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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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l’état où le voilà », dit dédaigneusement Catherine.
    Beaurevers se sentit mieux instantanément. Il ouvrit de nouveau les yeux, les regarda, soupira longuement.
    Ils se détournèrent comme s’ils ne pouvaient supporter ce regard.
    Catherine prononça froidement :
    « Il faut lui donner des soins… Tous les soins nécessaire, tous, vous entendez !… Je n’entends pas qu’il meure ainsi… »
    Et avec une expression indéfinissable :
    « Je veux bien qu’il meure… mais après qu’il aura entendu ce que j’ai à lui dire… Et je veux surtout qu’il meure de la mort lente que je lui ai choisie… Mourir tel qu’il est là ! Ah ! non, cette mort serait trop douce ! »
    S’ils avaient jeté les yeux sur Beaurevers à ce moment, ils auraient vu qu’il les regardait encore. Et dans son regard, il y avait une lueur d’intelligence. Oui, Beaurevers allait mieux, on ne pouvait en douter.
    Beaurevers les avait vus et reconnus. Beaurevers avait entendu et compris.
    Et la preuve en est que le regard qu’il fixait sur eux s’était fait terrible. Ses doigts se crispèrent à son côté, comme s’il cherchait l’épée absente. Et il fit un effort surhumain pour se redresser, les saisir dans ses mains de fer, les briser, les écraser tous les deux, l’un contre l’autre.
    Il ne put même pas soulever sa pauvre tête endolorie. Et l’effort qu’il avait fait lui arracha une plainte sourde.
    Rospignac se précipita sur lui, lui prodigua les soins.
    Et Catherine ne craignit pas de l’aider de ses royales mains. Ensuite de quoi elle partit quand elle eut vu que le blessé s’était assoupi… ou paraissait s’être assoupi !
    Durant plusieurs jours, Rospignac continua son rôle d’infirmier. Et jamais sœur de charité ne montra pareil dévouement. Au bout de ces quelques jours, Beaurevers était hors de péril.
    Alors Rospignac reprit sa liberté et chargea un de ses hommes de le remplacer dans son rôle d’infirmier.

XXVII – AUTOUR DE ROSPIGNAC
    Ferrière, auquel s’étaient joints les quatre braves qui se multipliaient avec un zèle touchant pour réparer de leur mieux les suites de leur fatal oubli, qui lui obéissaient comme ils obéissaient à Beaurevers lui-même, Ferrière s’était mis à battre la ville et ses environs, se fiant au hasard pour retrouver Fiorinda et Beaurevers.
    Car il se refusait à admettre qu’ils fussent morts. Et sur ce point-là, du moins, son instinct ne le trompait pas.
    Un matin, Ferrière s’avisa tout à coup d’une chose à laquelle il s’étonna de n’avoir pas songé plus tôt : surveiller Rospignac, tenir son logis à l’œil.
    C’est par là qu’il aurait dû commencer, puisqu’il savait que c’était Rospignac qui avait fait les deux coups.
    Rospignac comme on a pu le voir, avait plus d’un logis, soit dans le quartier de la ville, soit dans l’Université, soit dans les faubourgs. De ces différentes demeures mystérieuses, Ferrière n’en connaissait aucune. Il ne connaissait que le domicile avoué, celui que Rospignac indiquait à ses amis et connaissances.
    Ce logis était situé rue des Étuves {5} , à côté du carrefour de la croix du Trahoir. Comme la maison de la rue Montmartre où Fiorinda avait été attirée, ce logis avait deux entrées. La première, dont nous venons de parler, rue des Étuves, l’autre rue du Four {6} .
    Il y avait donc deux endroits à surveiller. Les quatre braves qui avaient l’habitude de ce genre d’opérations s’en chargèrent. Et Ferrière, qui connaissait leur expérience, qui savait qu’il pouvait compter sur eux, les laissa faire, s’en rapporta à eux.
    Deux de ces braves se chargèrent de la rue des Étuves, les deux autres de la rue du Four.
    Ferrière avait établi son quartier général dans un cabaret borgne d’où il ne bougeait pour ainsi dire plus.
    Il venait d’aider le hasard de son mieux. Le hasard l’aida.
    Pendant deux jours, ils ne découvrirent rien. Rospignac et Guillaume Pentecôte, pris à leur sortie du logis et adroitement pistés, ne firent que des courses qui ne leur apprirent rien au sujet de ceux qu’ils cherchaient.
    Pendant ces deux jours, la mère Culot vint faire son rapport. Mais la vieille qui obéissait aux ordres de Rospignac qui prévoyait tout, entrait et sortait tantôt par la rue des Étuves, tantôt par la rue du Four. Elle passa une fois sous le nez de Strapafar et de Corpodibale, qui ne la reconnurent pas. La deuxième fois, elle

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