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Les Amazones de la République

Les Amazones de la République

Titel: Les Amazones de la République
Autoren: Renaud REVEL
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connaissaient l’animal par cœur. Ainsi de Marie, la première épouse de Nicolas Sarkozy, avec laquelle la journaliste noua des liens d’amitié, qui lui dit un jour, alors qu’elles déjeunaient ensemble : « Fais attention à Cécilia, elle va te pourrir la vie ! » Un frisson parcourut la table. Et la suite ne fit que confirmer cette prédiction.
    Car, au début du printemps 2007, Cécilia refit à nouveau surface. Se rappelant au souvenir de son époux, elle lui adressa une lettre en forme de billet de retour. Celle qui l’avait ruiné, intérieurement, acceptait de revenir à la table et de le recaver d’un jeton de présence. « On met du temps à être jeune », dit un jour Picasso à l’un de ses disciples : pour sauver leur histoire, Nicolas Sarkozy jura, pour sa part, à Cécilia de redevenir, à 53 ans, le jeune homme insouciant qu’il était lors de leur toute première rencontre, en 1996.
    Si bien que le couperet s’abattit sur la journaliste. En l’honneur d’« Anne », dont c’était l’anniversaire, Nicolas Sarkozy organisa, le 10 mai 2007, dans les salons du ministère, une petite fête entre amis. Didier Barbelivien et un petit cercle d’intimes entouraient le couple. Pas une ombre au tableau ne vint troubler la soirée. Jusqu’à ce qu’une déflagration terrasse la jeune femme, le lendemain matin. « Je rentre ! » : d’un coup de fil passé de New York à son mari, Cécilia Sarkozy annonça son retour par le premier vol. Assurée de son règne, celle qui réintégrait le giron conjugal signifia à son époux la fin de sa liaison avec Anne Fulda : l’épilogue d’une parenthèse amoureuse qui n’avait que trop duré !
    Tomba, ce matin-là, de la bouche de Nicolas Sarkozy, telle une enclume, ces seuls mots : « Anne, tu fais tes affaires et tu pars ! Je vais chercher Cécilia à l’avion. » Il aurait fallu à Anne Fulda bien plus qu’une épuisette pour rattraper au vol, à cet instant, ce qui restait d’une histoire d’amour qui s’évidait sous ses yeux, emportée par un torrent où bouillonnait le désespoir…
    Tout explosa. La journaliste s’effaça et Cécilia réapparut, qui reprit sa place d’intermittente. Et, avec celle-ci, les rênes de son couple. Dire que la rupture entre Nicolas Sarkozy et Anne Fulda fut douloureuse est faible. Les chagrins d’amour sont un appétit de sang et de larmes. Ils sont un brasier qui vous consume et rend vague le regard. Ni voix, ni visage, ni corps : délaissé, on devient un lémure. On se momifie en une dépouille à l’abandon. On se sent incongru. S’en voulait-elle d’avoir égaré ses pas dans ceux d’un dirigeant qui incarne, mieux que personne, la séduction en politique ? Se reprochait-elle d’être tombée bêtement amoureuse d’un homme qu’il lui aurait suffi de simplement fréquenter ? Et qu’une légion de gourdasses, prêtes à tout, rêvaient d’épingler à leur tableau de chasse. Que n’eût-elle écouté ce mot de Blaise Cendrars qui correspond si bien à l’amour en politique : « Quand tu aimes, il faut partir » ? D’autres femmes éconduites par cet homme auraient exigé sa levée d’immunité pour laver cette offense : tout en émotion et colère contenue, Anne Fulda s’effaça sur la pointe des pieds. Puis alla se reclure chez elle, en s’efforçant d’effacer de sa mémoire ce qui fut un cauchemar.
    Non seulement elle pleura d’une pluie diluvienne, mais il lui fallut endurer le spectacle, affligeant, des « amis » qui se clairsemèrent et prirent leurs distances ; des coups de téléphone qui se firent plus chiches, du jour au lendemain, des embrassades à la sauvette. Même le très zélé patron du Figaro , Étienne Mougeotte – qui avait remplacé Nicolas Beytout –, se distingua. Interprétant, à sa manière, cette répudiation, ce majordome du sarkozysme confina la journaliste – et avec quelle élégance –, dans l’un des recoins de son journal, où il lui confia quelques
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