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Dans l'intimité des reines et des favorites

Dans l'intimité des reines et des favorites

Titel: Dans l'intimité des reines et des favorites
Autoren: Guy Breton
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qu’une nuit elle le soigna « d’une fort grande faiblesse en laquelle il demeura évanoui l’espace d’une heure – qui lui venait, comme je crois, d’excès qu’il avait faits avec les femmes –, de quoi il resta si content de moi qu’il s’en louait à tout le monde »…
     
    Henri de Navarre avait parfois ses beaux-frères, Charles  IX et le duc d’Anjou (futur Henri  III ), pour compagnons de débauche. Leurs jeux étaient alors curieux, si l’on en croit cette lettre d’un courtisan citée par Pierre de l’Estoile dans son Journal  : « Je sus comme ces trois beaux sires s’étaient fait servir en un banquet solennel qu’ils firent, par des putains toutes nues auxquelles, après le banquet et après en avoir abusé et pris le plaisir, ils brûlèrent avec des torches allumées le poil de leurs parties honteuses [13] . »
    Le duc d’Anjou avait d’ailleurs d’étranges distractions.
    « Un jour, nous dit du Vair, il fit donner assignation à toutes les putains les plus célèbres de Paris qu’il invita à Saint-Cloud, et les y fit mener dans des carrosses ; où étant, il les fit dépouiller toutes nues dans le bois, puis fit aussi dépouiller tout nus les Suisses et les y lâcha à la chasse. »
    Parfois, il mêlait un peu de religion à ses badinages. C’est ainsi que, fréquentant les dames de B ., il s’amusait, nous dit-on, « à mesurer leur nature avec les grains de son chapelet… [14]  ».
    Avec de tels compères, Henri de Navarre menait une vie dont le moins qu’on puisse en dire est qu’elle n’était point monotone.
     
    De son côté, Marguerite faisait entrer dans son lit tous les messieurs qui lui semblaient attrayants. Et Dieu sait s’il en défilait à la cour…
    Ainsi, ces deux époux qui se savaient incapables d’être heureux ensemble avaient du moins cette consolation d’y parvenir en même temps…

3
    La reine Margot recueille la tête de son amant
    Les extravagances sont de
    l’essence du véritable amour.
     
    Ninon de Lenclos
     
    Au mois d’octobre 1573, Charles  IX , qui était hanté par des hallucinations depuis la Saint-Barthélémy, tomba malade et dut se coucher avec une forte fièvre. On fit appeler Ambroise Paré. Bien que calviniste, celui-ci continuait, en effet, à soigner le roi [15] . Il diagnostiqua un « mal de poumon ». Mal qui évolua rapidement puisqu’en décembre, le médecin nota l’apparition de « flux de sang par la bouche… ». Au début de 1574, on commença à dire que Charles  IX était perdu.
    Alors, une faction se forma sous le nom de Politiques ou Malcontents, dirigée par le prince de Condé, les Montmorency et Henri de Navarre. Son but était de faire succéder au roi mourant François, duc d’Alençon, âgé de dix-neuf ans, à la place de son frère Henri, duc d’Anjou, alors roi de Pologne [16] .
    François, depuis quelque temps, avait noué des relations secrètes avec les protestants. Au point que, lorsque son frère était parti pour la Pologne en décembre 1573, accompagné jusqu’en Lorraine par la cour, il avait essayé, en compagnie de Navarre, de fausser compagnie à la suite royale pour rejoindre les troupes huguenotes à Sedan. Mais Catherine de Médicis veillait. Informée du projet, elle avait immédiatement fait placer les deux princes sous une surveillance constante. Aux étapes, ils ne pouvaient faire un pas sans être, comme par enchantement, entourés de gardes, la main sur la poignée de l’épée, qui les considéraient d’un air moqueur. Finalement, ils avaient dû renoncer à s’échapper.
    Au retour de ce voyage, Charles  IX , dont la maladie s’était aggravée, avait choisi de s’installer à Saint-Germain-en-Laye où, depuis lors, Navarre et Alençon étaient gardés à vue et traités comme des prisonniers.
     
    En février 1574, las de tourner en rond sous le regard froid de la reine mère, les deux princes eurent une idée. Ils résolurent de se faire enlever par les membres de la faction des Politiques. Grâce à des accointances avec l’extérieur, ils parvinrent à informer de leur décision les Montmorency qui préparèrent minutieusement un coup de force contre le château de Saint-Germain.
    Mais, nous dit le duc de Bouillon, « parmi toutes ces choses, il y avait des amours mêlées qui font ordinairement à la cour la plupart des brouilleries et s’y passent peu ou point d’affaires que les femmes n’y aient part et le plus souvent sont
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