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De Gaulle Intime : Un Aide De Camp Raconte. Mémoires

De Gaulle Intime : Un Aide De Camp Raconte. Mémoires

Titel: De Gaulle Intime : Un Aide De Camp Raconte. Mémoires
Autoren: François Flohic
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efforcions de prendre l’Angleterre à revers, particulièrement dans les malheureuses expéditions de Hoche, condamnées par avance à cause des mauvaises conditions de l’hiver, en décembre 1796 et janvier 1797.
    Cependant, les journalistes se lassent vite d’une attente dont ils savent désormais n’avoir rien à tirer. D’ailleurs, les journaux, ayant obtenu à Derryname le grand reportage qu’il leur fallait pour couvrir l’événement, rappellent leurs envoyés.
    Jean Mauriac ne s’est jamais consolé, étant sur place, sur l’ordre exprès de Jean Marin, directeur de l’AFP, d’avoir manqué le Général. S’il avait su que je m’employais à le faire recevoir, il n’aurait pas quitté si rapidement Parknasilla. J’avais convaincu le Général qu’il convenait de dire quelque chose aux Français et lui avais indiqué que Jean Mauriac, qu’il connaît bien, était là.
    — Invitez-le donc à déjeuner, demain.
    Me rendant aussitôt à l’hôtel de Parknasilla, j’apprends que Mauriac l’a quitté la veille… C’est bien plus tard, en mars 1979, que je lui apprendrai que le Général avait voulu le recevoir. De ne pas l’avoir vu en Irlande l’avait profondément affecté :
    — Ce fut, me dit-il, le plus grand regret de ma vie.
    Après l’épisode Derrynane, la routine s’installe dans la vie du Général. À des signes difficilement perceptibles, je conclus qu’il a commencé d’écrire et se réserve la matinée. L’après-midi est consacrée aux promenades dans le Kerry.
    Un soir, au dîner, il me dit avoir terminé le premier chapitre du livre qui deviendra Mémoires d’espoir [2] . Il est sauvé … et moi aussi.
    Il se trouve vraiment bien à Heron’s Cove. Lorsque au terme d’une semaine, lui faisant signer son abondant courrier, je lui dis que j’ai peut-être trouvé, dans le Connemara, la deuxième résidence :
    — Mais je suis très bien ici ! me répond-il.
    — Vous m’avez donné, comme instructions, trois résidences, quinze jours dans chacune d’elles. D’autre part, vous ne pouvez rester ici. Le propriétaire, un Allemand, a un différend avec son gérant et l’affaire doit aller en justice. Il serait vraiment regrettable que le nom de de Gaulle soit incidemment évoqué.
    —  Alors c’est la carte forcée !
    Mon argumentation a emporté son assentiment.
    — J’ai découvert à Derrynane, lui dis-je alors, la maison d’O’Connell, que vous pourriez visiter avant que nous quittions Heron’s Cove, car il s’y trouve des objets rappelant la France.
    — Voyez donc, me dit-il, si le professeur O’Connell de l’université de Dublin pourrait me faire visiter la maison de son aïeul ?
    — Je conçois que vous connaissiez l’histoire de l’Irlande par le menu mais de là à savoir que le professeur O’Connell est à l’université de Dublin me paraît extraordinaire !
    — Vous savez, ça n’a rien d’extraordinaire, ma grand-mère maternelle a écrit une biographie d’O’Connell, le libérateur de l’Irlande.
    Un petit sourire de triomphe se dessine sur ses lèvres. Je n’ai qu’à m’incliner.
    Au bout de quinze jours à Sneem, nous partons pour le Connemara où le chef du protocole irlandais a réservé une nouvelle résidence à Cashel. Me souvenant du mauvais état des routes, pour les avoir pratiquées, j’ai prévu large pour le trajet avec un arrêt déjeuner à Knappogue.
    Le Castel House, un hôtel situé au bord d’une crique, est accueillant par sa végétation et ses fleurs. Les jeunes propriétaires – Kay et Dermott McEvilly – ont demandé à leurs clients de libérer les chambres afin de nous laisser l’entière disposition de l’hôtel. Tous acceptent avec empressement de plier bagages, à l’exception d’un Anglais de soixante-quinze ans qui vient de convoler avec une jeunesse et proteste vigoureusement. Les McEvilly ont également envoyé leur bébé chez les parents de Dermott pour ne pas troubler le séjour de leurs hôtes. L’apprenant, Mme de Gaulle insiste fortement pour qu’ils reprennent leur enfant.
    Le séjour se déroule harmonieusement, le Général écrit. L’après-midi, il se promène sans être importuné par les photographes [3] , dans les magnifiques paysages du Connemara sur fond de collines qui culminent à neuf cents mètres et donnent l’illusion de montagnes. La plaine d’herbes jaunes est ponctuée par les saignées noires de l’exploitation des tourbières.
    Le
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