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Tragédies Impériales

Tragédies Impériales

Titel: Tragédies Impériales
Autoren: Juliette Benzoni
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de Fouché, s’apprêtait à proposer le retour de Louis XVIII, prit peur. Si Napoléon restait aux portes de Paris, on pouvait s’attendre au pire. Il fallait qu’il parte. On lui fit savoir qu’il eût à quitter Malmaison pour gagner Rochefort, où il aurait tout le loisir d’attendre le fameux sauf-conduit fantôme que nul n’avait jamais eu l’intention de lui donner.
    Méfiant, Napoléon refusa de partir. Il connaissait trop ceux auxquels il avait affaire pour ne pas deviner leurs projets. Il ne quitterait Malmaison qu’avec ses sauf-conduits.
    La panique montait autour de lui. L’entourage de l’empereur savait que Fouché et les autres étaient tout prêts à livrer leur ancien souverain aux Alliés. Certains envisageaient pour lui la détention à vie, d’autres tout simplement le peloton d’exécution. Napoléon refusa cependant de céder, mais pressa Hortense de le quitter.
    — Moi je ne crains rien. Mais vous, ma fille, partez, quittez-moi !
    Hortense, naturellement, refusa.
    Dans la matinée du 28 juin, le général de Flahaut s’en alla aux Tuileries demander que les frégates missent à la voile dès l’arrivée de l’empereur à Rochefort et sans attendre les sauf-conduits. Il se heurta à Davout, incompréhensiblement converti à la politique de Fouché, « dont il était le bras ». Une violente altercation opposa les deux hommes.
    — Général, s’écria Davout, retournez auprès de l’empereur et dites-lui qu’il parte ; que sa présence nous gêne, qu’elle est un obstacle à toute espèce d’arrangement, que le salut du pays exige son départ. Qu’il parte sur-le-champ, sinon nous serons obligés de le faire arrêter ! Je l’arrêterai moi-même !
    Flahaut, alors, dévisagea froidement le maréchal et, avec le maximum de rage et de mépris :
    — Monsieur le Maréchal, il n’y a que celui qui donne un pareil message qui soit capable de le porter. Quant à moi, je ne m’en charge pas. Et si, pour vous désobéir, il faut vous donner sa démission, je vous donne la mienne !
    Puis, le cœur navré, il revint à Malmaison où il n’osa pas, « pour ne pas ajouter à ses douleurs », rapporter à Napoléon les paroles de Davout. Il y avait d’ailleurs auprès de l’empereur beaucoup de monde. Madame Mère et le cardinal Fesch étaient venus et aussi Corvisart, et Talma, et la duchesse de Vicence et tous les autres fidèles.
    Vers la fin de la matinée, une voiture s’arrêta devant le palais. Une femme en pleurs, tenant un petit garçon par la main, en descendit : Marie Walewska, « l’épouse polonaise », celle dont l’amour fidèle n’avait jamais cédé, celle que l’on avait vue à l’île d’Elbe, et plus récemment, aux Tuileries. Napoléon courut vers elle et la serra dans ses bras.
    — Marie ! Comme vous semblez bouleversée !
    Il l’entraîna dans la bibliothèque où, longuement, désespérément, elle le supplia de gagner Paris, de rassembler l’armée, le peuple qui le réclamait à grands cris, de marcher au-devant de l’envahisseur, de se défendre enfin et sa capitale avec lui ! Mais il refusa. Il savait qu’il ne pourrait rien contre les armées coalisées, régulières et disciplinées avec une armée de hasard, héroïque sans doute mais qui se ferait hacher inutilement. Cette fois, le sacrifice et le sang versé seraient inutiles et ne serviraient qu’à livrer plus totalement Paris à la vengeance de l’ennemi.
    — Non, Marie, dit-il. Il faut que je parte ! Non parce qu’« Ils » le veulent… mais parce que je le dois à mon fils !
    Elle s’écroula, secouée de sanglots.
    — J’aurais tant voulu vous sauver…
    Alors, comme enfin un émissaire arrivait de Paris, l’informant que les « deux frégates » étaient à sa disposition, il se prépara au départ. Néanmoins l’ennemi approchant davantage, il ne voulut pas partir sans tenter de défendre son pays. Il envoya Becker aux Tuileries demander pour lui un simple commandement dans l’armée afin de combattre les Prussiens. Il souhaitait mourir l’épée à la main… Mais Becker ne put que lui rapporter les paroles furieuses de Fouché :
    — Est-ce qu’il se moque de nous ? Ne sait-on pas comment il tiendrait ses promesses si ses propositions étaient acceptables ?
    Napoléon haussa les épaules.
    — Ils ont encore peur de moi ! dit-il seulement. Alors, il changea de vêtements, serra les mains de tous ses amis, embrassa Hortense et
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