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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle
Autoren: Robyn Young
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pensif et ça le rendait nerveux. Peut-être qu’il avait tort : peut-être que
son maître l’exclurait vraiment du tournoi. Ou peut-être y avait-il pis... Le
mot expulsion lui traversa l’esprit. Après ce qui sembla être une éternité,
Owein se retourna.
    — Je
sais ce qui est arrivé en Écosse, William.
    Owein
vit les yeux de Will s’agrandir d’étonnement,
    puis
se fermer au moment où le garçon détourna le regard.
    — Si
tu veux t’amender, ce n’est pas comme cela que tu y parviendras. Que penserait
ton père de ton comportement ? Quand il reviendra de la Terre sainte, je veux
pouvoir lui tenir des propos élogieux sur ton compte. Je ne veux pas avoir à
lui dire que tu m’as déçu.
    Will
eut l’impression de recevoir un coup de poing dans le ventre. L’air avait été
chassé d’un coup de ses poumons, il se sentait étourdi, nauséeux.
    — Comment...
Comment êtes-vous au courant ?
    — Ton
père m’a raconté avant de partir.
    — Il
vous a raconté ? dit faiblement Will.
    Il
baissa la tête, resta quelques secondes dans cette position, puis releva les
yeux vers Owein.
    — Puis-je
recevoir mon châtiment et être renvoyé, maître ?
    Owein
eut le sentiment que Will laissait tomber son masque un instant. La fragilité
qu’il avait aperçue disparut néanmoins aussi vite qu’elle était venue. Le
garçon serra les dents et il vit une veine battre sur sa tempe. Le chevalier
reconnut cette résolution intraitable. Il l’avait déjà observée sur le visage
du chevalier James Campbell quand il lui avait déconseillé de demander son
transfert de la commanderie du Temple vers la cité d’Acre. James n’avait pas
été appelé pour participer à la croisade et, outre Will ici, à Londres, il
avait une femme et des filles en Écosse. Mais il avait refusé de suivre son
conseil. Owein se demanda s’il lisait correctement dans l’esprit du garçon. Il
décida qu’il était temps de parler franchement.
    — Non,
sergent Campbell, tu ne seras pas renvoyé. Je n’ai pas fini.
    — Je
ne souhaite pas en parler, maître, dit Will d’une voix basse.
    — Rien
ne nous y oblige, répondit posément Owein en s’asseyant sur le banc. Du moins,
si tu te comportes comme le sergent que tu peux être. Tu es vif d’esprit,
William. Ton enthousiasme et ton habileté sur le terrain d’entraînement
méritent des louanges. Mais tu refuses d’appliquer les obligations
fondamentales de notre Ordre. Crois-tu que nos fondateurs ont écrit la Règle
pour s’amuser ? Nous nous efforçons tous de vivre selon leurs idéaux, de
manière à remplir notre rôle de guerriers du Christ sur Terre. Savoir se battre
ne suffit pas. Bernard de Clairvaux lui-même nous dit qu’il ne sert à rien
d’attaquer nos ennemis tant que nous n’avons pas soumis nos propres démons.
Comprends-tu cela, William ?
    — Oui,
maître, dit calmement Will.
    Les
arguments d’Owein avaient touché quelque chose de profond en lui.
    — Tu
ne peux pas compromettre ta position en bafouant la Règle quand tu la trouves
ennuyeuse, ou absurde. Tu dois commencer par obéir à tous tes devoirs, et pas
seulement à ceux qui te plaisent. Tu dois apprendre la discipline, sinon tu
n’auras pas ta place dans cet Ordre. Est-ce clair ?
    — Oui,
maître Owein.
    Le
chevalier se rassit, satisfait que Will l’ait entendu et compris. Il prit un
des rouleaux sur la table, le déroula et l’aplanit avec sa paume.
    — Ta
prochaine tâche d’importance consistera à porter mon bouclier lors de la
conférence entre le roi Henri et maître de Pairaud.
    — Le
roi ? Il vient ici ?
    — Dans
douze jours, répondit Owein en relevant les yeux du parchemin. Et sa visite est
privée, interdiction d’en parler.
    — Vous
avez ma parole, maître.
    — D’ici
là, tu seras assigné aux écuries en guise de punition pour avoir négligé tes
responsabilités ce matin. Cela, en plus de ton travail quotidien. C’est tout,
sergent. Tu peux disposer.
    Will
s’inclina et se dirigea vers la porte.
    — William
? le rappela Owein.
    — Maître
?
    — Mes
menaces ont pu te paraître sans fondement par le passé. Mais si tu mets encore
ma patience à l’épreuve, je n’hésiterai pas à t’exclure de l’Ordre. Ne cherche
pas les ennuis. Dieu sait que tu les trouves facilement, mais la prochaine
fois, tu pourrais bien t’en mordre les doigts.
    — Oui,
maître.
    Quand
Will fut parti, Owein se gratta le front avec lassitude.
    — Tu
es bien trop indulgent avec
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