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Le tombeau d'Alexandre

Le tombeau d'Alexandre

Titel: Le tombeau d'Alexandre
Autoren: Will Adams
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la légitimité. Avec Alexandre, c’était différent. C’était un dieu vivant, incontestablement de sang royal, qui avait chassé leurs ennemis perses. Il avait toutes les qualités requises pour régner. Mais en Égypte, Ptolémée n’était personne. Par conséquent, il avait besoin d’un symbole de royauté.
    — Ah ! s’exclama Rick en essuyant ses lèvres pleines de mousse. La dépouille d’Alexandre...
    — Absolument. Ptolémée voulait s’emparer de la dépouille, mais il n’était pas le seul. Le chef du triumvirat macédonien, Perdiccas, avait ses propres ambitions. Il entendait ramener le corps d’Alexandre en Macédoine pour inhumer celui-ci aux côtés de son père, Philippe, dans la nécropole royale d’Aigai, dans le nord de la Grèce. Mais ramener Alexandre de Babylone n’était pas chose facile. On ne pouvait pas le charger sur le premier bateau venu. Il devait faire un retour en grande pompe.
    — Je suis comme ça, moi aussi.
    — Un historien, Diodore de Sicile, a rapporté une description très détaillée du convoi funèbre. La dépouille d’Alexandre a été embaumée, déposée dans un cercueil doré à la feuille d’or et recouverte d’épices odorantes très onéreuses. Un catafalque, un char funèbre pour les profanes, a été commandité. Il était si spectaculaire qu’il a fallu plus d’un an pour le réaliser. C’était un temple doré, monté sur roues, de six mètres de long et quatre mètres de large. Des colonnes ioniques dorées, ornées de feuilles d’acanthe, supportaient un toit d’écailles d’or voûté, serti de pierres précieuses. Un mât doré, qui s’élevait depuis le centre du toit, étincelait dans le soleil comme un éclair. À chaque angle du temple se dressait une statue dorée de Nikè, la déesse de la Victoire, qui brandissait un trophée. La corniche d’or était agrémentée de têtes de bouquetins en relief tenant des anneaux d’or, dans lesquels passait une guirlande multicolore et chatoyante. Entre les colonnes, un voile doré avait été tendu pour protéger le cercueil du soleil de plomb et des pluies occasionnelles. L’entrée du temple était gardée par des lions dorés.
    — Ça fait un sacré paquet d’or, fit remarquer Rick d’un air sceptique.
    — Alexandre était immensément riche. Ses trésors perses représentaient à eux seuls plus de sept mille tonnes d’or et d’argent. Il fallait plus de vingt mille mulets et cinq mille chameaux pour les déplacer. Tu sais comment il les stockait ?
    — Comment ?
    — Le métal était fondu et versé dans des jarres. Ensuite, il suffisait de casser la terre cuite.
    — Nom de Dieu ! J’aimerais bien trouver une de ces jarres.
    — Oui, les généraux n’ont pas osé lésiner sur la marchandise. Alexandre était un dieu pour les troupes macédoniennes. S’ils avaient été chiches, ils auraient perdu leur loyauté. Bref, le catafalque a fini par être prêt, mais il était si lourd que les constructeurs ont dû inventer un système d’amortisseurs. De plus, le chemin devait être préparé à l’avance par une équipe de constructeurs routiers. Il a fallu soixante-quatre mulets pour tirer le char.
    Knox prit le temps de boire une gorgée de bière.
    — Soixante-quatre mulets, répéta-t-il. Chacun d’eux portait une couronne dorée, un collier incrusté de pierres précieuses et une clochette dorée de chaque côté de la tête. Et chacune de ces clochettes avait un battant doré tout à fait identique à l’objet que tu caches dans ta boîte d’allumettes.
    — Tu te fous de moi ! s’écria Rick visiblement sous le choc.
    — Et pour en venir au fait, conclut Knox en souriant, l’ensemble du catafalque, tout cet or, a disparu de l’Histoire sans laisser de trace.
     

Chapitre 2
    Site de construction d’un hôtel, Alexandrie
     
    I
    Mohammed el-Dahab avait une photo de sa fille Leila sur son bureau. Le cliché avait été pris deux ans auparavant, juste avant que celle-ci ne tombe malade. Il avait l’habitude, pendant qu’il travaillait, de la regarder de temps à autre. Parfois, voir ce petit visage lui faisait du bien. Mais désormais, la plupart du temps, cela lui donnait le cafard. Il se pinça l’arête du nez entre le pouce et l’index et murmura une courte mais fervente prière. Il priait ainsi pour sa fille peut-être trente fois par jour, ainsi que pendant ses reka’as. Jusqu’à présent, ses prières n’avaient pas servi à
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