne : il faut donc se décider promptement et rapidement.
    Si la campagne ne commence point dans les premiers jours d'octobre, vous ne devez pas compter que je puisse entrer en Allemagne avant la fin de mars.
BONAPARTE.

Au quartier-général à Passeriano, le 21 fructidor an 5 (7 septembre 1797).
    À MM. Vurtemberger et Schmidt, représentans de la confédération helvétique.
Je ne reçois qu'aujourd'hui, messieurs, votre lettre, datée du 29 août. Je vous prie d'être persuadés du plaisir que j'aurais eu à pouvoir de nouveau vous témoigner de vive voix les sentimens que vous m'avez inspirés, et vous remercier moi-même de la sagesse avec laquelle vous avez, pendant votre gouvernement, contribué à la tranquillité de nos frontières.
La nation que vous représentez a une réputation de sagesse, que l'on aime à voir confirmée par la conduite de ses représentans.
Croyez que, en mon particulier, je regarderai toujours comme un des momens les plus heureux celui où il me sera possible de faire quelque chose qui puisse convaincre les treize cantons de l'estime et de la considération toute particulière que les Français ont pour eux.
BONAPARTE.

Au quartier général à Passeriano, le 24 fructidor an 5 (10 septembre 1797).
    À l'archevêque de Gênes.
Je reçois dans l'instant, citoyen, votre pastorale du 5 septembre. J'ai cru entendre un des douze apôtres : c'est ainsi que parlait saint Paul. Que la religion est respectable quand elle a des ministres comme vous ! Véritable apôtre de l'Evangile, vous inspirez le respect, vous obligez vos ennemis à vous estimer et a vous admirer ; vous convertissez même l'incrédule.
Pourquoi faut-il qu'une église qui a un chef comme vous ait de misérables subalternes, qui ne sont pas animés par l'esprit de charité et de paix ? Leurs discours démentent l'Evangile. Jésus-Christ mourut plutôt que de confondre ses ennemis autrement que par la foi. Le prêtre réprouvé, au contraire, a l'oeil hagard ; il prêche la révolte, le meurtre, le sang ; il est payé par l'or du riche ; il a vendu, comme Judas, le pauvre peuple. Purgez-en votre église, et faites tomber sur eux l'anathème et la malédiction du ciel....
La souveraineté du peuple, la liberté, c'est le code de l'Evangile.
J'espère sous peu être à Gênes : mon plus grand plaisir sera de vous y voir. Un prélat comme Fénélon, l'archevêque de Milan, l'archevêque de Ravenne, rend la religion aimable en pratiquant toutes les vertus qu'elle enseigne ; et c'est le plus beau présent que le ciel puisse faire à une grande ville et à un gouvernement. Croyez, je vous prie, aux sentimens, etc.
BONAPARTE.

Au quartier-général à Passeriano, le 25 fructidor an 5 (11 septembre 1797).
    Au gouvernement de Gênes.
Le citoyen Ruggieri m'a communiqué les différentes proclamations qui contestent ce que vous avez fait dans les journées difficiles où vous vous êtes trouvé. Agissez avec force ; faites désarmer les villages rebelles ; faites arrêter les principaux coupables ; faites remplacer les mauvais prêtres, ces lâches qui, au lieu de prêcher la morale de l'Evangile, prêchent la tyrannie. Chassez les curés, ces scélérats qui ont ameuté le peuple et armé le bon paysan contre sa propre cause ; que l'archevêque vous fournisse des prêtres qui, comme lui, retracent les vertus des pères de l'Evangile.
Achevez d'organiser promptement votre garde nationale, votre troupe de ligne, et, s'il en était besoin, faites connaître aux ennemis de la liberté que j'ai cent mille hommes pour rejoindre avec votre nombreuse garde nationale, et effacer jusqu'aux traces des ennemis de votre liberté.
Désormais la liberté ne peut plus périr à Gênes : malheur à ceux qui ne se contenteraient pas du titre de simple citoyen, qui chercheraient à reprendre
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