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Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789

Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789

Titel: Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789
Autoren: Charles Alfred (de) Janzé
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mal ne fit point de progrès ; et que, si votre
autorité
ne le peut étouffer tout d’un coup
, ou le rendit
languissant, et le fit périr peu à peu, par le retranchement et la
diminution de ses forces. »
    En effet, dans les mémoires qu’il faisait
rédiger pour l’instruction de son fils, mémoires qui ne s’étendent
qu’aux dix premières années de son règne, Louis XIV expose ainsi
son plan de conduite envers les huguenots :
    « J’ai cru que le meilleur moyen ;
pour réduire peu à peu les huguenots de mon royaume, était
de
ne les point presser du tout par aucune rigueur
nouvelle
 ; de faire observer ce qu’ils avaient obtenu
sous les règnes précédents, mais aussi de ne leur accorder rien de
plus et d’en renfermer l’exécution
dans les plus étroites
bornes
que la justice et la bienséance le pourraient
permettre.
    « Quant aux grâces qui dépendaient de moi
seul, je résolus, et j’ai assez ponctuellement observé depuis, de
n’en faire aucune à ceux de cette religion, et cela
par
bonté
, non par aigreur, pour les obliger par là à considérer
de temps en temps d’eux-mêmes, et sans violence, si c’était par
quelque bonne raison qu’ils se privaient
volontairement
des avantages qui pouvaient leur être communs avec mes autres
sujets ; je résolus aussi d’attirer par des récompenses ceux
qui se rendraient
dociles
mais il s’en faut encore
beaucoup que je n’aie employé tous les moyens que j’ai dans
l’esprit, pour ramener ceux que la naissance, l’éducation, et le
plus souvent un grand zèle sans connaissance, tiennent de bonne
foi, dans ces pernicieuses erreurs. »
    Nous verrons dans les chapitres de la liberté
du culte et de la liberté de conscience ce que Louis XIV fit des
droits religieux des protestants, sous prétexte de renfermer
l’exécution des édits
dans les plus
,
étroites
bornes
.
    Il ne respecta pas davantage leurs droits
civils
, et finit par leur fermer l’accès de toutes les
fonctions publiques et d’un grand nombre de professions, au mépris
de la disposition de l’édit de Nantes qui stipulait l’égalité des
droits, pour les protestants et pour les catholiques.
    Voici, par exemple, comment il en arrive à
exclure peu à peu les huguenots de toute charge de judicature. Il
commence par interdire aux huguenots conseillers au parlement de
connaître toute affaire dans laquelle sont intéressés des
ecclésiastiques ou des nouveaux convertis ; puis il prononce
la même interdiction contre les conseillers catholiques,
mariés
à des huguenotes
, attendu que les réformés trouvaient accès
auprès de ces officiers de justice,
par le moyen de leurs
femmes
, aux prières et aux sollicitations desquelles, ces
officiers se laissaient souvent persuader ; enfin il décide
que les conseillers huguenots doivent tous donner leur démission,
attendu qu’ils ne peuvent rester
constitués en dignité
, et
donner
un mauvais exemple
à ses sujets par leur
opiniâtreté, au lieu de les exciter à quitter leurs erreurs pour
rentrer dans le giron de l’Église. Il défend aux huguenots de se
faire nommer
opinants ou assesseurs
ce qui leur
permettrait de
se rendre maîtres des affaires
ainsi
qu’auparavant ; il leur interdit même d’accepter les fonctions
d’experts
, parce que « les juges étant obligés de se
conformer aux rapports des experts, lorsque ces experts sont
réformés, les catholiques sont exposés aux jugements de ces
réformés. »
    Enfin, il assimile les fonctions d’avocat aux
charges de la judicature, et défend aux huguenots d’exercer ces
fonctions, considérant « que les avocats
ont beaucoup de
part dans la poursuite des procès
, en donnant aux parties
leurs avis sur la conduite qu’elles ont à y tenir. »
    À la veille de la révocation, sous les
prétextes les plus vains et les plus fantaisistes, les huguenots se
trouvaient
légalement
exclus des fonctions et professions
de : « Secrétaires du roi, conseillers au parlement,
procureurs du roi, juges, assesseurs, greffiers, notaires,
procureurs, recors, sergents, clercs, experts, avocats, docteurs ès
lois dans les universités, monnayeurs, adjudicataires ou employés
dans les fermes royales ; employés dans les finances, fermiers
des biens ecclésiastiques, revendeurs de consignations,
commissaires aux saisies, lieutenants de louveterie, officiers de
la maréchaussée, officiers ou domestiques de la maison du roi, de
la reine ou des princes de la maison
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