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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin
Autoren: Cristina Rodriguez
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ouvrir la porte sans trop secouer le
grand Gaulois.
    L'esclave
poussa le battant et Celtill roula sur le dos avec des ronflements à réveiller
les morts.
    Concordia
fut la première à enjamber le corps, puis ce fut le tour de Mnester.
    -
Bon sang, Celtill ! Ferme la bouche ! cria Paulinus depuis la salle commune.
    Tous
trois se pétrifièrent et le mime, un pied de chaque côté du grand corps étendu,
crut que son coeur allait éclater de peur.
    -
Celtill ! Tu entends quand je te parle ?
    Le
Gaulois grommela quelque chose et tourna la tête sur le côté, si bien qu'elle
reposait à présent sur le pied de Mnester.
    Concordia
jeta un regard ulcéré à Léon en désignant le rez-de-chaussée. Il devait
attendre que tout le monde dorme avant de venir leur ouvrir, il le savait, mais
il n'avait même pas remarqué Paulinus en montant l'escalier vers la galerie du
premier. D'habitude, à cette heure, il dormait dans sa chambre. Et sa chambre
avait été occupée par la captive et le mime, réalisait-il maintenant.
    Il
haussa les épaules, impuissant, et fit signe à Mnester de se dépêcher.
    Ce
dernier retira son pied aussi doucement qu'il le put et tous trois rasèrent les
murs jusqu'à l'escalier, pétrifiés à l'idée d'être découverts.
     
     
    *
    **
     
    À
l'extérieur, Kaeso eut la surprise de voir arriver non ses hommes, mais un
détachement de la terrible garde germanique armée jusqu'aux dents et dirigée
par Hod.
    -
Qu'est-ce que ça veut dire ? s'enquit Kaeso. Où sont mes hommes ?
    -
À la caserne, Wotan.
    -
Pourquoi ?
    -
Gaius Julius César a été formel : aucun pardon. Il ne veut pas de survivants.
    Voilà
qui avait au moins le mérite d'être clair. Et, s'il devait être tout à fait
franc, Kaeso n'y trouvait rien à redire.
    -
Et Matticus ?
    -
Parti chercher les vigiles de Balbus Taurus. Ils assureront la surveillance à
l'extérieur pendant que nous nous occuperons de ces salopards. Il sera là d'un
moment à l'autre.
     
     
    *
    **
     
    Mnester
et Léon aidèrent Concordia à sortir par la minuscule fenêtre de l'écurie et,
lorsqu'elle atterrit sur le sol pavé, deux bons mètres plus bas dans la ruelle
qui passait derrière la taverne, elle crut que les os de ses pieds venaient de
se briser en mille morceaux.
    -
Est-ce que ça va ? chuchota le mime.
    -
Oui, gémit-elle. Dépêche-toi, on va finir par se faire remarquer.
    Il
obéit. Léon suivit et ils coururent dans la ruelle mais durent se cacher dans
un renfoncement du mur en entendant deux hommes approcher.
    -
Je l'ai dit à Marcus : ce cheval ne vaut rien ! Mais tu le connais...
    -
Oui, il est un peu... Eh ! Qui va là ?
    Le
coeur des trois jeunes gens fit un bond et Mnester les saisit chacun par une
main.
    -
Courez !
     
     
    *
    **
     
    Kaeso,
son second et quarante gardes germaniques armés de torches firent irruption
dans la taverne du Chien pendu en hurlant, glaive au poing, et n'avaient qu'une
chose en tête : Concordia.
    -
Jupiter...
    Ce
fut le dernier mot que prononça Paulinus avant que Kaeso ne lui tranche la
gorge d'un bref mouvement de poignet.
    Il
s'effondra à ses pieds comme un épi fauché et le chaos se déchaîna.
     
     
    *
    **
     
    Mustella
avait reçu ordre de rester à l'extérieur avec Io, le léopard risquant tout
autant d'être blessé que de mordre un garde germain dans le feu de l'action. Il
entendait les cris, le bruit des armes qui s'entrechoquaient et se dévissait la
tête pour essayer de distinguer quelque chose dans la pénombre.
    De
plus en plus de lampes s'allumaient dans les environs, des voisins sortaient
aux fenêtres ou dans la rue et les vigiles resserraient les rangs pour les
empêcher de s'approcher.
    Soudain,
Io feula et se mit à tirer sur sa laisse.
    -
Eh ! Suffit, Io ! Calme !
    Il
essaya de la faire asseoir mais le fauve tira de plus belle.
    -
Assise, par Jupiter ! Obéis !
    Peine
perdue, le jeune homme était presque traîné de force vers une ruelle sombre.
    -
Qu'est-ce qu'il a, le bestiau ? demanda un vigile.
    -
Si seulement je le savais !
     
     
    *
    **
     
    Face
à l'enchevêtrement de membres, de couteaux et de glaives qui les empêchaient de
poursuivre leur route, les gardes germaniques firent ce qu'aurait fait tout
voyageur qui doit se frayer un passage dans la végétation : trancher tout ce
qui les empêchait de passer.
    Avec
une rage aveugle, ils frappèrent et frappèrent encore, fouillant chaque recoin
de la taverne en cherchant désespérément une chevelure noire et un petit
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