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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin
Autoren: Cristina Rodriguez
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drapé soulignait les courbes
adolescentes jusqu'à l'indécence.
    -
Fils de Létô, pardonne à tes fidèles..., murmura Mustella, saisi d'une crainte
révérencieuse.
    En
dépit des apparences, cependant, et de l'entrée en scène théâtralement
orchestrée, ce n'était pas Apollon en personne qui se dirigeait vers les trois
soldats, loin s'en fallait, mais un tout jeune homme de taille moyenne et à la
silhouette un peu trop féminine.
    Son
visage n'avait rien à envier au reste de sa personne et, certaines statues
grecques exceptées, il aurait été difficile de trouver traits plus parfaits.
    L'esclave
qui était venu rameuter la garde prétorienne du Palatin marchait derrière son
maître, une lampe à la main, et la tenait de telle façon qu'on avait
l'impression que la chevelure du garçon irradiait littéralement.
    Io
grogna et Matticus lui gratouilla la tête. Il fit vibrer ses lèvres, méprisant,
en considérant le déhanché efféminé du nouveau venu et échangea un regard
circonspect avec Kaeso.
    -
Il n'a pas de grec que le nez, celui-là, c'est moi qui te le dis...,
marmonna-t-il.
    Son
centurion fronça les sourcils. Que signifiait cette mascarade ?
    L'adolescent
s'arrêta sur le pas de la porte du jardin, immobile dans le cercle de lumière
de la lampe que tenait son serviteur.
    Les
grands yeux gris étaient le siège d'un abattement indescriptible, les lèvres
boudeuses tremblaient et le visage délicat se contractait sous l'assaut des
larmes, qu'il n'arrivait pas à empêcher de couler.
    Bien
que le seuil du perron fût surélevé de cinq bons pouces par rapport aux pavés
de la ruelle, l'éphèbe dut rejeter la tête en arrière pour pouvoir regarder en
face le grand prétorien qui avait exigé sa présence.
    Les
insolites prunelles bleu pâle cerclées de noir de l'officier parurent le
décontenancer mais il se reprit vite.
    -
On a souillé ma maison..., murmura-t-il d'une voix à peine audible. On a
souillé le temple du dieu...
    -
Tu le connaissais ? demanda Kaeso.
    Le
garçon baissa le regard vers le cadavre, que son esclave éclairait à présent,
et laissa échapper un cri strident... avant de tomber évanoui dans les bras de
son serviteur, qui en laissa échapper sa lampe, manquant de peu d'éclabousser
Kaeso d'huile brûlante.
    -
Maître ! Maître !
    Le
nubien lança au grand prétorien un regard affolé et ce dernier agita la main,
profondément agacé.
    -
Ça va, emmène-le et dis-lui que je reviendrai le voir demain.
    L'esclave
se confondit en remerciements et révérences obséquieuses, comme seul un
Oriental pouvait le faire, et s'éloigna.
    La
femelle léopard s'assit près du corps ensanglanté et dévisagea son maître avec
une expression d'étonnement presque humaine.
    -
Qu'est-ce que c'est que cette maison de fous ? siffla Matticus entre ses dents
en regardant le colosse d'ébène disparaître avec son étrange fardeau.
    Mustella
haussa les épaules et Kaeso poussa un soupir déchirant en flattant la croupe de
sa compagne.
    Il
ne savait pas pourquoi mais, de la même façon que l'on peut sentir venir un
orage par une chaude journée d'été, il sentait venir les ennuis. De gros
ennuis...
     
     
     
    Le
lit de Kaeso fut agité d'une violente secousse. Encore un tremblement de terre
? C'était le deuxième depuis son arrivée à Pompéi !
    Le
jeune prétorien se réveilla en sursaut, haletant, prêt à se précipiter dans la
cour de la caserne pour se mettre à l'abri d'un éventuel effondrement, mais vit
sa jeune cousine au-dessus de lui qui le secouait comme un tapis sur le rebord
d'une fenêtre.
    -
C'est vrai, ce que dit Mustella ? le pressa-t-elle, à demi couchée en travers
de son torse. Tu l'as vu ? Raconte-moi, Kaeso ! De quoi a-t-il l'air ?
    Celui-ci
immobilisa ses bras frêles d'une seule de ses grandes mains en lui attrapant
les poignets et vissa ses yeux bleu clair à ceux de la jeune femme, d'un marron
vert presque doré, comme de jeunes noisettes.
    -
Concordia..., maugréa-t-il en s'asseyant sur sa couche, le coeur battant.
    De
sa main libre, il se frotta le visage baigné de sueur, sur les joues duquel
commençait à percer une barbe blonde, et essaya d'émerger du sommeil agité dans
lequel il avait sombré après avoir ramené à la caserne le corps retrouvé dans
la ruelle.
    Respirer
calmement.
    Inspirer.
    Expirer.
    Et,
surtout, se reprendre !
    Il
s'appelait Kaeso Concordianus Licinus, centurion de cohorte de la garde
prétorienne et directement sous les ordres
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