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Jacques Cartier

Jacques Cartier

Titel: Jacques Cartier
Autoren: Henri-Emile Chevalier
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part à Cartier de ces renseignements. Si bons qu'ils fussent, si impatient que se montrât le pauvre Étienne de revoir son aimée Constance, on ne pouvait demeurer plus longtemps à Terreneuve. Roberval ne paraissant pas, le capitaine-général jugea à propos de poursuivre sa route.
—Sache attendre, dit-il à son neveu.
    Je t'engage ma parole de te ramener ou de te renvoyer bientôt ici et de ne pas quitter l'île avant d'avoir trouvé ma pauvre enfant ; mais le devoir commande, obéissons.
Le 23 août, l'escadrille reconnut le port de Sainte-Croix. Les Canadians accoururent avec de grandes démonstrations de joie sur le rivage pour recevoir Cartier. Ils étaient alors gouvernés par cet Agona, dont Taignoagny avait voulu se défaire. Agona fut prodigue de présents et de caresses pour le capitaine. Mais quand les sauvages apprirent que Donnacona était mort, ils changèrent d'humeur, quoique, par manière de consolation, on eût essayé de les leurrer en disant que ses compagnons désiraient rester on France, où ils vivaient comme de grands seigneurs.
Le port de Sainte-Croix n'était pas assez vaste pour loger les cinq navires. Cartier les conduisit à l'embouchure d'une petite rivière, à trois ou quatre lieues plus haut, dans le Saint-Laurent. Il est probable que c'est la rivière qui coule en serpentant sous le cap Rouge. Cartier, après avoir affourché ses vaisseaux, fit construire un fort sur le promontoire. Ce fort fut appelé Charlesbourg-Royal. On y débarqua les futurs colons, des approvisionnements et l'on se mit tout de suite à défricher les environs.
Dès que sa position fut placée à l'abri d'une surprise, Jacques Cartier dépêcha en France deux navires avec Marc Jalobert, son beau-frère, et Étienne Noël, son neveu, afin d'informer le roi de son arrivée au Canada, et, fidèle à sa promesse, il permit à Étienne de relâcher à Terreneuve pour voir si Constance était revenue.
Ces navires levèrent l'ancre, le 2 septembre.
Ils parvinrent sans accident à leur destination.
    Mais, emporté par une tempête, Étienne ne put atterrir à l'île.
Le 7, Cartier appela au commandement de la colonie le vicomte de Beaupré, un des gentilshommes qui l'avaient accompagné, et il partit pour explorer les rapides au-dessus de Hochelaga, dans la croyance erronée que par-là il se rendrait plus rapidement au pays de Saguenay. Après plusieurs jours de voyage, et après avoir trouvé les sauvages empressés à le servir, il franchit le courant Sainte-Marie, mais fut incapable d'aller plus loin, empêché qu'il était par cette série d'écueils qu'on nomme aujourd'hui le Sault-Saint-Louis.
Cartier redescendit le courant et rentra au fort où il avait résolu d'hiverner.
On lui dit que les Canadians s'étaient assemblés en grand nombre à Stadacone et qu'ils paraissaient très-mal disposés pour les blancs. Ils ne venaient plus à ce cantonnement faire des échanges. Ils se montraient souvent par troupes armées et belliqueuses, sur les hauteurs couronnant le fort. Ils allaient même jusqu'à menacer les colons qu'ils rencontraient isolés.
Ces avis ne laissaient pas d'être inquiétants. Cartier se convainquit bientôt qu'ils étaient fondés.
Un matin, l'agouhanna d'Hochelay, qui n'avait pas cessé de témoigner de l'amitié aux Français, quoiqu'il les trahît déjà en secret, avertit le capitaine que les Canadians avaient fait prisonnier, chez leurs ennemis les Trudamans, un homme blanc et qu'ils se proposaient de le brûler. Qui pouvait être cet homme blanc ? L'agouhanna n'en savait pas davantage. Cartier décida de le sauver ; mais il n'y avait pas un instant à perdre. Le Visage-Pâle devait monter sur le bûcher ce jour-là.
    Peut-être son supplice avait-il déjà commence. Maître Jacques choisit sur-le-champ vingt mariniers des plus robustes. Il les arma d'arquebuses, de sabres, de poignards et courut à Stadacone.
Un spectacle hideux les attendait.
De loin ils virent briller une flamme à travers la forêt qui bordait le village.
—Ah ! s'écria le capitaine avec douleur, nous arriverons trop tard ! Lâchez vos arquebuses, faites du tapage pour chasser cette horde de démons que voici là-bas !
Les ordres de Cartier furent exécutés immédiatement, et, tout en précipitant leurs pas, les mariniers firent une décharge qui jeta l'épouvante parmi les Canadians.
Au nombre de plusieurs milliers, ces sauvages entouraient un bûcher sur lequel un homme tout sanglant était attaché à
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