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Le Maréchal Jourdan

Le Maréchal Jourdan

Titel: Le Maréchal Jourdan
Autoren: Frédéric Hulot
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avait eu la douleur de voir
     disparaître trois de ses cinq filles dont la dernière, morte la même année que son père.
    *
    La ville de Limoges ttit à honorer celui qu’elle tenait pour un des plus illustres
     de ses fils. Elle organisa, le 2 décembre 1833, une cérémonie funèbre qui eut
     pour cadre la cathédrale. À côté des autorités et d’une foule nombreuse malgré le
     mauvais temps, se firent remarquer les quelques vétérans survivants du deuxième bataillon de la
     Haute-Vienne qui tenaient à rappeler qu’ils avaient eu l’honneur de
     servir sous les ordres de Jourdan.
    Par la suite, bien des années plus tard, en 1851, une plaque commémorative fut apposée sur sa
     maison natale. En même temps, une place de la ville fut baptisée du nom du maréchal et, en
     1861, une statue en bronze due au ciseau du sculpteur Robert y fut érigée. Quoique faisant
     preuve d’un dynamisme certain, l’oeuvre qui représente Jourdan
     en tenue de général en chef de la République, l’épée à la main, potitée en direction
     d’un ennemi supposé pour y entraîner ses troupes, est d’une facture assez
     quelconque. En particulier, le visage n’est nullement ressemblant.
    De la place située au centre de la ville part une artère d’importance moyenne qui
     porte aussi le nom de cours Jourdan. Enfin, en 1913, fut construit un ensemble de bâtiments
     militaires situés au nord de Limoges. Destiné à loger des unités de cavalerie, il reçut le nom
     de « quartier Jourdan ».

CONCLUSION
    Sans présenter vraiment un cas particulier, Jourdan n’en est pas moins une figure
    originale parmi les maréchaux de Napoléon. Il est l’un des deux (l’autre
    étant Masséna) qui méritent l’appellation de « sauveur de la
    patrie », parce qu’ils peuvent se vanter d’avoir sauvé la
    France de l’invasion sous la Révolution. C’étaient là des titres de gloire
    dont Napoléon ne pouvait se targuer, même s’il avait fanfaronné à son retour
    d’Égypte et qu’il acceptait difficilement de concéder.
    Très tôt, Jourdan afficha des opinions politiques tranchées et extrêmes qui le servirent
    jusqu’à un certain potit dans sa carrière militaire naissante. Une enfance difficile,
    au cours de laquelle il fut privé de l’affection parentale par la force des choses,
    contribua à forger chez lui un caractère prudent, même circonspect et un peu méfiant vis-à-vis
    des hommes. Cela ne l’empêcha pas de se montrer aimable, ouvert, poli,
    compréhensif ; et cette antinomie n’est pas une des moindres singularités
    du personnage. Peut-être faut-il y voir l’origine des incertitudes et du manque de
    décision que manifesta Jourdan en plusieurs occasions.
    À l’image de la plupart des généraux promus sous la Révolution, sa formation
    militaire supérieure était nulle au départ et il la forgea « sur le tas »,
    ce qui ne l’empêcha nullement de vaincre des généraux adverses pétris de tradition et
    éduqués dans des écoles illustres. Parfaitement conscient de ses lacunes, il sut
    s’entourer d’un état-major compétent à qui il rendit toujours hommage.
    D’un autre côté, très tôt, il se révéla comme un remarquable organisateur, capable
    avec des éléments épars et variés de constituer un tout solide et sachant créer et disposer une
    armée dans des conditions difficiles. Il sut également d’instinct comment reprendre
    en main des troupes vaincues et découragées pour en faire à nouveau des unités combattantes. Il
    ne manquait donc pas de talents.
    Ce fut lui qui donna la rive gauche du Rhin à la France. Si, en 1796, il subit une défaite, la
    faute en est surtout imputable à Carnot dont le plan de campagne qu’il imposa à
    Jourdan était mauvais. Dans l’adversité, Jourdan fit preuve d’un
    sang-froid et d’un sens de la manoeuvre remarquables, car il mena de manière
    impeccable sa retraite, attirant sur lui suffisamment de forces autrichiennes pour permettre à
    son camarade Moreau de se dégager d’une position aventurée et de rétrograder lui
    aussi. Nullement battu à Stockach en 1799, où il fut à deux doigts de remporter la victoire,
    seul le manque de réserves l’empêcha d’exploiter les fautes de son
    adversaire, et il atteignit son but qui était de l’affaiblir pour retarder la marche
    de ce dernier contre Masséna.
    La seule erreur de Jourdan fut, à plusieurs reprises, d’accepter un commandement
    dans des
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