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Le Maréchal Jourdan

Le Maréchal Jourdan

Titel: Le Maréchal Jourdan
Autoren: Frédéric Hulot
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démontra que, loin de réaliser une économie, le renvoi des pensionnaires
     se traduirait du fait de l’augmentation automatique des pensions par une dépense
     supplémentaire.
    Aussi, Jourdan vit-il ses efforts récompensés. Peut-être un peu honteux du rôle que
     l’on voulait leur faire jouer, les membres de la commission renvoyèrent leur
     décision à une date ultérieure, sans d’ailleurs la préciser. Et les choses en
     restèrent là. Pourtant, dans les décennies qui suivirent, peu à peu, au cours du xix e  siècle, le nombre des pensionnaires alla en diminuant.
     L’annexe d’Avignon fut définitivement fermée et, à Paris, les autorités
     procédèrent systématiquement à des réductions d’effectifs en ne remplaçant pas les
     invalides décédés.
    De nos jours, l’hôtel des Invalides a presque perdu son
     caractère de maison de retraite, tout en continuant à abriter un très petit nombre
     d’anciens combattants. Les locaux ainsi libérés ont, par priorité, été affectés à la
     constitution du musée de l’armée. Une très belle bibliothèque, fortement documentée,
     y a été installée ainsi que les bureaux de la place de Paris. Enfin, au centre de la crypte,
     sur le pourtour de laquelle sont enterrés un certain nombre des officiers généraux qui ont fait
     la gloire de l’armée française, repose, depuis 1840, Napoléon lui-même.
    Cette même année 1832, une terrible épidémie de choléra éclata en France et en Europe, et
     Jourdan eut la douleur de perdre son collaborateur et ami Dalesme, frappé par la maladie. Il
     s’éteignit le 13 avril. Son successeur, le général Fririon, était un
     officier de qualité sur qui Jourdan put se reposer en toute confiance mais avec qui il
     n’entrettit que des rapports cordiaux et surtout professionnels, car ils
     n’avaient pas eu l’occasion de servir ensemble et Fririon, originaire de
     Lorraine, manquait de cette chaleur méridionale tant appréciée par Jourdan.
    Le maréchal vieillissait beaucoup et vite à présent. Il ne se déplaçait plus et remettait
     sans cesse un voyage à Limoges, car sa patrie aurait souhaité qu’il vînt
     l’honorer de sa présence. Même un déplacement simplement jusqu’au Coudray
     lui demandait un immense effort. La présence constante de sa femme à ses côtés représentait
     un appréciable réconfort ; le couple avait toujours été très uni.
     Contrairement à beaucoup de ses camarades, Jourdan, au cours de ses nombreux séjours à
     l’étranger, n’avait jamais entretenu de liaison passionnée, tout au plus
     quelques passades sans conséquences. Il regrettait simplement l’absence de ses
     filles, toutes éloignées ; mais, d’un commun accord, les époux faisaient
     silence sur les écarts de conduite de la plus jeune. Le maréchal s’titéressait
     beaucoup à ses petits-enfants, en particulier au fils de sa seconde fille, Camille. Ce garçon,
     Auguste Ferri Pisani, à présent âgé de vingt-deux ans, avait, pour la plus grande satisfaction
     de son grand-père, embrassé la carrière militaire. Malgré les nombreuses recommandations que
     Jourdan prodigua auprès de ses camarades, le jeune homme connut une carrière honorable sans
     plus, puisqu’il la termina avec le grade de général de brigade.
    Au début de 1833, Jourdan se mit à décliner assez rapidement. Malgré sa fatigue permanente,
     il avait tenu à continuer à présider le conseil d’administration de
     l’hôtel des Invalides, de même qu’il rendait visite de manière régulière
     au roi qui appréciait sa compagnie et avec qui il pouvait évoquer des souvenirs de leur
     jeunesse lorsqu’ils servaient tous deux dans les armées de la
     République ! Pourtant, le 16 avril, il présida son conseil pour la dernière
     fois. Ces séances, parfois un peu longues, où était planifié et contrôlé le fonctionnement de
     l’institution, étaient devenues trop épuisantes pour lui. Il ne put assister aux
     réunions suivantes et les comptes rendus le signalent simplement
     « absent ». Il fallut attendre jusqu’au 16 novembre
     pour que le rédacteur du procès-verbal se résignât à le déclarer
     « malade », alors qu’il n’avait plus que sept jours
     à vivre. Bien qu’il fût soigné dans les meilleures conditions possibles et par les
     sommités médicales du moment, ces praticiens se déclaraient à peu près impuissants pour lutter
     contre le mal qui le
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