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Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale
Autoren: Sinclair McKay
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devenir les ruches de l’opération, aient été construits peu de temps après la crise de Munich. Au départ, le baraquement 1 devait abriter la station radio du Park. Les baraquements érigés peu après, dont certains sont encore debout aujourd’hui, frappent l’œil moderne par leurs structures à l’aspect curieusement temporaire. Ils rappellent les maisons préfabriquées.
    Bletchley était à la fois suffisamment loin mais facile d’accès pour être le site idéal. La ville et les villages avoisinants offraient assez de logements pour héberger les cryptanalystes et traducteurs. Bletchley Park était (et est toujours) situé sur ce que l’on appelle maintenant la ligne de chemin de fer de la côte ouest. Et à l’époque précédant la mise en place du plan de restructuration du réseau du Dr Beeching 6 , il régnait une grande activité à la gare de Bletchley. À l’ouest, le chemin de fer atteignait Oxford et à l’est, Cambridge. Quiconque en provenance de Londres, Birmingham, Lancashire ou Glasgow pouvait se rendre facilement à Bletchley. « Ou plutôt relativement facilement », dit Sheila Lawn, qui devint une habituée de ces voyages au long cours. « Les trains étaient bondés de soldats. » Néanmoins, cette destination était une véritable aubaine pour nombre de jeunes gens disséminés dans tout le pays qui reçurent leur convocation.
    Au cours de l’année 1938, les travaux destinés à aménager le domaine progressèrent rapidement. On démolit une aile du manoir et les dépendances furent transformées en bureaux.
    Tout en haut du manoir, dans une petite mansarde miteuse, était installée la « Station X », poste d’écoute radio du SIS. Devant la minuscule fenêtre figurait un énorme wellingtonia autour duquel était aménagée la nécessaire antenne réseau rhombique. La « Station X », nom digne d’un roman de Ian Fleming, avait été baptisée ainsi car c’était simplement la dixième station de ce type. Elle ne resta pas longtemps à cet emplacement, élisant domicile à Whaddon Hall, à une dizaine de kilomètres de là.
    Après Munich, la tension diplomatique retomba temporairement. Il est de notoriété publique que le Premier ministre Neville Chamberlain tint dans sa main un bout de papier sur lequel figurait la promesse d’une « paix pour notre temps ». Selon certains rapports d’observation de l’époque, peu de gens ordinaires en étaient convaincus. Et, dans la sphère du renseignement, les préparatifs secrets en vue de l’inévitable conflit à venir s’intensifiaient.
    Bletchley Park fut placé sous le contrôle d’Alistair Denniston. Au départ, le site était censé être dirigé par l’amiral Sir Hugh Sinclair, mais il était tombé très malade et Denniston prit rapidement en main la gestion quotidienne de l’opération. C’est cette délégation de responsabilité, le chef du MI6 prenant véritablement les rênes, qui donna entre autres à Bletchley Park une certaine singularité parfois imprévisible. Son autonomie était suffisamment originale pour ne pas faire plaisir à certains pontes de Whitehall.
    En 1919, peu de temps après la fin de la Première Guerre mondiale, Alistair Denniston avait été nommé à la tête de la Government Code and Cypher School. Il en assura la destinée pendant l’entre-deux-guerres. Denniston ne débarqua pas seul à Bletchley Park en 1939, mais accompagné d’anciens camarades cryptanalystes des débuts du service, dont les lunatiques mais brillants Alfred Dillwyn Knox et Frank Birch.
    Birch avait un passe-temps plutôt inhabituel. En dehors de son incroyable talent en matière de codes, il était acteur et metteur en scène de théâtre, passion qu’il exerçait avec une exubérance d’une grande drôlerie. Il avait notamment campé une Veuve Twankey très mémorable dans une somptueuse production d’ Aladin dans le West End. Birch et Knox avaient été à Cambridge ensemble.
    À son arrivée à Bletchley, « Dilly » Knox, en tant que cryptanalyste expérimenté, avait pris place dans le Cottage, qui était en fait un alignement de maisons aménagées et reliées grossièrement entre elles, en face du manoir, de l’autre côté de la cour et près des écuries. Âgé de 55 ans, Knox était, selon un collègue, « le cerveau de l’affaire Enigma », un échalas au front proéminent, « les cheveux noirs en bataille et le regard dans la lune derrière ses lunettes ».
    Knox
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