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Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché
Autoren: Philipp Vandenberg
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tout mis en œuvre pour substituer un faux à l’original qui se trouvait dans la cathédrale ? Avec les moyens actuels, il serait facile de trouver le groupe sanguin de Notre-Seigneur Jésus. Connaissez-vous un Dieu qui soit du groupe O ou AB ? Or nous avons ici le véritable linceul. L’ADN de Jésus ne peut en aucun cas contenir le gène de la foi. Car si celui-ci faisait partie de son génotype, Jésus ne serait pas un dieu, mais un homme ordinaire.
    Au moment où Gruna prononçait ces mots, un éclair déchira le ciel et un coup de tonnerre fit vibrer les fondations du château. On eût dit que les vieilles murailles allaient s’effondrer d’un instant à l’autre. Une odeur de fumée âcre et soufrée s’éleva, comme si les entrailles de la terre venaient de libérer le diable. C’était donc cela, le mystère du château de Layenfels ! Malberg restait comme pétrifié. Ce que Gruna et Dulazek venaient d’expliquer avec des mots simples sentait suffisamment le soufre pour ébranler le monde et pour inaugurer une ère nouvelle.
    — Et pourquoi me racontez-vous tout cela ? balbutia-t-il, désappointé. Je suis un étranger pour vous, je ne suis même pas membre de votre confrérie !
    — C’est bien la raison pour laquelle nous vous mettons au courant ! s’exclama Gruna. Comme vous avez déjà pu le remarquer, ce château est un nid de vipères. Mais s’il y en a bien un que tous haïssent, c’est Murath.
    — Nous voulons être francs avec vous, reprit le docteur Dulazek. Jusqu’à présent, nous avons réussi à saboter les résultats des recherches de Murath. Nous avons faussé tous ses échantillons en y mélangeant du sang de pigeon. Murath n’aura guère plus de chance avec le nouvel échantillon d’étoffe. Il va découvrir cette nuit que sa dernière tentative a également échoué. Nous nous en sommes chargés, dit-il, son visage s’éclairant d’un sourire radieux. Il va devenir fou ! Mais, tôt ou tard, Murath risque de découvrir nos agissements. Lorsque vous aurez décrypté le livre de Mendel, qui confirmerait l’hypothèse du professeur, il comprendra. Nous sommes prêts à accorder ce succès à n’importe qui, mais pas à Murath ! Nous avons donc pensé que vous pourriez peut-être…
    Il n’alla pas plus loin. Le ciel se zébra à nouveau d’éclairs. L’instant d’après, un violent coup de tonnerre retentissait.
    Les trois hommes rentrèrent la tête dans les épaules et se précipitèrent vers l’escalier. Une rafale de vent arracha la porte en bois que Gruna maintenait.
    Elle vint heurter de plein fouet la tempe droite de Malberg qui s’effondra sur la dalle de pierre.
    Il revint à lui quelques instants plus tard, à l’abri dans la cage d’escalier. De grosses gouttes de pluie cinglaient les tuiles. Il aperçut les visages inquiets de Gruna et de Dulazek, qui étaient penchés sur lui.
    — Vous m’entendez ? cria Gruna à plusieurs reprises comme si Malberg était encore complètement inconscient.
    — Oui, répondit Malberg avec hésitation.
    Il lui fallut un long moment pour réaliser qu’il n’avait pas rêvé la conversation qui lui revenait progressivement en mémoire.

59
    L a tempête et la pluie, les éclairs et le tonnerre durèrent tout le jour. Le temps ne se calma qu’à la tombée de la nuit, au moment où Malberg se dirigeait vers les archives.
    Toute la journée, Malberg avait passé en revue les événements des dernières semaines, à la lumière des informations que lui avaient fournies Gruna et Dulazek. Et il comprenait enfin pourquoi le minuscule bout de lin découpé dans le linceul de Turin que Gueule-brûlée lui avait proposé d’acheter avait une telle valeur marchande. Il savait aussi désormais pourquoi Anicet était prêt à payer une somme faramineuse pour le livre de Gregor Mendel qu’on avait cru à jamais disparu.
    Mendel, le père de la génétique, s’était penché sur le même problème que celui qui préoccupait actuellement Murath.
    Mais il fallait bien convenir qu’un étrange hasard avait amené Anicet, comme Mendel, à se servir de la même phrase de l’Apocalypse de saint Jean, chapitre 20, verset 7.
    Quoi qu’il en soit, cette phrase illustrait aussi bien les projets de l’un que ceux de l’autre.
    Quand les mille ans seront accomplis,
    Satan sera relâché de sa prison.
    Le moine bénédictin Gregor Mendel avait eu l’intuition qu’il serait un jour possible d’éliminer le gène de la foi
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