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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1"
Autoren: Valerio Manfredi
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mon fils, sous ton contrôle, évidemment. "
    Habitué aux caprices du roi Nicomaque accepta.
    " que fait ton fils Aristote ? ~; lui dernanda un jour Philippe, tandis qu'il buvait en grimaçant une décoction de taraxacum.
    -- Il vit à Athènes ~˘ il suit l'enseignement de Platon, répondit le médecin. D'après ce qu'o-n me dit, il est même considéré comme son meilleur élève.
    --Bien. Et quel est le sujet de ses recherches ?
    --Mon fils est comme moi. Il est plus attiFé par l'obser vation des phénomènes naturels que par le monde de la spé culation pure.
    --S'intéresse-t-il à la politique ?
    --Oui, bien s˚r mais en montrant là aussi une inclination particulière pour ies multiples manifestations de l'organisa tion politique, plutôt que pour la véritable science politique. Il rassemble diverses constitutions et les compare entre elles.
    --Et que pense-t-il de la monarchie ?
    --Je ne crois pas qu'il s'engage dans des jugements de fond. Pour lui, la monarchie est une forme de gouvernement typique de certaines communautés.
    Vois-tu, sire, je pense que mon fils souhaite conna~tre le monde pour ce qu'il est, et non établir des principes auxquels le monde devrait s'adapter. "
    Philippe avala la dernière gorgée de sa décoction sous l'oeil vigilant du médecin, qui semblait signifier: " Tout, tout. " Puis il se nettoya la bouche avec un pan de sa chlamyde et dit: " Tiens-moi informé de ce que fait ce garçon, Nicomaque, parce que cela m'intéresse.
    --Je n'y manquerai pas. Cela m'intéresse aussi: je suis son père. "
    Au cours de cette période, Alexandre fréquentait Nico maque autant qu'il le pouvait, car c'était un homme affable et surprenant, alors que Léonidas avait un caractère hargneux et une attitude terriblement sévère.
    Un jour, l'enfant pénétra dans le cabinet du médecin. Il vit que celui-ci auscultait le dos de son père, qu'il comptait les battements de son coeur en lui t‚tant le poignet.
    " que fais-tu ? interrogea-t-il.
    --Je contrôle les battements du coeur de ton père.
    --Et qu'est-ce qui anime le coeur ? -
    -- L'énergie vitale.
    --Et o˘ se trouve l'énergie vitale ? "
    Nicomaque fixa ses yeux sur ceux de l'enfant et y lut une soif de savoir insatiable, des sentiments merveilleusement intenses. Il le caressa tandis que Philippe l'observait d'un air fasciné.
    " Personne ne le sait ", répondit-il.
    Bientôt, Philippe se rétablit et réapparut sur la scène poli tique dans la plénitude de sa santé, décevant ceux qui allaient jusqu'à faire circuler le bruit de sa mort.
    Alexandre en fut chagriné, car il ne verrait plus son père aussi souvent; il prit néanmoins de l'intérêt à connaître d'autres garçons--certains du même ‚ge que lui, d'autres un peu plus grands--, fils des nobles macédoniens qui fréquen taient la cour ou vivaient au palais par volonté
    expresse du roi. C'était une façon de maintenir l'unité du royaume, d'attacher à la maison du souverain les familles les plus puissantes, les chefs de tribus et de clans.
    Certains de ces enfants suivaient avec lui les cours de Léonidas: c'était le cas de Perdiccas, de Lysimaque, de Séleucos, de Léonnatos et de Philotas, lequel était fils du géné ral Parménion. D'autres, plus ‚gés, comme Ptolémée et Cratère, avaient déjà reçu le titre de " pages " et dépendaient
    directement du roi pour ce qui était de leur éducation et de leur entraînement.
    A cett~ époque, Séleucos était assez petit et fluet, mais il suscitait la sympathie de Léonidas par ses bons résultats sco laires.}II était particulièrement porté vers l'histoire et les mathématiques, étonnamment sage et équilibré pour son ‚ge. Capable d'effectuer des calculs compliqués en très peu de temps, il s'amusait à rivaliser avec ses camarades et les humi liait régulièrement.
    Ses yeux sombres et profonds apportaient à son regard une intensité
    pénétrante, ses cheveux ébouriffés soulignaient la force et l'indépendance de son caractère, jamais rebelle cepen dant. Durant les cours, il essayait souvent de se faire remar quer par ses observations, mais il ne singeait jamais son maître et ne s'ingéniait pas à plaire à ses supérieurs, ni à les aduler.
    Lysimaque et Léonnatos étaient les plus indisciplinés, parce qu'ils venaient de l'intérieur du pays et avaient grandi libre ment au milieu des bois et des prairies, menant paître les che vaux et passant la plus grande partie de leur temps en plein air. Entre
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