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Haute-savane

Haute-savane

Titel: Haute-savane
Autoren: Juliette Benzoni
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fille dont les cris cessèrent peu à peu pour se changer en gémissements heureux. Stupéfait, les yeux exorbités, Gilles vit tout à coup la pure Madalen, la prude Madalen ronronner et se tordre comme une chatte en folie sous les caresses de la sorcière qui brusquement se releva.
    — Elle est à point ! Le premier va être le bienvenu. À qui l’honneur ?
    — Ce n’est pas l’envie qui m’en manque mais je suis en affaires avec monsieur. Alors, chevalier, vous me la cédez cette plantation ? Dites seulement un mot et c’est vous qui pourrez profiter des bonnes dispositions éveillées par Olympe. Regardez-moi cette petite caille si elle est en appétit !
    Personne ne tenait plus Madalen à présent. Les yeux noyés elle vagissait, les mains crispées sur ses seins tandis que son bassin allait et venait à la recherche d’un accomplissement. Malade à la fois de désir et d’impuissante fureur, Gilles ferma les yeux pour essayer de retrouver un peu de raison car il se sentait au bord de la folie. Combien de temps allait-il tenir ? Et pourquoi tenir ? Aucun secours n’était possible et il n’avait même plus le moyen de tirer de sa botte le scalpel qui l’eût sauvé en lui donnant la mort.
    — À toi, le Maringouin ! Je te la donne en premier. Tu l’as bien mérité.
    Les yeux de Gilles se rouvrirent. Il vit José Calvès se ruer littéralement sur Madalen, s’enfoncer en elle mais, avant que lui-même ait pu protester, le râle de plaisir de l’homme se muait en un hurlement de douleur. Venue on ne savait d’où une flèche indienne venait de se planter dans son dos…
    Se retournant Gilles vit Pongo debout sur un rocher ajuster à nouveau le tir de son arc près de l’entrée d’où dévalait une troupe de Noirs armés de machettes menés par François Bongo. Le grand Yolof, d’un seul revers de son arme, fit sauter la tête d’un des hommes qui lui barrait le chemin, ouvrant un geyser rouge.
    La seconde flèche de Pongo s’enfonça dans la gorge d’Olympe tandis que Legros disparaissait sous une marée noire hérissée de lames meurtrières avant même d’avoir pu tirer l’un de ses pistolets.
    — Détachez-moi ! hurlait Gilles qui luttait de toutes ses forces pour se débarrasser de ses liens. Mais détachez-moi donc !
    D’un coup de machette, François Bongo le libéra et, sans même remercier, il se rua sur la masse noire qui s’était abattue sur Legros.
    — Laissez-le-moi ! Je veux le tuer moi-même ! Laissez-le-moi !…
    Mais quand les anciens esclaves qu’il avait tant fait souffrir s’écartèrent, Legros n’était plus qu’une masse sanglante dont François, d’un coup de sa terrible lame, trancha la tête.
    — Pour Désirée ! dit-il seulement en fourrant son trophée dans un sac.
    Gilles, déjà, se détournait pour tomber dans les bras de Pongo qui, oubliant pour une fois sa légendaire impassibilité, riait et pleurait tout à la fois.
    — Heureux être arrivé à temps, tu sais ?…
    — Pongo ! Mon vieux Pongo ! Je t’ai cru mort ! Comment as-tu fait pour amener tout le monde ici ? Comment as-tu trouvé la cachette ?
    — Facile ! Beaucoup de chance aussi. Quand Pongo parti sur traces meurtriers de dame Gauthier, lui suivre traces jusqu’à rivière des Bananiers et là trouvé fille Fanchon pas tout à fait morte. Essayer de la soigner… C’était impossible. Mis longtemps à mourir mais bien expliqué chemin de grotte.
    Après avoir pieusement enterré Fanchon, Pongo était revenu à « Haute-Savane ». Sur le chemin, caché derrière un buisson, il avait vu le Maringouin emmener Gilles mais devinant que ce serait une folie de tuer le messager de Legros, il l’avait laissé passer mais s’était précipité ensuite jusqu’à l’habitation où, soutenu par Finnegan, il avait réuni les hommes de la plantation. Tous, d’un seul mouvement, avaient réclamé l’honneur d’aller combattre Legros. Alors à la tête de sa troupe, Pongo était descendu à Port-Margot où il n’avait eu aucune peine à trouver trois bateaux pour charger son monde.
    — Le reste, facile ! Nous abattre sentinelles et tomber sur Legros comme toi voir.
    Jamais Gilles n’avait vu le visage de lapin de l’Indien s’illuminer d’une pareille joie, d’une si grande fierté. Il l’étreignit avec chaleur.
    — Tu m’as sauvé, Pongo ! Tu as sauvé « Haute Savane » et tous ses habitants ! Tu as sauvé Madalen…
    Avec étonnement il
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