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Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale
Autoren: Sinclair McKay
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Government Code and Cypher School (GC&CS) 3 , avant tout pour des raisons de sécurité et non pour une ques-tion d’esthétique.
    Depuis 1919, tous les messages chiffrés étrangers (surtout ceux de la naissante Union soviétique) avaient été traités par la GC&CS, petit service gouvernemental ésotérique qui était surtout l’arme de cryptanalyse du ministère des Affaires étrangères britannique. Depuis les années 1930, ce département sévissait non loin de Whitehall, au sein des Broadway Buildings, à St James’s Park, adresse chic londonienne qu’elle partageait avec le MI6 4 .
    En fait, c’est plus de dix-huit mois avant 1939 que l’on décida d’installer la GC&CS à la campagne. La laisser en plein cœur de Londres l’exposait trop à des raids aériens allemands potentiels. L’effrayante Blitzkrieg d’Espagne avait démontré l’efficacité meurtrière de ce genre d’attaque.
    Auparavant, le domaine de Bletchley Park avait appartenu à la riche famille Leon. Mais, en 1937, l’héritier Sir George, lassé d’entretenir le faste de la vie campagnarde, mit en vente le domaine. Une parente de la famille, Ruth Sebag-Montefiore, qui se retrouva par hasard cryptanalyste à Bletchley Park, dit de la maison : « Il me fallait vraiment faire preuve de beaucoup d’imagination pour me représenter l’endroit… à ses plus beaux jours, avec des chasseurs dans les écuries, des parties de campagne tous les week-ends… »
    En 1937, les grandes parties de campagne n’étaient plus que de l’histoire ancienne. En 1938, une équipe de promoteurs immobiliers, dirigée par le capitaine Faulkner, fit l’offre la plus élevée pour acquérir le domaine. On dit que l’amiral Sir Hugh Sinclair, chef du MI6, se montra si inflexible à propos de la nécessité de déménager et était si agacé par la bureaucratie pesante de Whitehall qu’il acheta la propriété avec ses propres deniers.
    Les travaux démarrèrent sur-le-champ. Les violents événements se déroulant en Europe assombrissaient le tableau. L’amiral Sinclair était parfaitement conscient, peut-être plus que nombre de membres du gouvernement, qu’il y avait urgence à disposer du manoir et du parc.
    En mai de cette année-là, des ingénieurs du Post Office commencèrent à poser des câbles dans la maison qui la relieraient aux terminaisons nerveuses de Whitehall. Au cours de l’été 1938, qui fut dominé par l’insoutenable tension du Sommet de Munich et la tentative d’apaisement calculée mais peu judicieuse de Chamberlain pour qu’Hitler ne cède pas à la tentation d’agresser la Tchécoslovaquie, Bletchley Park demeura le théâtre de l’exercice « La partie de chasse du capitaine Ridley », comme l’indiquait son nom de code.
    En fait, le capitaine Ridley était un officier de la marine au sein du MI6. Sa mission était d’assurer la logistique du déménagement de la GC&CS (que certains appelaient en plaisantant la « Golf Club and Chess Society ») de Londres à Bletchley. « On nous avait dit que c’était un “exercice” », a écrit le cryptanalyste chevronné Josh Cooper dans un journal intime de l’époque. « Mais nous nous sommes tous rendu compte que “l’exercice” pourrait bien se terminer en véritable guerre. »
    Cet exercice de 1938 donna également une idée des difficultés associées. Pour répondre à la curiosité des gens du cru quant à la présence à Bletchley Park de tant de visiteurs fourmillant dans le parc, on évoquait « la partie de chasse du capitaine Ridley ». On devait trouver des échos de la connotation wodehousienne 5 de l’expression (vaguement anachronique, même à l’époque) quelques années plus tard.
    Les travaux à effectuer étaient considérables. Il fut immédiatement évident que le manoir ne serait pas suffisamment grand pour héberger l’activité de craquage de code envisagée. C’est ainsi que l’on construisit dans le parc des baraquements en bois isolés à l’amiante. « Au début, quand nous étions peu nombreux, nous travaillions dans le manoir », se rappelle Ruth Sebag-Montefiore. « Par la suite, nous avons pris place dans l’un des baraquements en bois qui poussaient comme des champignons. »
    Bien que les archives ne l’expliquent pas clairement, il semble que les premiers baraquements, ces synecdoques de fortune exposées aux intempéries, illustration suprême de l’esprit d’improvisation britannique et qui allaient
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