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L'empereur des rois

L'empereur des rois

Titel: L'empereur des rois
Autoren: Max Gallo
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si Pie VII n’y acquiesce pas : « Je le réduirai à la même condition qu’il était avant Charlemagne. »
    Les autres souverains devront se soumettre.
    Napoléon remonte dans sa voiture.
    À 18 heures, le mercredi 2 janvier 1806, il pénètre dans Strasbourg illuminée. Les soldats qui rendent les honneurs et la foule crient : « Vive l’Empereur ! »
     
    Il descend de voiture. Il entre dans le palais des Rohan où il a séjourné les derniers jours du mois de septembre 1805. Il s’arrête un instant dans la grande galerie où les miroirs renvoient son image.
    Il se souvient. Il avait quitté Strasbourg le mardi 1 er  octobre 1805, après avoir regardé défiler la garde impériale qui, sous l’averse, traversait le Rhin au pont de Kehl, marchant vers l’Allemagne.
    À peine un peu plus de trois mois ont passé. Il a brisé la troisième coalition, celle des deux plus puissants États d’Europe. Il s’en convainc une nouvelle fois, il n’est plus seulement l’Empereur des Français. Il est désormais l’Empereur des rois.
    Il monte quelques marches, se tourne vers ses aides de camp et les généraux qui se pressent dans la galerie. Vendredi, dit-il, il passera les troupes en revue. Il quittera Strasbourg samedi afin d’être à Paris le dimanche 26 janvier. Il a hâte de retrouver son bureau des Tuileries, les papiers classés par ministères et enfermés dans des boîtes dont il porte sur lui la clé.
    — Je suis né et construit pour le travail, dit-il à Méneval, qui, dans la chambre du palais, lui présente quelques dépêches arrivées de Paris.
    D’un signe, Napoléon invite son secrétaire à les lire, et, cependant que Méneval les décachette, il s’installe devant la cheminée.
    Il écoute un rapport du ministre des Finances, Barbé-Marbois, qui fait état de difficultés financières. Napoléon s’emporte, sort de sa poche une feuille étroite sur laquelle il inscrit les chiffres de ce qu’il appelle « la fortune de la France », la trésorerie publique et privée.
    — Qu’est-ce que cela ? s’exclame-t-il.
    Il faut pouvoir payer quinze jours de solde à la garde impériale. Il faut que la Grande Armée, en Allemagne, reçoive elle aussi l’argent nécessaire. Voilà ce qui compte d’abord. Qu’ont donc fait ces Négociants réunis, les Ouvrard, les Desprez, les Vanlerberghe qui devaient approvisionner l’armée, qui ont encaissé les fonds nécessaires et n’ont pas fait face à leurs obligations ?
    — Qu’est-ce que ce Barbé-Marbois ? La friponnerie a des bornes, la bêtise n’en a point.
    Napoléon s’impatiente, presse Méneval. Dès lundi, à Paris, dit-il, il présidera une séance du Conseil d’État et réglera cette question des finances.
    — Il faut, martèle-t-il, que messieurs Desprez, Vanlerberghe et Ouvrard m’abandonnent tout ce qu’ils possèdent, ou je mettrai ces messieurs à Vincennes.
    Il renvoie Méneval, qui, avant de sortir, lit la lettre que Le Coz, archevêque de Besançon, adresse à l’Empereur : « Vous êtes jusqu’ici, écrit le prélat, le plus parfait des héros, sorti des mains de Dieu. »
    Napoléon retient Méneval.
    — A-t-on bien exécuté mes ordres ? demande-t-il.
    Il avait, à Schönbrunn, demandé que les drapeaux pris à l’ennemi soient envoyés à Paris, afin d’être présentés au peuple, puis suspendus à la voûte de Notre-Dame.
    Méneval compulse les dépêches. Le peuple, commence-t-il, a salué les drapeaux avec des manifestations de joie délirante, indiquent les informateurs de police.
    L’archevêque de Paris a déclaré que ces drapeaux attestaient « la protection du ciel sur la France, les succès prodigieux de notre invincible Empereur et l’hommage qu’il fait à Dieu de ses victoires ».
    Roustam et Constant sont entrés dans la chambre pendant cette lecture. Ils annoncent que le bain de l’Empereur est prêt Ils l’aident à se dévêtir. Napoléon les houspille, leur pince l’oreille.
    Il est heureux. Paris l’attend.
     
    À 22 heures, ce dimanche 26 janvier 1806, la berline de l’Empereur s’arrête dans la cour des Tuileries. La Garde présente les armes, le grand maréchal du palais, Duroc, s’avance. Tout en montant les marches de l’escalier, Napoléon lance les ordres. Il veut voir l’archichancelier Cambacérès, réunir le Conseil d’État, recevoir le ministre des Finances et s’entretenir avec le conseiller d’État Mollien.
    Puis, dans son
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