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Jacques Cartier

Jacques Cartier

Titel: Jacques Cartier
Autoren: Henri-Emile Chevalier
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A M. LE Dr. A. GUÉRIN CHIRURGIEN DE L'HÔPITAL SAINT-LOUIS
    La dédicace de ce livre, mon cher docteur, vous revient de droit. Ce m'est un plaisir autant qu'un honneur et un devoir de vous l'offrir. Esprit initiateur, distingué non-seulement parmi les plus distingués de votre noble profession, mais encore parmi ceux qu'on estime dans les sciences, les arts et les lettres ; membre du conseil général d'un des principaux départements de la vieille et glorieuse Bretagne, Breton vous-même, vous ne refuserez pas à mon héros, à votre compatriote, Jacques Cartier, la faveur que je revendique pour lui.
Laissez-moi, mon cher docteur, rappeler ce que j'en disais, il y a quelques mois [Voir ma Notice sur Sagard et son oeuvre.—Tross, éditeur.] :
«Saluez avec moi, saluez, je ne dirai pas le premier découvreur, mais le premier colonisateur français,—un Breton, homme du forte souche, de coeur haut et droit,—qui ait baisé la terre d'Amérique !
«Jacques Cartier ! l'une de nos illustrations. Ah ! le mot est chétif : un de nos génies, devrais-je dire. Et, pas une statue ne lui a été érigée chez nous ! A lui pas un monument, pas une inscription, un symbole de la reconnaissance générale ! O Athéniens ! Athéniens ! En France, il ne se trouve peut-être pas cent mille personnes sachant qu'il a existé un Jacques Cartier !
«Un jour, je me pris du pieux désir d'aller visiter la ville natale de ce hardi marin, à qui nous dûmes la moitié de l'Amérique. Je m'attendais à ce que là au moins, à Saint-Malo, je rencontrerais quelque chose, un buste, un morceau de pierre à l'angle d'une rue, un signe qui me rappelât notre Jacques Cartier [De vrai, les édilités de Saint-Malo et de Saint-Servan ont, depuis quelques années, donné son nom à deux rue.], lui que connaissent, que vénèrent les plus ignorants des Canadiens-Français, à qui tous ont élevé un autel dans leur coeur ; lui dont j'avais vu le portrait, le nom, en vingt endroits, dans les édifices publics, sur les places, les routes, les navires, soit à Montréal, soit à Québec.
     Et a Saint-Malo rien ! je n'ai rien trouvé !... Si.... Dans la cour d'une auberge, vous apercevrez une misérable effigie de plâtre, qui se dégrade et demain tombera en poussière.... Athéniens ! Athéniens !
«Et cette cour d'auberge, qu'est-ce encore ? La cour de l'ancien hôtel de Chateaubriand [De même, à Vitré, l'habitation occupée jadis par madame de Sévigné est aujourd'hui convertie en hôtellerie.] !
«Douleur sur douleur !
«A une heure de distance, si votre âme n'est point navrée assez, vous pourrez voir, enfouie dans le fumier, les immondices une ferme, une masure s'en allant, elle aussi, de décrépitude.
«On la nomme les Portes-Jacques-Cartier.
«C'est là tout ce qui reste de l'habitation, de la mémoire du grand homme, de celui que François Ier n'appelait jamais que «nostre cher et bien-amé Jacques Cartier.»
Eh bien, mon cher docteur, ce que je demande pour Jacques Cartier, notre Christophe Colomb à nous Français, l'un de ceux qui devraient faire marque dans nos annales historiques, l'un des plus ignorés pourtant ; ce que je demande, c'est un monument élevé soit à Saint-Malo, soit à Rennes, soit même à Paris,—pourquoi non ?—qui transmette désormais à la postérité le souvenir de ce grand homme. Ce que je vous demande à vous, mon cher docteur, pour l'honneur de nos compatriotes, et au nom d'un million de Français reconnaissants qui, de l'autre côté de l'Atlantique, béniront votre oeuvre, c'est de vous mettre à la tête d'un mouvement ayant pour but de rendre à l'un de nos plus illustres, de nos plus vertueux citoyens, à Jacques Cartier, l'hommage que la légèreté, plus encore que l'ingratitude, a négligé de lui rendre jusqu'à ce jour.
Une statue à Jacques Cartier, au découvreur du Canada !
H. EMILE CHEVALIER.
Paris, 2 janvier 1866.

AU LECTEUR.
    Dans un cadre de pure imagination, l'auteur de ce livre a tenté de mettre en relief la belle et noble figure de Jacques Cartier ; il a tenté aussi de tracer une esquisse des moeurs bretonnes et de Saint-Malo au seizième siècle. Néanmoins, autant qu'il a été en son pouvoir, il s'est, avec grand scrupule, conformé à la vérité historique. Facilement, il l'espère, le lecteur discernera la réalité de la fiction à travers la gaze légère répandue sur l'ensemble de l'oeuvre, pour en marier toutes les parties. En cela, l'auteur
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