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Cathares

Cathares

Titel: Cathares
Autoren: Patrick Weber
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nouveau départ. Avec beaucoup d’enthousiasme et, je le reconnais, un peu d’inconscience, je me lançai dans mes recherches. J’ignorais encore qu’elles allaient me mener aussi loin !
    Ton dévoué,
    Otto Rahn

 
    7
    Qu’était-il, diable, venu faire dans ce trou perdu ?
    Après un long et éprouvant voyage (il faisait déjà chaud en ce début de printemps et les changements de train avec la peur de rater une correspondance se révèlent toujours pénibles), Le Bihan foulait enfin le quai de la petite gare d’Ussat-les-Bains. Il ne s’attendait pas à bénéficier d’un comité d’accueil par les autorités du département, mais il fut surpris par le calme qui régnait. Il était le seul passager à descendre à cet arrêt. Pour un peu, il avait presque l’impression de venir perturber la quiétude des lieux. Pourquoi avait-il entrepris ce voyage ? À cause d’un coup de téléphone fantaisiste et de la lecture du livre d’un illuminé ? Il devait vraiment avoir envie de nouveauté pour se lancer dans une telle expédition sans queue ni tête.
    Un employé des chemins de fer coiffé d’une casquette trop grande pour lui était absorbé par le comptage des billets derrière son guichet. Il ne consentit à relever la tête que lorsque Le Bihan lui adressa la parole.
    — Monsieur, lui demanda-t-il, auriez-vous l’obligeance de m’indiquer où se trouve l’hôtel des Marronniers ?
    — Sur la route. De l’autre côté.
    La réponse se révéla aussi courte que vague, mais Le Bihan comprit qu’il devrait s’en contenter. C’était son premier contact avec la rudesse ariégeoise dont il apprendrait vite à ne plus se formaliser. Pour autant, le fonctionnaire compteur de billets avait omis de lui fournir un petit renseignement : l’hôtel des Marronniers avait bel et bien existé, mais il était fermé. En arrivant devant l’établissement désert, l’historien examina la façade sans charme et nota qu’elle se trouvait en contrebas d’un massif rocheux, idéalement situé pour entreprendre des promenades dans la nature sans traverser par la route. C’était étrange, mais dès le premier coup d’oeil sur cette façade délavée, Le Bihan n’avait aucune peine à imaginer le comportement d’Otto Rahn. L’homme qui avait séjourné ici cherchait en même temps à vivre parmi les habitants de la petite ville tout en restant éloigné d’eux.
    Le Bihan chassa Rahn de son esprit. Dans un premier temps, il devait trouver une chambre pour passer la nuit. Le jeune homme traversa la route départementale et se dirigea vers le centre du bourg. Il poussa la porte du bar-tabac au comptoir duquel une grande blonde vêtue d’une robe à petites fleurs rouges et blanches passait des coups de torchon destinés à effacer la poussière des bouteilles. Midi moins le quart paraissait être une heure acceptable pour prendre un apéritif et Le Bihan commanda un verre de Suze. Il attendit d’être servi pour demander à la patronne quelle pension elle lui conseillerait pour passer quelques nuits. La blonde lui cita plusieurs noms d’hôtels et de pensions de famille avant d’arrêter son choix sur l’hôtel de la Source qui lui semblait plus recommandable depuis qu’ils avaient renouvelé la literie. Quand Le Bihan lui demanda s’il avait une chance d’y trouver une chambre libre, elle fit une drôle de grimace qui lui souleva la lèvre supérieure comme un accent circonflexe. La blonde lui répondit qu’il y avait beaucoup de curistes en ce début de saison et qu’il n’était pas facile de trouver une chambre dans le centre, mais, ajouta-t-elle, « comme on dit, qui ne tente rien n’a rien ». Le Bihan sourit en se disant que la notion de centre dans une bourgade aussi modeste qu’Ussat devait se révéler assez relative. Mais il ne fit aucune remarque et se contenta d’observer la blonde qui, fièrement campée de son côté du comptoir, finissait d’astiquer éner-giquement une bouteille de Cynar. Était-ce l’effet de la Suze ? Toujours est-il que Le Bihan attaqua franchement :
    — Vous avez entendu parler d’Otto Rahn ?
    Cette fois, l’attitude d’indifférence affairée céda la place à une méfiance clairement affichée.
    — Que venez-vous faire ici ? répondit la patronne en lui décochant un regard noir. Nous n’avons pas besoin d’ennuis ni de curieux. Nous tenons à la réputation de notre station thermale.
    — Excusez-moi, s’étonna Le Bihan qui ne
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