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Emile Zola

Emile Zola

Titel: Emile Zola
Autoren: Edmond Lepelletier
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colonel Combe parlant du déficit constaté dans la caisse du magasin, a-t-on supprimé cette phrase si importante ? Elle explique nettement la situation : Fischer, assurément d'accord avec sa femme, avait emporté, en s'embarquant, l'argent de François Zola, l'argent de la caisse du magasin d'habillement. L'officier, sans volonté, tout désemparé, étant amoureux et voyant s'éloigner pour toujours sa maîtresse, avait eu, un instant, l'intention coupable d'abandonner son régiment, de déserter, pour suivre celle qui l'aimait. Ces entraînements sont fréquents et ces coups de folie, s'ils sont condamnables, ont, du moins, l'excuse, presque toujours, de l'aberration causée par la passion. Mais il se reprit. Il envisagea la réalité et la gravité de son acte. Non seulement il désertait, mais il laissait cette femme faire de lui un voleur ! Il réagit, et ne suivit pas à bord le couple abusant de son amour et de sa confiance. Il ne pouvait espérer rejoindre la fugitive et reprendre l'argent que cette drôlesse et son peu intéressant époux lui avaient subtilisé, profitant de sa faiblesse et de l'affolement qui lui avait fait dire qu'il les accompagnerait, qu'il déserterait. Ce fut alors qu'il chercha la mort dans les flots. Le passage omis de la lettre du colonel établit que Fischer a restitué l'argent du magasin, et qu'il a même fourni le complément nécessaire au paiement intégral du déficit. N'est-ce pas là une preuve complète de la culpabilité des époux Fischer ? Eussent-ils payé les dettes et couvert le déficit de l'officier, s'ils ne lui avaient pas escroqué l'argent dont il était comptable, l'argent retrouvé dans leurs malles ? Il est plus que probable qu'usant de son influence sur lui la femme Fischer avait forcé le faible amoureux à lui remettre son argent, puisqu'il devait l'accompagner en France.
    Autrement, quel étrange bienfaiteur eût été ce mari, remboursant un détournement commis par l'amant de sa femme ? Fischer mettait ainsi sa compagne et lui-même à l'abri de toute recherche pour complicité de détournement : il n'a pas fait un cadeau, mais une restitution.
    Il s'agit donc ici d'une affaire d'entôlage et d'un égarement momentané dû à la passion, plutôt que d'une désertion accompagnée de détournement. Le lieutenant soupçonné, comme on l'a vu, ne passa même pas en jugement. Il fut seulement l'objet d'une enquête, à la suite de laquelle il offrit sa démission d'officier, qui fut acceptée. Il expiait ainsi la défaillance morale qu'il avait subie, il payait la rançon de son amour indigne, et il supportait la peine d'un entraînement passager. Il n'était, d'ailleurs, coupable que d'intention, et il n'avait accompli ni le vol, ni la désertion, qui, dans la fièvre amoureuse et sous le coup du désespoir d'être abandonné par une femme adorée, avaient pu hanter un instant sa cervelle affolée.
    Bien qu'absous, et ayant réparé l'irrégularité de ses comptes, il lui était difficile de rester au régiment. Il démissionna donc. Mais, en quittant l'armée, il ne laissait derrière lui aucune trace déshonorante. Il pouvait rentrer, la tête haute, dans la vie civile.
    Son fils, pour bien démontrer que la justification de François Zola avait été complète, et qu'il ne restait rien de défavorable pour lui de cette fâcheuse aventure d'amour et d'argent, a publié diverses pièces, puisées dans le dossier, à lui communiqué par le général de Galliffet, ministre de la Guerre. Parmi les documents relatifs à un nouveau système de fortifications, contenus dans ce dossier, on pouvait lire une lettre, flatteuse pour le destinataire, remontant à 1840, c'est-à-dire postérieure à l'aventure d'Afrique et à la démission.
    Elle était adressée à l'ingénieur civil François Zola, par le maréchal Soult. Cette lettre, conservée aux archives du génie du ministère, est ainsi libellée :   Monsieur François Zola, vous aviez adressé à Sa Majesté, qui en a ordonné le renvoi à mon ministère, un mémoire sur le projet de fortifier Paris, dans lequel, critiquant les dispositions qu'on veut suivre, vous proposiez de substituer à ces dispositions un système de tours qui, sous le rapport de la défense, de l'économie, du temps nécessaire à l'exécution, etc., etc., présenterait, disiez-vous, un avantage incontestable. J'ai chargé M. le président du comité des fortifications d'examiner attentivement votre mémoire, et j'ai
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