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Staline

Staline

Titel: Staline
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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27 juillet,
un armistice est donc signé à Panmunjom entre la Corée du Nord et la Corée du
Sud. Le 28 avril 1955, Khrouchtchev vient à Belgrade pour renouer
avec Tito. Le 15 mai 1955, l’URSS signe un traité de paix avec l’Autriche,
d’où elle retire ses troupes. Le 17 avril 1956, Khrouchtchev dissout
le Cominform, dont le maintien alimentait les campagnes sur la volonté de
Moscou de « soviétiser » l’Europe. Il renonce officiellement à la
politique étrangère de Staline, qui reposait sur la tension permanente.
    Les nouveaux dirigeants ne savent trop que faire de Staline
et de son héritage idéologique. Ils hésitent. Le 28 avril 1955, le
présidium nomme une commission chargée des archives de Staline, présidée par
Khrouchtchev, secondé par Boulganine, Kaganovitch, Malenkov, Molotov, Pospelov
et Souslov, qui ne se réunira jamais. Les diverses mesures prises depuis deux
ans ont dissipé l’atmosphère de terreur, détendu les rapports sociaux,
introduit ce qu’Ehrenbourg a appelé un « dégel ». Mais il manque un
élan. Khrouchtchev tente de le donner au XX e  congrès du PCUS,
en février 1956, en y lisant le dernier jour, lors d’une séance à huis
clos, son fameux rapport secret sur les « crimes » de Staline.
    La dénonciation – même partielle – de ces crimes
ébranle le PCUS tout entier, les démocraties populaires et tous les partis
communistes. La lecture d’un résumé du rapport dans les réunions du PCUS y
suscite des discussions âpres et des débats inhabituels. Un peu partout, les
portraits sont décrochés des bureaux, entassés dans les sous-sols et les
décharges publiques, les bustes et monuments de Staline sont souillés, enlevés
ou détruits. De nombreuses résolutions demandent de « déclarer Staline
ennemi du peuple et de supprimer tout ce qui porte le nom de Staline », ou
encore de « retirer son corps du Mausolée ».
    Malgré la tentative désespérée de nombreux dirigeants
communistes de nier l’authenticité du « rapport attribué à Khrouchtchev »,
selon la formule de Maurice Thorez, la discussion qu’il provoque déstabilise la
Hongrie et la Pologne, déjà au bord de la crise. Les conseils ouvriers, qui se
forment dans les deux pays en octobre-novembre 1956, réclament la
liquidation du culte et de l’héritage de Staline. À Budapest, les ouvriers et
les étudiants renversent et démolissent sa gigantesque statue bottée, dressée
au cœur de la capitale, symbole de l’oppression nationale et sociale. En URSS,
les dizaines de milliers de prisonniers politiques libérés du Goulag
ressuscitent les fantômes du passé. La réaction de nombreux dirigeants, qui se
sentent menacés, provoque en juillet 1957, à Moscou la tentative, mise en
échec de justesse, des nostalgiques Malenkov, Kaganovitch et Molotov pour
entraver le mouvement et renverser Khrouchtchev. Ils sont battus, puis exclus
de ce parti qu’ils avaient tant contribué à façonner. Et si les dirigeants
chinois font, un temps, un usage rituel de Staline pour couvrir d’un voile
idéologique leur conflit avec les dirigeants soviétiques, si le culte est
maintenu à Tirana, dans l’indifférence générale, par un quarteron de nostalgiques
médiévaux, et si sont engagées de timides tentatives de réhabilitation de
Staline sous Brejnev, le cours de la déstalinisation est inexorable.
    Signe ultime de la fragilité de son régime et de l’artifice
de son culte, ses enfants eux-mêmes le renient. Informé au fond de sa cellule
de Vladimir de la critique publique portée par Mikoian au XX e  congrès
contre le « culte de la personnalité » de Staline, Vassili déclare
aussitôt par lettre à la direction du Parti communiste soviétique qu’il s’associe
à cette condamnation. Il n’est pas parvenu à cette conclusion « d’un seul
coup, souligne-t-il, mais après de longues réflexions […] après une lutte
intérieure et des contradictions. Mais si amère que soit la vérité, elle vaut
mieux qu’un mirage [1520]  ».
Ainsi désavoué par son fils trois ans seulement après sa mort, Staline le sera
ensuite beaucoup plus brutalement par sa fille, le seul enfant qu’il ait aimé.
Après son départ de l’URSS, elle publiera successivement deux livres, en 1967
et 1969, où elle condamnera, surtout dans le second, l’œuvre de son père.
    Khrouchtchev, en tentant de réformer le système, l’a
ébranlé, mais dès que les soubresauts de la
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