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Les Mystères de Jérusalem

Les Mystères de Jérusalem

Titel: Les Mystères de Jérusalem
Autoren: Marek Halter
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fais l'amour avec l'ambition plus souvent qu'avec moi. C'est pas mon genre de me contenter des restes. J'ai su que j'en avais vraiment marre quand j'ai commencé à ne plus m'inquiéter qu'une espèce de communiste recyclé te tire dessus. Je me suis dit: ma chère petite Suzan, qu'est-ce que tout ça va te rapporter?
    Zéro. Rien. Ou plutôt si. qu'un jour on vienne me féliciter d'être la femme du héros... Seigneur, quelle aventure exaltante!
    Tom resta quelques secondes le souffle coupé par tant de reproches. Puis ce fut plus fort que lui. En grimaçant ce qu'il aurait voulu être un sourire, il soupira :
    - qui estfidèle en petit estfidèle en grand; qui est ˘*˘ste en petit est injuste en grand..
    - Oh, ça va! explosa Suzan en agitant sa fourchette inutile. J'en ai plus que marre d'entendre tes citations ridicules! Tu te prends pour qui?
    - Suzan, pourquoifai l'impression que tu me fais une crise de jalousie ?
    - Va te faire foutre.
    Le repas s'interrompit là, et Tom ne rattrapa Suzan qu'à l'angle de la Septième Avenue, alors qu'elle disparaissait dans un taxi.
    Le reste de la nuit se passa en jaillissements de rancoeurs et de disputes, avec des phrases et des mots parfois plus meurtriers que des balles de snipers. Maintenant, il était un peu plus de six heures du matin. Tom était cuit. Suzan allait sortir de sa vie et il n'avait plus la force de lever le petit doigt pour protester.
    Il y eut des bruits de flacons dans la salle de bains. Tom ouvrit les yeux et se dit qu'il ne devait rien manquer de ce qui allait se passer. Un journaliste doit toujours être le témoin de la réalité, quelle qu'elle soit. Suzan apparut. Elle portait un sac dans
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    chaque main. Ses cheveux blonds disparaissaient sous un béret de cachemire jaune p‚le. Son menton acéré comme une lance cheyenne surgissait d'un pull à col roulé rouge, lui-même enfoui sous une cape en laine polaire rose piquetée de pois bleus. Ses bottes de daim enveloppaient ses collants de laine noir etjaune jusqu'aux genoux. Mais Tom ne sut pas ce qu'il y avait dans ses yeux parce qu'elle ne les tourna pas vers lui avant d'atteindre la porte de l'appartement. E ne bougea pas du divan et elle dut poser l'un de ses sacs pour ôter la chaîne de sécurité et tourner les verrous. Elle ne referma pas derrière elle.
    Tom resta un moment sans réagir. Après une minute de silence, il fut surpris de sentir une sorte de soulagement, d'onde chaude et apaisante, lui parcourir tout le corps. Pour la première Fois de sa vie il venait de mener une bataille d'amour et l'avait perdue par K.-O. au premier round. E serait temps plus tard J'évaluer l'étendue des dég‚ts, mais, pour l'heure, il était bien zontent que ce soit fini.
    Il se leva, quitta le divan, referma la porte de l'appartement, :)ascula les verrous puis alla chercher une bouteille de yaourt iquide dans le frigo. Tout en buvant le yaourt à petites gorgées, 1 se fit couler un bain.
    E était six heures et quart à sa montre quand il l'ôta pour se plonger dans l'eau presque bouillante. 'uinq minutes suffirent pour qu'il s'endorme. Il n'était pas sept ieures quand le téléphone sonna, l'eau du bain était tiède.
    C'était la voix de Bernstein.
    - Vous êtes réveillé?
    - On dirait.
    - Parfait. Réveillez-vous encore un peu plus et bougez-vous es fesses.
    Rejoignez-moi au journal dans une demi-heure.
    - qu'est-ce qu'il se passe?
    - Une pleine brouette d'emmerdements pour vous, mon )etit.
    Bernstein raccrocha. Le champion olympique de la concision: Faites court, mon petit. Les gens n'ont plus le temps de rien àire aujourd'hui. Pourquoi voudriez-vous qu'ils le perdent à ,ous lire? "
    Le ventre noué, Tom revint enfiler un peignoir dans la salle de "ins. De toute évidence, quelque chose ne tournait pas rond.
    -If,

    Les heures à venir prome d'être aussi plaisantes à vivre ttçenŒ
    que celles qui venaient de s'achever. Il n'avait aucune idée de ce que pouvaient être les emmerdements promis par Bernstein, sinon qu'il ne pouvait pas douter de leur réalité.
    ¿ cinquante-quatre ans, Ed Bernstein avait tout vu du journalisme et l'essentiel du chaos humain. Il avait commencé au Vietnam o˘ il avait été
    l'un des trois journalistes couvrant la chute de Saigon, embarquant dans le dernier hélicoptère à la dernière minute. Puis il avait écrit ses papiers depuis le Chili et le Liban pendant trois ans et, là, un éclat d'obus lui avait arraché la moitié d'une oreille pour la
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