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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin
Autoren: Cristina Rodriguez
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un cadavre, c'est normal ?"
    "Un
des effets de la potion. Sans importance."
    Des
bribes de conversation et des voix qui se confondent...
    La
douceur d'un oreiller frais et moelleux sous sa tête et l'odeur d'un parfum
féminin sur les draps.
    Des
mains qui courent sur son corps et la caresse insoutenable du fil d'une lame
sur sa peau glacée, découpant l'étoffe de sa tunique avec un bruit de
déchirement lugubre.
    La
tiédeur d'un souffle qui hérisse sa peau nue.
    Ses
narines frémissent et son odorat détecte un parfum de soufre, d'essences rares
et de sexe mêlés qui flotte dans l'air, lourd et entêtant.
    Un
corps brûlant se presse contre son biceps tandis qu'une main lisse ses cheveux
et caresse les courbes viriles de sa joue. Des lèvres frémissantes effleurent
sa tempe moite d'une sueur glacée...
    -
Chut... Ne crains rien, Kaeso. Nous allons beaucoup nous amuser, tu vas voir.
Oui, beaucoup nous amuser...
    Des
liens rêches se resserrent sur ses poignets et ses chevilles. Tirent sur ses
membres engourdis et l'écartèlent sur le lit.
    Se
débattre !
    Se
réveiller !
    Ouvrir
les yeux et échapper à ces mains glacées avant qu'il ne soit trop tard...
    -
Je ne suis pas... Kaeso, réussit-il à articuler en luttant pour ouvrir un peu
les paupières.
    -
Et voilà ! Il faut toujours qu'ils me gâchent mon plaisir. Tu vas mourir !
Quelle importance, le nom que je te donne ou que je fasse semblant d'être
devant l'homme que j'aime durant quelques minutes ?
    Un
poids sur son estomac... Quelqu'un s'est assis sur lui ?
    -
Qui... es-tu ? Qu'est-ce que... Qu'est-ce que je fais là ?
    -
Le voilà qui pose des questions, maintenant ! De violentes claques sur ses
joues...
    -
Ouvre les yeux, Marcus ! Un effort ! Allez, allez ! Aie au moins le courage de
regarder ta mort en face !
    Les
yeux gris s'ouvrirent et clignèrent à plusieurs reprises jusqu'à ce qu'ils
finissent par distinguer une forme mince et blonde assise sur son estomac.
    -
Qu'est-ce que je fais ici ?
    La
dernière chose dont il se souvenait, c'était d'un homme immense à la peau noire
comme la suie. Il avait surgi devant lui dans une ruelle déserte, alors qu'il
sortait du lupanar de Létô, où il se terrait ces derniers temps, essayant de
réunir ses hommes, du moins ceux que ce salopard de Germain n'avait pas fait
exécuter ou mettre en prison. Il ne s'était pas méfié car l'homme souriait et
ne semblait pas le moins du monde agressif.
    -
Je t'ai cherché longtemps, Marcus Gallus, avait-il dit, sur un ton et avec une
attitude laissant penser qu'il était là de la part d'un ami commun.
    Marcus
ne vit pas venir le coup qui l'avait assommé.
    Lorsqu'il
s'était réveillé, on lui avait fait boire un liquide amer et... Et le voilà,
sur ce lit, avec ce garçon à califourchon sur lui.
    -
Qui es-tu ? insista-t-il.
    -
Malah, notre invité commence à m'énerver, soupira Apollonius. Fais-le taire !
    L'homme
immense à la peau noire qui l'avait agressé lui enfonça de force un chiffon
dans la bouche et il se débattit, faisant rire Apollonius.
    -
Tu veux savoir pourquoi tu es ici ? demanda ce dernier en enfonçant ses ongles
dans la poitrine de Marcus Gallus pour y imprimer de profonds sillons. Parce
que tu vas enfin faire quelque chose d'utile dans ta misérable vie.
    Il
le griffa plus cruellement encore et Marcus laissa échapper un gémissement
plaintif.
    -
Tu vas payer pour tous tes crimes et, en même temps, m'aider à me sentir mieux.
Parce que, tu sais quoi ? La seule façon pour moi d'apaiser le feu qui me
dévore c'est de faire... ça ! dit-il en enfonçant le couteau qu'il tenait dans le
biceps de Marcus.
    Une
expression extatique se dessina sur son visage.
    L'ancien
prétorien se tordit dans ses liens et cria autant que le lui permettait le
tissu enfoncé dans sa bouche.
    -
Et plus je le fais..., dit-il en enfonçant à nouveau le couteau, plus ça me
soulage ! Tu ne sais pas ce que c'est, toi, de ressentir un désir que tu n'as
aucun moyen de soulager, hein ? Bien sûr que non.
    Comment
le pourrait-il ? Lorsqu'un homme sentait le besoin de plaisir lui dévorer les
entrailles, il lui suffisait de trouver, ou de payer, un ou une partenaire. À
la limite, il pouvait même se soulager tout seul. Mais lui ? De quelle manière
pouvait-il provoquer cet assouvissement alors qu'il ne sentait même pas son
propre sexe ?
    Il
frappa deux fois encore et frissonna.
    -
Je ne me sens même pas coupable, parce que les hommes comme toi sont des
erreurs de la
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