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Lettres - Tome II

Lettres - Tome II

Titel: Lettres - Tome II
Autoren: Pline le Jeune
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distingué, un accent bien latin, une voix mâle, une mémoire sûre, une grande intelligence avec autant de jugement ; j’ai été charmé de toutes ces qualités, mais surtout de ce qu’ils tenaient les yeux fixés sur moi comme sur leur guide et leur maître, et qu’ils semblaient aux auditeurs n’avoir qu’un désir, celui de m’imiter et de marcher sur mes traces. Ô jour heureux ! car je ne saurais trop le répéter ; ô jour qui mérite d’être marqué par moi d’un caillou éblouissant de blancheur ! Quoi de plus heureux en effet pour la patrie que des jeunes gens des plus nobles familles qui cherchent le renom et la gloire dans les lettres, et quoi de plus désirable pour moi que de servir de modèle à ceux qu’anime une noble ambition. Puissent les dieux me permettre de goûter toujours cette joie ! Puissent-ils encore (soyez témoin de mon vœu) accorder à tous ceux qui croiront honorable de m’imiter d’être meilleurs que moi ! Adieu.
     
    XII. – C. PLINE SALUE SON GRAND-PÈRE PAR ALLIANCE FABATUS.
    L’encouragement au bien.
     
    Ce n’est pas à vous de me recommander d’un geste hésitant ceux que vous jugez dignes de protection. Car il vous sied à vous de rendre beaucoup de services, et à moi de seconder tous vos efforts. J’aiderai donc de tout mon pouvoir Bittius Priscus, surtout sur ma piste, c’est-à-dire auprès des centumvirs. Vous me priez d’oublier les lettres que vous m’avez écrites, dites-vous, à cœur ouvert. Mais moi, je n’en ai pas dont le souvenir me soit plus cher ; car elles me font sentir mieux qu’aucune autre toute la délicatesse de votre affection, puisque vous en usez avec moi comme vous faisiez avec votre propre fils. Du reste je ne cache pas qu’elles m’ont causé d’autant plus de plaisir, que j’étais sans reproche, puisque j’avais mis tout mon zèle à l’affaire que vous m’aviez confiée. Je vous prie donc avec instance de me réprimander toujours avec la même franchise, toutes les fois que je vous paraîtrai manquer d’empressement (je dis : paraîtrai, car je n’en manquerai jamais), reproches que j’interpréterai toujours comme une preuve de votre profonde amitié, et dont vous aurez la joie de me trouver innocent. Adieu.
     
    XIII. – C. PLINE SALUE SON CHER URSUS.
    Suite de l’affaire des Bithyniens.
     
    Avez-vous jamais vu personne en proie à tant d’ennuis et de tracas que mon cher Varenus ? Il a été obligé de défendre et comme de gagner une seconde fois une victoire qu’il avait acquise avec tant de peine. Les Bithyniens ont eu l’audace de critiquer et de battre en brèche devant les consuls le sénatus-consulte, et même de porter plainte contre lui à l’empereur, alors absent de Rome {7} . Renvoyés par lui au sénat, ils ne se tinrent pas tranquilles. Claudius Capito plaida plutôt avec insolence qu’avec énergie, osant accuser devant le sénat un décret du sénat. La réponse de Catius Fronto fut digne et ferme ; et le sénat, lui, merveilleux ; car ceux mêmes, qui avaient d’abord refusé à Varenus ce qu’il demandait, furent d’avis d’accorder ce qui avait été accordé ; chacun, disait-on, était libre de son opinion, quand l’affaire était intacte ; une fois les débats terminés, tous sans exception devaient respecter la décision de la majorité. Seul Acilius Rufus et avec lui sept ou huit, sept exactement, persistèrent dans leur première opinion. Dans ce nombre minuscule quelques-uns étaient risibles par leur gravité de circonstance ou plutôt par leur affectation de gravité. Jugez cependant des assauts que me réserve la véritable bataille, d’après les luttes qu’a provoquées ce prélude, cette escarmouche. Adieu.
     
    XIV. – C. PLINE SALUE SON CHER MAURICUS.
    La visite sans gêne.
     
    Vous me pressez d’aller vous voir dans votre villa de Formies. J’irai à condition que vous ne vous gênerez en rien, accord qui m’apporte une garantie réciproque. Car ce n’est pas la mer et son rivage, mais vous, le repos, et la liberté que j’y vais chercher ; sinon, il vaudrait mieux rester à Rome. Il faut en tout agir ou au gré d’autrui, ou à son propre gré. Or mon caractère est ainsi fait, qu’il exige tout ou rien. Adieu.
     
    XV. – C. PLINE SALUE SON CHER ROMANUS.
    La lecture interrompue.
     
    Voici un adorable fait-divers auquel vous n’avez pas eu la chance d’assister ; moi non plus ; mais on me l’a raconté encore tout chaud.
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