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Prophétie

Prophétie

Titel: Prophétie
Autoren: Christopher John Sansom , Georges-Michel Sarotte
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tandis que celui de Michael MacDonald, Mystical Bedlam (Cambridge University Press, 1981), présente un portrait fascinant d’un thérapiste du début du XVI e  siècle. Il soignait des patients souffrant, comme Adam Kite, d’une peur panique de ne pas être « sauvés », nouveau phénomène suscité, apparemment, par la notion de prédestination calviniste et luthérienne, selon laquelle Dieu divise l’humanité entre ceux qui obtiendront le salut et les damnés.
    Quant aux soins apportés aux malades mentaux, ils étaient rudimentaires et, comme tous les soins médicaux, réservés aux seuls riches. Foucault considère comme « le grand renfermement » l’émergence, au XVIII e  siècle, des hôpitaux pour malades mentaux, à l’époque où les gens qui travaillaient en milieu industriel ne pouvaient plus garder chez eux leurs proches atteints de maladies mentales et s’en occuper eux-mêmes. Cette théorie sous-entend, toutefois, que les sociétés préindustrielles s’occupaient mieux des retardés et des malades mentaux. Si, dans une certaine mesure, c’était vrai des demeurés dont on pouvait s’occuper à la maison, il existe trop de récits décrivant des personnes souffrant de graves maladies mentales attachées chez elle ou abandonnées dans des régions inhabitées (« les hommes sauvages des bois »), où elles étaient condamnées à vivre et souvent à mourir, pour qu’on puisse croire que la vie des malades mentaux au début de l’Europe moderne était autre que lugubre et précaire.
    Fondé au XV e  siècle, l’asile de Bedlam était l’un des seuls en Europe réservés aux malades mentaux. Il a acquis une sinistre réputation, notamment à cause des visiteurs qui venaient se moquer des fous enchaînés pour se distraire en fin de semaine. Le fait est avéré, mais pas avant l’époque des Stuarts. On ne sait pas grand-chose de l’institution de l’époque Tudor, à part qu’elle devait abriter une trentaine de patients, qu’ils y demeuraient en général une année (bien que certains fussent restés bien plus longtemps) avant d’être libérés – qu’ils fussent guéris ou non –, et qu’il s’agissait d’un hôpital payant, ce qui signifieque la plupart des patients appartenaient aux classes aisées. Il se peut qu’on y ait sérieusement essayé divers traitements, mais il est à craindre qu’un certain laisser-aller ait dû prévaloir, étant donné que, d’une part, des conditions sordides régnaient à l’époque dans ce genre d’établissement privé et que, d’autre part, sa gestion était source de bénéfices. Mais puisque nous n’avons aucun document précis, j’ai dû recourir à l’imagination. De plus, ayant lu un certain nombre de livres sur les tueurs en série, j’ai été particulièrement frappé par le fait que si certains traits communs se retrouvent chez ces criminels, rares sont ceux qui les présentent tous, et l’on ne comprend toujours pas précisément ce qui pousse des êtres à s’engager dans cette terrible voie.
    Si j’ai inventé le cas Strodyr, Gilles de Rais est, hélas ! un personnage historique. Je n’ai pas réussi à trouver des exemples attestés de tueurs en série dans l’Angleterre médiévale, mais, étant donné l’absence de réelle méthode d’investigation policière, cela ne signifie pas qu’il n’y en ait pas eu. Je remercie James Willoughby d’avoir cherché à m’aider en consultant les archives d’un cas possible, lequel s’est révélé une mystification.
    Pour terminer sur une note plus légère, je signalerai l’ouvrage de John Woodforde The Strange Story of False Teeth (Routledge & Kegan Paul, 1968), qui m’a été d’une grande utilité, même si je ne suis pas d’accord avec lui lorsqu’il affirme que cette mode française du XVI e  siècle n’avait guère été suivie en Angleterre.
    Comme d’habitude, quand les dates historiques sont connues, j’ai tenté de les respecter. Pourtant, si le livre de Vésale cité dans le roman a bien été publié en 1543, son introduction en Angleterre a dû sans doute se produire un peu plus tard.
    Enfin, certaines églises de Londres citées dans le roman sont fictionnelles.

Remerciements
    Une fois de plus, je suis très reconnaissant à Mike Holmes, Jan King, Roz Brody et Willam Shaw d’avoir lu ce livre en manuscrit. Merci à Frank Tallis d’avoir discuté avec moi de l’histoire des maladies mentales et de leur traitement.
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