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Le marchand de mort

Le marchand de mort

Titel: Le marchand de mort
Autoren: C.L. Grace
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jeta un regard à Luberon.
    — En voilà, des nouvelles tragiques, Simon. Mais qu’y puis-je ?
    Le clerc joua avec ses nouveaux gants.
    — C’est qu’il faut examiner les corps, Maîtresse Swinbrooke, et vous êtes médecin de la ville. J’aimerais aussi que vous vous rendiez à la maison. Peter peut avoir besoin d’aide. Enfin Richard Blunt lui-même a demandé à vous parler.
    — Moi ? s’exclama Kathryn. Il n’est pas venu me consulter depuis au moins quatorze mois !
    — Il veut pourtant vous voir, répliqua Luberon qui promena son regard autour de lui avant de reprendre : Cependant, ce n’est pas la vraie raison de ma présence ici. Maître Murtagh est-il de retour ?
    — Non, soupira Kathryn, et nous commençons à nous inquiéter pour lui.
    — Dans ce cas, Maîtresse, il faut que vous veniez seule. Il y a eu un autre décès.
    Kathryn gémit.
    — Il s’agit d’un personnage plus officiel, cette fois, expliqua Luberon. Vous connaissez la Taverne du Vannier , au-delà du château, près de Worthingate ?
    Kathryn hocha la tête.
    — Eh bien, hier soir, cette auberge spacieuse et confortable était pleine, toutes ses chambres étant occupées par des voyageurs bloqués par le mauvais temps Parmi eux se trouvait Sir Reginald Erpingham collecteur des taxes royales.
    Avec un soupir, Luberon reprit sa coupe qu’il vida, puis se leva.
    — Pour nous résumer, Maîtresse, ce matin on a trouvé Erpingham mort dans son lit.
    — Quelle est la cause du décès ?
    Luberon haussa les épaules.
    — Raide mort, le méchant salaud.
    Il eut un sourire d’excuse à l’adresse de Kathryn.
    — Désolé, Maîtresse, c’est ce qu’il était. Personne ne regrettera Erpingham, en revanche beaucoup regretteront les milliers de livres sterling de taxes royales qu’il transportait avec lui.
    — Elles ont été dérobées ? s’exclama Kathryn.
    — Elles ont disparu comme si elles n’avaient jamais existé. J’arrive tout juste de là-bas, Maîtresse. Il faut que  vous veniez voir par vous-même.
    Kathryn n’avait pas le choix. Colum était coroner du roi à Cantorbéry, et elle-même, par contrat avec le Conseil de la ville, était son médecin légiste, avec le devoir d’enquêter sur toute mort suspecte, et donc sur celle d’Erpingham.
    — Je vous accompagne, proposa Thomasina en se levant.
    — Non, reste ici !
    Kathryn promena son regard dans la pièce.
    —  A propos, où est Wuf ? On ne l’entend pas.
    — Il est en haut, déclara Thomasina. Il s’est remis à travailler le bois.
    Le visage de la vieille femme s’attendrit.
    — Il faut que vous regardiez ce qu’il fait, Maîtresse, il est vraiment doué. Vous êtes sûre que vous ne voulez pas que je vous accompagne ?
    — Non,  répéta Kathryn. À présent, cesse d’écouter les conversations des autres et descends-moi mes fontes de selle. Il me faut un rouleau de parchemin et une pochette en cuir avec mes plumes. À la taverne, on me procurera de l’encre.
    Elle songea à Peter Blunt, terrifié à en perdre la raison, et à son père Richard, isolé dans un cachot glacé.
    — Oh, prépare-moi aussi un petit pot d’onguent. Un tout petit. Maintenant, si Maître Murtagh revient, Thomasina, dis-lui où nous sommes partis. Nous irons d’abord à la Taverne du Vannier , puis chez Blunt, et enfin au Guildhall.
    Thomasina y consentit à regret. Elle apporta des bottes en cuir à sa maîtresse ainsi qu’une seconde paire de bas de laine. Kathryn prit le tout et acheva de s’habiller dans son petit cabinet. Quand elle revint, Luberon était prêt à partir.
    — Ce n’est pas bien loin, déclara-t-il. Autant y aller à pied, Maîtresse, ce sera moins dangereux.
    Kathryn en convint. Elle dit à Thomasina de surveiller Wuf et suivit Luberon dans le froid glacé. Ottemelle Lane comme toutes les rues était à peu près déserte. Le vent était tombé, mais il neigeait encore : des flocons duveteux, légers, qui s’accumulaient sur les toits en pente, ou gelaient en chandelles de glace pendant du bord des gouttières. Luberon et Kathryn devaient faire attention où ils posaient les pieds parce que la neige dissimulait les égouts et les détritus habituels qui jonchaient la chaussée. Ils descendirent la rue avec précaution, se méfiant de la neige qui basculait des toits. De temps en temps, par une fenêtre vivement ouverte, une servante déversait le contenu d’un vase de nuit qui, en tombant devant la
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