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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur
Autoren: Lewis Wallace
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baissant la tête, pria silencieusement, après quoi il mit pied à terre et s’avança vers l’Égyptien, qui venait à sa rencontre. Ils se regardèrent un instant, puis, chacun d’eux passa son bras droit sur l’épaule de l’autre et ils s’embrassèrent.
    – La paix soit avec toi, ôserviteur du vrai Dieu   ! dit l’étranger.
    – Et avec toi, ôfrère en la vraie foi   ! Sois le bienvenu, répondit l’Égyptien.
    Le nouveau venu était grand et maigre. Il avait un visage émacié, des cheveux comme sa barbe, des yeux enfoncés, un teint bronzé. Lui aussi était sans armes. Il portait le costume de l’Indoustan. Un châle s’enroulait en turban autour de sa tête, ses vêtements ressemblaient à ceux de l’Égyptien, mais son manteau était plus court et laissait passer de larges manches flottantes, serrées aux poignets. Ses pieds étaient chaussés de pantoufles rouges, aux pointes relevées, la seule chose, dans son costume, qui ne fût pas blanche. Il semblait être la personnification de Vinistra, le plus grand des héros de l’Iliade de l’Orient, la dévotion incarnée.
    – Dieu seul est grand   ! s’écria-t-il, quand ils eurent fini de s’embrasser.
    – Bénis soient ceux qui le servent   ! répondit l’Égyptien. Voici, celui que nous attendons encore approche.
    Et, les yeux tournés vers le nord, ils regardaient un dromadaire blanc, qui se dirigeait vers eux, avec un balancement de navire. Debout à côté l’un de l’autre, ils attendirent jusqu’au moment où le nouvel arrivant, quittant son coursier, vint à eux pour les saluer.
    – La paix soit avec toi, ô mon frère   ! dit-il en embrassant l’Indou, et l’Indou répondit   : « La volonté de Dieu soit faite   ! »
    Le dernier arrivé ne ressemblait pas à ses amis. Il était plus finement membré qu’eux, il avait la peau blanche, ses cheveux clairs et bouclés formaient une auréole autour de sa tête, petite, mais belle. Ses yeux bleus foncés réfléchissaient une âme tendre et délicate, une nature à la fois douce et brave. Il semblait ne posséder ni coiffure, ni armes. Sous les plis d’une couverture de Tyr, qu’il portait avec une grâce inconsciente, apparaissait une tunique sans manches, retenue à la taille par une ceinture et qui laissait libres le cou, les bras et les jambes   ; des sandales protégeaient ses pieds. Cinquante années, peut-être davantage, avaient passé sur lui, sans effets apparents, si ce n’est qu’elles avaient empreint ses manières de gravité et donné du poids à sa parole. Si lui-même ne venait pas d’Athènes, ses ancêtres, certainement, devaient en être.
    Quand il eut fini de saluer l’Égyptien, celui-ci dit d’une voix émue   : « C’est moi que l’Esprit a fait arriver ici le premier, j’en conclus qu’il m’a choisi pour être le serviteur de mes frères. La tente est dressée, le pain prêt à être rompu. Laissez-moi remplir les devoirs de ma charge. » Et les prenant par la main, il les introduisit dans la tente, enleva leurs chaussures et lava leurs pieds, puis il versa de l’eau sur leurs mains et les essuya avec un linge. Ayant ensuite lavé ses mains, il dit   : « Mangeons maintenant, afin de reprendre des forces pour accomplir notre tâche. Pendant notre repas, nous nous raconterons les uns aux autres qui nous sommes, d’où nous venons, comment nous avons été appelés. »
    Il les fit asseoir en face l’un de l’autre. Simultanément leurs têtes s’inclinèrent, leurs mains se croisèrent et, tous ensemble, ils rendirent grâce à haute voix.
    « Père de tout ce qui vit – Dieu   ! ce que nous avons ici vient de toi   ; reçois nos hommages et bénis-nous, afin que nous puissions continuer à faire ta volonté. »
    Ils se regardèrent avec étonnement, quand ils se furent tus   ; chacun d’eux avait parlé dans sa propre langue et pourtant ils s’étaient compris. Leurs âmes tressaillirent d’émotion, car ce miracle leur prouvait qu’ils se trouvaient en la présence de Dieu.

CHAPITRE III
    Pour parler le langage du temps, ceci se passait en l’an 747 de l’ère romaine. On était au mois de décembre, et en cette saison, une course à travers le désert aiguise singulièrement l’appétit. Les trois hommes réunis sous la tente en faisaient l’expérience. Ils avaient faim et pendant un moment ils mangèrent en silence, puis, après avoir goûté au vin, ils se mirent à causer.
    – Rien n’est
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