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Victoria

Victoria

Titel: Victoria
Autoren: Joanny Moulin
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Présentation de l’éditeur : « Je ferai de mon mieux… »
C’est par ces mots qu’à l’âge de onze ans, lorsque Victoria découvrit qu’elle succéderait à son oncle Guillaume IV sur le trône britannique, elle accepta le destin qui était le sien. Point d’exultation, point de fanfaronnade à l’idée de régner, mais une ferme résolution qui n’ignorait ni les difficultés ni la grandeur de la tâche. Pourtant, quand en 1837, tout juste âgée de dix-huit ans, elle devint reine du Royaume-Uni, elle tint à monter seule sur le trône, rejetant l’influence de sa mère et des conseillers que celle-ci cherchait à lui imposer. Forte du soutien éclairé de son mari le prince Albert, bientôt mère d’une très nombreuse famille, c’est avec passion qu’elle exerça son métier de reine, n’épargnant aucun effort pour exalter le rayonnement de la monarchie constitutionnelle et exercer un pouvoir politique réel.Victoria, impératrice des Indes, « grand-mère de l’Europe », a régné plus longtemps qu’aucun autre monarque britannique à ce jour, tant et si bien que son image se confond avec celle de son siècle. Il se peut qu’on ne voie plus guère en elle que la monumentale icône d’un Empire britannique à la gloire désormais désuète. Pourtant, Victoria était un personnage complexe, plein d’étonnantes contradictions. C’est la vie surprenante de cette femme au caractère bien trempé, souvent exaltée derrière une façade volontairement austère, que Joanny Moulin nous invite à découvrir. En racontant la vie de Victoria, il fait revivre sous nos yeux un siècle d’histoire britannique.
Thomas Sully, Portrait de la reine Victoria, 1838, huile sur toile. © Wallace Collection, London, UK / The Bridgeman Art Library
Spécialiste de littérature anglaise, Joanny Moulin est professeur à l’université de Provence (Aix-Marseille I). Outre des ouvrages sur divers poètes de langue anglaise, il est l’auteur d’une biographie de Darwin (Autrement, 2009).

Avant-propos
    Aujourd’hui encore, Victoria personnifie l’Empire britannique. Elle demeure l’icône de la grandeur passée d’une nation impériale, conquérante, fière de ses valeurs protestantes et de ses institutions séculaires. À cause de cela, de l’autre côté d’un XX e  siècle qui a métamorphosé le monde, Victoria symbolise une société révolue et désuète. Elle incarne un peu pour l’Angleterre ce que l’Ancien Régime représente pour la France. Symbole de la monarchie triomphante dans une époque résolument démocratique, figure de proue de l’impérialisme en un temps où la mondialisation achève de cicatriser les plaies du colonialisme, égérie d’une moralité chrétienne dans un Occident désormais profondément laïque, Victoria est fabuleusement surannée.
    Au tribunal de l’Histoire, dont les opinions publiques ne forment que le jury, le jugement demeure suspendu et le verdict incertain. L’ère victorienne, à laquelle la reine a donné son nom, se révèle immensément complexe, sous le vernis de simplification que lui imposent les caricatures, les clichés et les a priori. À bien des égards, le XX e  siècle a démoli les édifices du précédent pour se bâtir avec ses gravats. Les modernes ont toujours tendance à réduire les têtes des anciens, en escaladant leurs monumentaux souvenirs pour s’y percher comme des nains sur les épaules de géants. Ainsi, la Renaissance et l’époque classique simplifièrent le Moyen Âge. De même, romantiques et victoriens déformèrent l’une et l’autre dans leurs rêves.
    Qui sont ces victoriens qui se tassent dans le flacon d’un vocable ? Ils sont si nombreux et si divers. Radicaux, chartistes, socialistes, libéraux, nationalistes irlandais… ont autant de différences que de points communs avec les tories, conservateurs, monarchistes, nationalistes ou impérialistes. Les convictions des uns et des autres se recoupent souvent de manières tout à fait incroyables. Surtout, pendant une période qui dure près d’un siècle, ils évoluent et se transforment, de façon elle-même surprenante pour des observateurs modernes qui les imaginent volontiers pétrifiés dans une strate géologique du passé.
    En ce sens, Victoria était à l’image de son temps. Personnage étonnamment complexe, elle résultait de multiples contradictions. Farouche rempart de la monarchie, elle exécrait l’arrogance aristocratique et considérait
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