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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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conteur. Parmi ces pertes du passé, tant à déplorer, figurent les vieilles nouvelles ou romans qui firent la renommée de Milet. Et, à juger d’après tous les autres restes de la littérature grecque, il n’est guère de doute que, pour soutenir l’attention d’un auditoire vif et impatient, les récits étaient bien ajustés avec les mêmes artifices indispensables au conteur actuel, et n’y manquèrent ni la variété des incidents, ni les surprises d’un ingénieux imaginaire, ni le contraste des personnages, ni, encore moins que tout, les traits d’une fine passion.
    Passion qui, à l’exception modelée toutefois par les différentes habitudes nationales, est le principal objet des intérêts humains, dans la multiforme variété des fictions narratrices, des Chinois aux Arabes, des Arabes aux Scandinaves. Passion qui, en ce jour encore, anime les histoires de tant de Boccace itinérants, rassemblant autour d’eux leurs auditeurs fascinés, dans des soirées ensoleillées, aux rives des eaux siciliennes.

LIVRE I

Chapitre 1
  Les deux élégants de Pompéi
     
    « Hé ! Diomède bonne rencontre ! Soupez-vous chez Glaucus cette nuit ? »
    Ainsi parlait un jeune homme de petite taille vêtu d’une tunique aux plis lâches et efféminés dont l’ampleur témoignait de sa noblesse non moins que de sa fatuité.
    « Hélas ! non cher Claudius : il ne m’a pas invité, répondit Diomède, homme d’une stature avantageuse et d’un âge déjà mûr. Par Pollux, c’est un mauvais tour qu’il me joue. On dit que ses soupers sont les meilleurs de Pompéi.
    – Assurément, quoiqu’il n’y ait jamais assez de vin pour moi. Ce n’est pas le vieux sang grec qui coule dans ses veines, car il prétend que le vin lui rend la tête lourde le lendemain matin.
    – Il doit y avoir une autre raison à cette parcimonie, dit Diomède, en relevant les sourcils ; avec toutes ses imaginations et toutes ses extravagances il n’est pas aussi riche, je suppose, qu’il affecte de l’être ; et peut-être aime-t-il mieux épargner ses amphores que son esprit.
    – Raison de plus pour souper chez lui pendant que les sesterces durent encore. L’année prochaine nous trouverons un autre Glaucus.
    – J’ai ouï dire qu’il était aussi fort ami des dés.
    – Ami de tous les plaisirs ; et puisqu’il se plaît à donner des soupers, nous sommes tous de ses amis.
    – Ah ! ah ! Claudius voilà qui est bien dit. Avez-vous jamais vu mes celliers par hasard ?
    – Je ne le pense pas, mon bon Diomède.
    – Alors vous souperez avec moi quelque soir. J’ai des muraenae {3} d’une certaine valeur dans mon réservoir et je prierai l’édile Pansa de se joindre à vous.
    – Oh ! pas de cérémonie avec moi : Persicos odi apparatus ; je me contente de peu. Mais le jour décline ; je vais aux bains et vous ?
    – Je vais chez le questeur pour affaire d’État ensuite au temple d’Isis. Vale.
    – Fastueux impertinent mal élevé, murmura Claudius en voyant son compagnon s’éloigner et en se promenant à pas lents. Il croit, en parlant de ses fêtes et de ses celliers, nous empêcher de nous souvenir qu’il est le fils d’un affranchi ; et nous l’oublierons, en effet, lorsque nous lui ferons l’honneur de lui gagner son argent au jeu : ces riches plébéiens sont une moisson pour nous autres nobles dépensiers. »
    En s’entretenant ainsi avec lui-même, Claudius arriva à la voie Domitienne, qui était encombrée de passants et de chars de toute espèce et qui déployait cette exubérance de vie et de mouvement qu’on rencontre encore de nos jours dans les rues de Naples.
    Les clochettes des chars, à mesure qu’ils se croisaient avec rapidité, sonnaient joyeusement aux oreilles de Claudius, dont les sourires et les signes de tête manifestaient une intime connaissance avec les équipages les plus élégants et les plus singuliers : dans le fait aucun oisif n’était plus connu à Pompéi.
    « C’est vous, Claudius ! Comment avez-vous dormi sur votre bonne fortune ? » cria d’une voix plaisante et bien timbrée un jeune homme qui roulait dans un char bizarrement et splendidement orné : on voyait sculptés en relief sur la surface de bronze, avec l’art toujours exquis de la Grèce, les jeux olympiques ; les deux chevaux qui traînaient le char étaient de race parthe et de la plus rare ; leur forme délicate semblait dédaigner la terre et aspirer à fendre l’air ; et
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