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Meurtres dans le sanctuaire

Meurtres dans le sanctuaire

Titel: Meurtres dans le sanctuaire
Autoren: C.L. Grace
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Pendant ce temps, Thomasina, sans ménager sa voix, réprimandait Agnes pour s’être tenue bouche bée à écouter parler de choses qui ne la concernaient pas. Cela fait, la servante rejoignit sa maîtresse, mais celle-ci lui demanda de la laisser seule. Elle ne voulait révéler à personne qu’elle connaissait maintenant l’identité de l’assassin. En outre, comme elle n’avait guère de preuves, comment réussirait-elle à confondre l’homme ?
    Les yeux fixés sur le morceau de parchemin que lui avait remis Luberon, Kathryn réfléchit. Que signifiait l’« écuyer vert » ? Peut-être Colum comprendrait-il...
    Kathryn se redressa soudain. Bien sûr, c’était clair ! Voilà pourquoi il y avait eu ce nouvel avis. Colum était un écuyer membre de la maison royale ! Quant à la couleur verte, elle indiquait ses origines irlandaises. D’ailleurs, l’écuyer du poème de Chaucer était vêtu d’une « cape et d’un capuchon verts ».
    Et si l’assassin avait déjà frappé ? L’Irlandais avait fait parvenir un message à Ottemelle Lane, demandant à Kathryn de se rendre à Kingsmead. S’était-il produit quelque chose là-bas ?
    Kathryn bondit sur ses pieds.
    — Thomasina, Thomasina ! Apporte-moi vite mon manteau !
    Elle descendit à la hâte dans la cuisine.
    — Agnes, lança-t-elle, personne n’est venu apporter des friandises, ou une bouteille de vin ?
    — Non, Maîtresse, personne.
    Thomasina arriva en trombe avec le manteau demandé. Kathryn ignora le flot de ses questions, tout occupée par la pensée de Colum. Il avait dit qu’il quitterait Kingsmead pour chercher du fourrage pour les chevaux. L’assassin ne pouvait donc pas savoir qu’il habitait chez elle. Mais que se passerait-il si, en rentrant à Kingsmead, Colum trouvait une bouteille de vin empoisonné, ou un paquet de friandises, ou du pain et du fromage ? Kathryn inspira profondément pour calmer les battements précipités de son coeur. Dieu sait que l’assassin était rusé ! Il pouvait fort bien laisser un mot disant que son cadeau venait d’Ottemelle Lane, ou encore d’un habitant bien intentionné de Cantorbéry !
    — Maîtresse, l’implora Thomasina, que se passet-il ?
    Kathryn la fixa du regard. L’espace d’un instant, elle se demanda pourquoi Thomasina était si sûre que ces horribles lettres anonymes cesseraient de lui parvenir, mais la question attendrait.
    — Thomasina, annonça-t-elle, je dois me rendre à Kingsmead.
    Kathryn avança la main et ajouta immédiatement :
    — Non, tu ne viens pas avec moi. Reste ici, au contraire, et ne laisse entrer personne. Et si quelqu’un se présentait avec un cadeau de quelque nature que ce soit, refuse-le, tu me le promets ?
    Thomasina jura, mais déjà sa maîtresse avait franchi la porte, courant presque.
    Elle récupéra sa gentille jument à la taverne, monta en selle et prit le chemin de Westgate. Elle s’arrêta devant le camp pour voir si elle distinguait Colum parmi la foule des soldats, mais ne réussit qu’à attirer leur attention. Comme elle n’y tenait pas, elle éperonna sa monture.
    Après avoir franchi Northgate, laissant derrière elle les murs de la ville, elle suivit le chemin couvert de poussière blanche qui escaladait une colline, et ne ralentit que lorsqu’elle fut en vue du vieux manoir de Kingsmead, entouré de ses clôtures délabrées. Elle descendit la colline.
    Un galopin – sans doute le fils d’un soldat – était assoupi près du portail en ruine. Sautant de son cheval, Kathryn le secoua pour le réveiller.
    — Y a-t-il quelqu’un dans le manoir, mon garçon ?
    Dans le visage livide de l’enfant, ses grands yeux sombres roulaient, affolés.
    — Non, Maîtresse. Pourquoi ? Maître Murtagh et les autres sont partis pour Maidstone, et les femmes sont retournées au camp.
    — Tu n’as vu arriver personne ?
    — Allons, Maîtresse, qui viendrait ici ? Le domaine est à l’abandon.
    — Tu n’as pas vu non plus d’étranger venu apporter du vin ou de la nourriture ?
    Le garçonnet croisa les bras, prenant un air buté.
    — Non, je vous l’ai déjà dit. Personne ne s’est présenté.
    Kathryn effleura doucement la tête de l’enfant.
    — Eh bien, reste à ton poste, mon garçon. Quand l’Irlandais reparaîtra, dis-lui que Maîtresse Swinbrooke – tu te rappelleras mon nom, n’est-ce pas ? – que Maîtresse Swinbrooke est arrivée.
    Elle franchit le portail et remonta une étroite
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