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Peines, tortures et supplices

Peines, tortures et supplices

Titel: Peines, tortures et supplices
Autoren: Anonymous
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fer. Impossible de voir le moindre coin de ciel. Du reste, la cellule est très-convenablement éclairée.
    Le vasistas s'entr'ouvre de l'intérieur, au gré du détenu, au moyen d'une tige en fer, faisant agir un pène d'emboîtement.
    Occupons-nous maintenant du mur de gauche. Toutes les indications—droite—gauche—sont prises de l'intérieur en regardant la porte.
    Le mur de gauche est celui qui doit nous préoccuper le plus, car c'est celui que regarde presque continuellement le prévenu; dans ce mur est scellée une table de chêne, à quatre pieds avec tiroir. Cette table n'a pas de grandes dimensions, 85 centimètres sur 50. Elle est munie d'une barre transversale sur laquelle se posent les pieds. Dans le côté droit, est fiché un piton, dans lequel s'engage une chaîne de trente-sept maillons, longue de 90 centimètres, qui tient à une chaise. Cette chaise peut par conséquent être remuée dans toute la longueur de la chaîne, mais de telle façon qu'on peut la rapprocher de la porte, mais qu'il est de toute impossibilité de l'avancer plus loin que le milieu de la table, et par conséquent de l'approcher du mur de fond où se trouve le vasistas.
    Le long de ce mur (le mur de gauche toujours) règne un conduit de gaz aboutissant à un bec qui se trouve juste au-dessus de la table un peu à gauche. Il a été disposé ainsi pour que l'ombre de la main qui écrit se trouvât en dehors, et par conséquent ne gênât en aucune façon. Ce bec de gaz, je l'ai dit, n'est muni d'aucun bouton.
    Dès que la nuit vient, le surveillant ouvre le guichet de la cellule, et crie au détenu: Allumez le gaz!
    On enflamme une allumette, et on attend. Le surveillant tourne la clef à l'extérieur de la cellule et le gaz prend feu. À huit heures, le gaz s'éteint, toujours par les soins du surveillant, qui ferme à l'extérieur.
    Il y a encore là quelques minutes curieuses à observer, tandis qu'on attend l'extinction du gaz. On se sent oppressé comme si un ami allait vous quitter, et la flamme qui disparaît vous laisse presque un vide dans le cœur.
    Passons au mur de droite, qui n'est pas le moins intéressant.
    Sur le mur de droite, au-dessus de la couche inférieure de peinture jaune chamois, sont collés cinq imprimés.
    Le premier contient un almanach pour 1866 et 1867, encadré de dix colonnes de texte, signés de l'abbé J... ( sic ), et contenant des conseils religieux aux prévenus. Il y est notamment insisté sur la nécessité du travail et sur l'avantage de la cellule, les mouvements des prisons communes entraînant la promiscuité de vices, les mauvais conseils et la publicité de la faute et du châtiment.
    Le deuxième imprimé contient le prix de vente des articles vendus dans les cantines des prisons de Paris. Voici les principales dispositions de ce tarif:
    Beurre frais d'Isigny
25 grammes
0 08
Chandelle des 6
la pièce
0 14
Gruyère
25 grammes
0 05
Bondon
la pièce
0 15
Harengs fumés cuits
la pièce
0 10
Œufs frais
été
0 07
 — —
hiver
0 10
Sucre blanc
le kilog.
1 40
Lait
le litre
0 20
Couverts de buis
le couvert
0 50
Couteaux
la pièce
0 10
Cervelas
la pièce
0 16
Fromage de cochon
25 grammes
0 06
    Le troisième présente un intérêt particulier; je l'ai copié entièrement:
Règles à observer par le détenu placé dans cette cellule.
    Il est expressément défendu de chanter, de parler à haute voix ou de chercher à établir des communications avec les autres détenus. La même recommandation est expressément faite pour le temps du trajet aux parloirs ainsi qu'aux promenoirs.
    Le détenu doit tenir la cellule constamment propre et n'y faire aucune dégradation, ni tracer aucun dessin sur les murs sous peine de punition.
    Il doit tenir dans la plus grande propreté le siége et la cuvette du conduit d'aisances et n'y jeter que l'eau absolument nécessaire pour les soins de la propreté. Ce siége étant destiné à donner passage au mauvais air qui pourrait exister dans la cellule, le détenu aura soin de n'en fermer l'orifice que lorsqu'il tiendra sa fenêtre ouverte. Dans ce cas, il placera sur l'orifice du siége le petit tampon de bois destiné à cet usage et baissera le couvercle. Sans cette précaution, la ventilation, qui se fait par l'intérieur, ne pouvant s'opérer, l'air ne se renouvellerait pas, ce qui serait nuisible à la santé.
    Tous les matins, à l'heure qui sera indiquée par le surveillant de la galerie, le détenu roulera son hamac et son matelas, les attachera
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