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Interdit

Interdit

Titel: Interdit
Autoren: Elizabeth Lowell
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murmura-t-elle.
    Puis, l’honnêteté et l’affection la poussèrent à ajouter :
    — Jusqu’à ce qu’il retrouve la mémoire. Il redeviendra
    alors ce qu’il était avant que vous ne me l’ameniez. Ami ou
    ennemi, ou homme libre qui ne doit rien, à aucun seigneur.
    — C’est tout ce que vous pouvez me dire ?
    — Ce n’est pas un criminel ou une bête qui attaquerait
    les siens. Il a été gentil avec moi malgré sa peur.
    Erik grogna.
    — Mais ?
    — Mais s’il retrouve la mémoire, il se peut qu’il ne nous
    considère pas comme des amis. Ou il peut se révéler être un
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    ELIZABETH LOWELL
    cousin longtemps égaré, content de rentrer à la maison. Lui
    seul pourra le dire.
    — S’il retrouve la mémoire…
    Erik caressa en silence le dos de son faucon pèlerin en
    songeant aux possibilités qui s’offraient à lui. Un certain
    malaise ne cessait de revenir dans ses pensées. Quelque
    chose n’allait pas. Il le savait.
    Mais il ne savait pas quoi.
    — Va-t-il retrouver la mémoire ? demanda-t-il à Ambre.
    — Je ne sais pas.
    — Devinez, dit-il brusquement.
    Ambre frissonna. Elle n’aimait pas penser à ce qui arri-
    verait si Duncan retrouvait la mémoire. S’il était ennemi et
    âme sœur à la fois…
    Elle serait déchirée.
    Elle ne voulait pas non plus penser à ce que ressentirait
    Duncan s’il ne retrouvait pas la mémoire. Il serait agité, vio-
    lent. Il deviendrait fou de ne jamais se souvenir des noms,
    de n’avoir honoré ses serments. Un homme coupable de
    parjure.
    Il serait déchiré.
    Son sang se glaça. Elle n’aurait souhaité pareil déshon-
    neur à un ennemi, et encore moins à l’homme qui avait volé
    son cœur avec un toucher, un sourire, un baiser…
    — Je…
    Sa voix se brisa.
    — Un indice ? demanda Erik, troublé par les yeux d’or
    d’Ambre qui semblaient possédés.
    — Je ne sais pas, dit-elle d’une voix tremblante. Tant de
    mal pourrait advenir, et si peu de bien…
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    Une vie riche pourrait se déployer, mais la mort inéluctable-
    ment viendra frapper.
    — Je devrais peut-être ramener l’étranger à Stone Ring,
    dit Erik.
    — Non.
    — Pourquoi cela ?
    — Il porte de l’ambre sacré. Il est à moi.
    La certitude catégorique qu’il décela dans sa voix le sur-
    prit, et l’inquiéta.
    — Et s’il retrouve la mémoire ? demanda-t-il.
    — Alors il retrouvera ses souvenirs.
    — Vous pourriez être en danger.
    — C’est la volonté de Dieu.
    Erik sentit la colère monter en lui. Le faucon poussa un
    cri, et son cheval piétina nerveusement en piaffant d’impa-
    tience. Erik réfréna sa monture et calma son faucon sans
    pour autant détourner son regard de celui d’Ambre.
    — Cela n’a aucun sens, dit-il enfin. J’enverrai mes
    hommes chercher l’étranger dès que nous aurons fini de
    chasser.
    Elle leva la tête d’un air de défi.
    — Comme vous voudrez, monsieur .
    — Bon sang, êtes-vous possédée ? Je veux seulement
    vous protéger d’un homme sans nom.
    — Il a un nom.
    — Vous m’avez dit qu’il ne se souvenait pas de son nom.
    — En effet, rétorqua-t-elle. Je lui en ai donné un.
    — Quel est-il ?
    — Duncan.
    Erik ouvrit la bouche, avant de la fermer brusquement.
    Il serrait les dents.
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    — Expliquez-vous, demanda-t-il.
    — Je devais pouvoir m’adresser à lui. « Le sombre
    guerrier » lui va bien.
    — Duncan, dit Erik d’un ton qui ne trahissait aucun
    sentiment.
    — Oui.
    Au loin, un cor de chasse résonna, indiquant que les
    chiens étaient lancés après les oiseaux, les incitant à s’en-
    voler pour que les faucons que les chevaliers avaient à leur
    bras les prennent en chasse. Le pèlerin perché sur la selle
    d’Erik glapit doucement, reconnaissant l’appel à une chasse
    qui lui avait été refusée.
    Au-dessus de leurs têtes, le cri d’un émerillon annonça
    qu’un autre faucon était en vol. Erik leva la tête, scrutant le
    ciel éclatant de ses yeux aussi perçants que ceux des rapaces.
    Un petit faucon plongeait comme une flèche noire, ses
    jets d’argent bleuté brillant au soleil. Bien que le plongeon
    de l’oiseau se terminât derrière une butte rocheuse, Erik
    n’avait aucun doute quant à sa réussite.
    — Cassandra aura des perdrix avant que j’aie des col-
    verts, dit-il. Marian vole avec sa grâce fatale habituelle.
    Ambre ferma les yeux et soupira discrètement de soula-
    gement qu’Erik ne parle plus de l’étranger
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