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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes
Autoren: J. M. Auel
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bordure de la rivière projetaient de longues ombres. Le jour déclinait. La petite fille passa un long moment à
    scruter l'étendue d'herbe qui bordait l'eau étincelante avant de trouver le courage de se hasarder hors de son abri. Elle passa la langue sur ses lèvres sèches en jetant des regards craintifs alentour. Seules les herbes bougeaient sous la brise. La troupe de lions était partie. La femelle, inquiète pour ses petits et perturbée par cette odeur étrangère, avait choisi de se mettre en quête d'une nouvelle tanière.
    Elle se glissa enfin dehors et se redressa. Le sang lui battit précipitamment aux tempes et sa vision se voila de taches dansantes. Chaque pas relançait la douleur insupportable de ses plaies enflammées d'o˘
    suintait
    un pus verd‚tre.
    >11 Elle crut ne jamais parvenir jusqu'à l'eau, mais sa soif l'attirait toujours plus loin. Elle se laissa tomber à genoux et parcourut les derniers mètres en rampant. Etendue à plat ventre, elle aspira de longues gorgées d'eau fraîche. quand elle eut étanché sa soif, elle s'ébroua et essaya de se relever, mais elle venait d'atteindre les limites de son endurance. La tête lui tourna soudain, des points lumineux se mirent à
    danser devant ses yeux, puis un voile noir s'abattit sur elle et elle s'évanouit.
    Un charognard qui planait indolemment dans le ciel repéra la forme immobile et amorça sa descente pour y voir de plus près.
    Ils franchirent la rivière en aval de la chute, là o˘ le cours se faisait plus large et peu profond. Ils étaient vingt, jeunes et vieux. Le clan en avait compté vingt-six avant que le tremblement de terre détruise leur caverne. Deux hommes triarchaient en tête, loin devant un groupe de femmes et d'enfants que flanquaient deux vieillards. Des hommes plus jeunes fermaient la marche.
    Ils longèrent la rivière qui entamait sa course sinueuse à travers les steppes, observant avec intérêt le vol des charognards dans le ciel. Si ces derniers ne s'étaient pas posés, c'est que l'objet de leur convoitise vivait encore. Les deux hommes de tête partirent en reconnaissance. Une bête blessée était une proie facile pour les chasseurs, pourvu qu'aucun carnassier ne les e˚t devancés.
    Une femme au ventre rebondi révélant une grossesse avancée cheminait devant ses compagnes. Elle vit les deux hommes s'arrêter, jeter un coup d'oeil au sol et poursuivre leur chemin sans s'attarder. Elle en déduisit que ce devait être un carnivore, car le clan en appréciait peu la chair.
    Haute d'un mètre quarante au plus, elle avait une forte ossature et des jambes arquées qui lui donnaient une silhouette trapue, mais elle marchait le buste droit, bien campée sur ses solides jambes musclées et ses pieds nus et plats. Ses bras, longs pour sa taille, présentaient la même courbure que ses jambes. Elle avait un nez fort et busqué, une m‚choire prognathe saillante comme un museau, et pas de menton. Son front bas fuyait sur un cr‚ne long et large soutenu par un cou épais. Une protubérance osseuse, au niveau de l'occiput, accentuait la longueur de sa tête.
    Un duvet de poils bruns, courts et frisés, lui recouvrait les membres inférieurs et les épaules, soulignant le haut de la colonne vertébrale pour s'épaissir ensuite en une longue chevelure broussailleuse. Le soleil printanier h‚lait déjà son teint. Ses grands yeux noirs et ronds, intelligents, profondément enfoncés sous la saillie prononcée des arcades sourcilières, brillaient de curiosité tandis qu'elle h‚tait le pas pour découvrir ce que les hommes avaient délaissé.
    A vingt ans à peine, la femme était déjà ‚gée pour une première grossesse, et le clan l'avait crue stérile jusqu'à ce qu'elle manifeste les premiers signes de gestation. La charge qui lui était dévolue ne s'en trouvait pas allégée pour autant. Elle portait, sanglé à son dos, un grand panier auquel étaient attachés tout un tas de ballots. Plusieurs sacs de corde tressée pendaient à une lanière de cuir nouée autour de la souple peau de bête qu'elle portait drapée de façon à former des replis tenant lieu de poches.
    L'un des sacs accrochés à sa ceinture se distinguait des autres. Il était fait de la dépouille d'une loutre, dont la fourrure au poil serré avait été
    traitée en laissant intactes les pattes, la queue et la tête.
    Au lieu d'éventrer l'animal, on avait pratiqué une unique incision au niveau de la gorge pour extraire les entrailles,
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