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Retour à l'Ouest

Retour à l'Ouest

Titel: Retour à l'Ouest
Autoren: Victor Serge
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Victor Serge journaliste
    Les lecteurs de ce recueil y trouveront une sélection de 93 [1] (sur 203) des
articles hebdomadaires que Victor Lyovitch Kibaltchitch, dit Victor Serge (1890-1947),
publia dans l’édition du samedi-dimanche du quotidien syndical belge
La Wallonie
(Liège) entre juin 1936 et
mai 1940. Serge venait d’être libéré après trois années de captivité comme
communiste de l’opposition de gauche dans l’URSS de Staline. Ces chroniques
commencent avec un texte intitulé «  Retour
à l’Occident  »; elles cessent quatre ans plus tard en mai 1940, à l’heure
de la débâcle. Ces articles offrent un point de vue unique sur cette période
critique qui va de l’euphorie du Front populaire à la défaite, en passant par
la guerre civile espagnole, les procès de Moscou et la montée des fascismes. Avec
son passé de militant révolutionnaire international ayant déjà vécu dans cinq
pays (Belgique, France, Espagne, Russie, Allemagne), Serge connaît parfaitement
le contexte et les acteurs des événements qu’il va être amené à commenter. De
plus, Serge est du métier : c’est un journaliste professionnel bien
informé qui sait brasser les idées et expliquer à ses lecteurs et lectrices des
milieux populaires les situations les plus confuses. Enfin, fait encore plus
rare à cette époque de bourrage des crânes et de confusion idéologique, c’est
aussi un journaliste probe, qui n’est inféodé à aucun parti, et pour qui seule
la stricte vérité pourra servir la cause des travailleurs et de leur véritable
émancipation.
    Rappelons que Serge-Kibaltchitch commence à écrire pendant
sa jeunesse d’anarchiste bruxellois. Adolescent, avec ses camarades belges Jean
DeBoë et Raymond Callemin (connu plus tard sous le nom de Raymond-la-Science), il
aide à confectionner
Le Communiste
où il signe « Le Rétif ». En 1909, le Rétif est rédacteur de l’hebdomadaire
l’anarchie
à Paris, où il défend les « bandits
tragiques », dont ses camarades bruxellois, et il se retrouve avec eux sur
le banc des accusés en 1913 lors du procès des survivants de ce que la grande
presse, avide de sensationnalisme, appelle la « bande à Bonnot ». Il
est condamné à cinq ans de prison ferme pour son refus de collaborer avec la
police et alors même qu’il n’a été mêlé en rien aux faits incriminés. Dans sa
cellule, outre les articles qu’il parvient à transmettre à
l’anarchie
et aux
Réfractaires
d’E. Armand, il compose, en
guise d’exercice mental, des journaux imaginaires complets avec titres, rubriques,
éditoriaux, etc. Libéré et expulsé de France en 1917, il travaille comme
typographe à Barcelone. Il donne aussi des articles, comme « La chute d’un
tsar », à l’hebdomadaire anarchiste
Tierra y Libertad
[2] où il signe pour la première fois « Victor Serge ». A la fin de la
guerre, Serge est « rapatrié » en Russie soviétique. À Petrograd, en
1919, Zinoviev lui confie avec Mazine la création des services de presse de la
nouvelle Internationale communiste. En France, on édite ses témoignages sur la
guerre civile russe à la Librairie du travail [3] .
De 1921 à 1923, il travaille comme journaliste de l’IC à Berlin [4] , puis à Vienne. En
France, ses articles paraissent régulièrement dans
Le Bulletin communiste
puis, plus tard, dans
La Révolution prolétarienne ;
la
revue
Clarté
publie
régulièrement ses « Chroniques de la vie intellectuelle et culturelle en
Russie des Soviets » de 1922 à 1928. Il y écrit aussi sur la révolution
chinoise (c’est le premier journaliste occidental qui parle de Mao Tsé-toung). Un
article sur le fiasco meurtrier de la politique de Staline à Canton provoque
son exclusion du parti communiste russe en 1928, et Barbusse lui ferme aussitôt
les colonnes de
Clarté
[5]
.
    Ce n’est donc qu’en 1936, après huit ans de persécution en
URSS (dont trois de captivité), que Serge pourra reprendre jusqu’à la guerre
son métier de journaliste – nous verrons dans quelles circonstances. Et voilà
maintenant soixante-dix ans que ces chroniques se morfondaient dans les
archives du quotidien
La Wallonie
conservées à la Bibliothèque royale de Bruxelles. C’est donc une trouvaille
historique que nous proposons à tous ceux qui sont soucieux de mieux comprendre
une époque charnière de l’histoire du point de vue du témoin probe, lucide et
engagé que fut Victor Serge.

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