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Bonaparte

Bonaparte

Titel: Bonaparte
Autoren: André Castelot
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chez le Gouverneur {3} , va t’habiller !
    « Je monte, bien satisfait d’aller dîner avec les Officiers et je ne fus pas long à me déshabiller. Mais Madame était le chat guettant la souris ; elle entre subitement, ferme la porte sur elle ; je m’aperçus du piège où j’étais tombé, mais il était trop tard pour y remédier, il me fallut subir la fessée. »
    — Je n’ai jamais pu oublier cela, raconter a-t-il à Sainte-Hélène au grand maréchal Bertrand, et le reprochai à ma mère à l’île d’Elbe. Comment tromper un enfant ? Lui faire croire qu’il va à une fête pour ensuite lui donner le fouet !
    Il ne pardonna pas non plus à la Madré de l’avoir envoyé au café pour espionner Charles-Marie :
    — Va voir si ton père joue !
    « Il fut un jour accusé par une de ses soeurs, racontera Laure Junot, d’avoir mangé une grande corbeille de raisins, de figues et de cédrats ; ces fruits venaient d’un jardin de l’oncle le chanoine. Or, il faut avoir vécu dans l’intérieur de la famille Bonaparte pour comprendre la grandeur du méfait d’avoir mangé des fruits de la vigne de l’oncle le chanoine ; c’était bien plus criminel que d’avoir mangé des raisins ou des figues d’un autre. Enfin, grand interrogatoire ; et comme Napoléon niait, il fut fouetté. On lui dit de demander grâce, que s’il le faisait, on lui pardonnerait. Il avait beau dire qu’il était innocent, on ne le croyait pas et le pauvre petit postérieur était abîmé de coups. Le résultat de son obstination, fut d’être trois jours entiers sans manger autre chose qu’un peu de pain et du fromage qui n’était pas du broccio ; néanmoins, il n’en pleura pas ; il était triste, mais non pas boudeur. Enfin, le quatrième jour, une petite amie de Marie-Anne Buonaparte, la future Elisa, revient de la vigne de son père et, ayant appris ce qui s’était passé, alla s’accuser et dire que c’était elle et Marie-Anne, qui avaient « expédié » la corbeille de figues et de raisins. Ce fut le tour de Marie-Anne d’être punie. On demanda à Napoléon pour quelle raison il n’avait pas dénoncé sa soeur ; il répondit qu’il ne savait pas que ce fût elle qui était coupable ; cependant, qu’il s’en doutait, mais que, en considération de la petite amie, qui n’avait pas trempé dans le mensonge, il n’aurait rien dit... »
    Il est bien difficile après deux siècles de démêler vérité et fiction à travers tant et tant de récits attendrissants... Est-il exact que de tous les jeux, le jeune Napoleone préférait ceux de la guerre ? On affirme que, presque chaque soir, il se dirigeait vers la citadelle pour y assister aux manoeuvres. Est-il vrai aussi qu’il entraînait une troupe de gamins en dehors de la ville où il engageait le combat avec les borghigiani – les enfants du faubourg ? Dans ses Souvenirs – dictés à Rosa Mellini – Madame Mère racontera qu’elle avait acheté à Nabulio un tambour et un sabre de bois. Elle aurait également mis à la disposition de ses enfants une grande pièce qui leur servait de salle de jeux, et où le futur Napoléon – s’il faut toujours en croire la légende – faisait manoeuvrer ses frères. Lorsque Letizia le réprimandait au sujet de ses vêtements en loques et de son aspect débraillé, il répondait – on le répétera plus tard, bien sûr :
    — C’est pour mieux m’exercer à la carrière de soldat.
    Le matin, Nabulio partait pour l’école, il emportait un pain blanc que sa mère lui avait remis pour son goûter. Or, Mme Buonaparte apprit un jour que son fils échangeait bien souvent ce pain à un soldat contre un morceau de pain de munition. À ses reproches, l’enfant aurait répliqué :
    — Puisqu’un jour je dois être soldat, il convient que je m’habitue à manger de ce pain !
    Où commence la légende ? Où finit-elle ? Durant les récréations, l’abbé Recco – féru de l’Antiquité – faisait jouer à ses élèves les rôles des Romains et des Carthaginois : Nabulio, se sentant plutôt l’âme d’un Romain, demanda à son frère Joseph qui avait été affecté à ce dernier camp, de lui céder sa place. Joseph refusa, puis, harcelé, finit par accepter et – on s’en doute – Napoleone, avec assurance, prit le premier rang et mena ses légionnaires à la victoire !

    On vit chichement à la Casa Buonaparte.
    — Tu seras pauvre, explique la Madré à Napoleone, mais il vaut mieux avoir un beau salon, un
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