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Le clan de l'ours des cavernes

Le clan de l'ours des cavernes

Titel: Le clan de l'ours des cavernes
Autoren: J. M. Auel
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bouillonnement des eaux vives. Mais personne ne vint à son secours. Secouée par les sanglots, elle donna libre cours à son désespoir. Elle n'avait plus envie de se relever, elle ne voulait plus continuer.
    quand elle eut cessé de pleurer, elle resta prostrée dans la boue jusqu'au moment o˘ une racine qui lui labourait douloureusement les côtes et un go˚t de terre dans sa bouche la décidèrent à se lever. Elle vacilla légèrement, une fois debout, et s'en fut d'un pas incertain étancher sa soif. L'eau fraîche la revigora quelque peu, et elle ne tarda pas à se mettre en marche, se frayant courageusement un chemin à travers les branches et les souches d'arbres, pataugeant au bord de la rivière qui, déjà gonflée par les pluies printanières, avait doublé de volume en recevant ses affluents.
    Elle entendit un grondement dans le lointain, bien avant d'apercevoir l'impressionnante cataracte qui déferlait à la confluence de la rivière et d'un autre cours d'eau. Plus loin, les courants rapides se jetaient sur les rochers avant de s'enfoncer dans les plaines verdoyantes des steppes.
    A première vue, son chemin lui parut bloqué par la chute d'eau déferlant dans un bruit assourdissant au milieu d'un nuage de gouttelettes, mais en se rapprochant, elle remarqua qu'une étroite corniche courait derrière la chute au pied de la falaise érodée par le ruissellement. Elle considéra longuement le passage qui lui permettrait peut-être de franchir l'obstacle, puis, rassemblant tout son courage, elle s'engagea prudemment sur la corniche en s'agrippant des deux mains à la roche mouillée pour ne pas glisser. Le bruit était terrifiant, et vertigineux le déversement incessant de l'eau.
    Elle était presque arrivée de l'autre côté quand la saillie sur laquelle elle avançait s'étrécit de plus en plus et se fondit dans la paroi abrupte.
    Elle fut obligée de revenir sur ses pas. quand elle eut regagné son point de départ, elle contempla les flots impétueux et décida de les affronter.
    Il n'y avait pas d'autre solution.
    L'eau était froide et les courants violents. Elle s'avança dans la rivière, fit quelques brasses et se laissa porter au-delà de la chute jusqu'à la rive opposée du cours d'eau que ce large affluent avait considérablement grossi. La nage avait ajouté à sa fatigue mais, sur le moment, elle se sentit ravigotée par la fraîcheur de l'eau.
    La température était étonnamment élevée en cette fin de printemps, et lorsque les arbres et les arbustes firent place à la prairie, l'ardeur du soleil se révéla fort agréable. Mais à mesure qu'il s'élevait dans le ciel, ses rayons br˚lants prélevèrent leur tribut sur les maigres forces qui restaient à l'enfant. Au cours de l'après-midi, elle eut le plus grand mal à suivre la bande de sable qui courait entre la rivière et une falaise escarpée. La surface miroitante de l'eau réverbérait le vif éclat du soleil et la roche calcaire gorgée de chaleur l'éblouissait de sa blancheur.
    Devant elle, et aussi loin que la vue pouvait porter, les petites herbacées en flews piquetaient le vert de la prairie de taches blanches, jaunes, violettes et rouges, mais la fillette n'avait plus d'yeux pour la beauté
    printanière des steppes. Elle commençait à délirer de faim et de faiblesse, et les premières hallucinations se manifestèrent.
    " Je t'ai dit que je serais prudente, maman. J'ai seulement nagé un peu, pourquoi es-tu partie ? demanda-t-elle, comme l'image de sa mère venait flotter devant elle. Maman, quand est-ce qu'on mange ? J'ai faim, et il fait si chaud. Pourquoi n'es-tu pas venue quand je t'ai appelée ? J'ai eu beau crier et crier, tu n'es jamais venue. O˘ étais-tu, maman ? Ne t'en va pas encore ! Attends-moi ! Ne me laisse pas ! "
    La fillette s'élança vers la vision qui se dissipait, sans s'apercevoir que la falaise s'écartait brusquement de la rivière et qu'elle laissait ainsi derrière elle sa source d'eau. Dans sa course éperdue, elle buta soudain contre une pierre et tomba brutalement. Sa chute lui fit retrouver ses esprits et elle s'assit en frottant son pied meurtri.
    La muraille de calcaire était criblée de trous obscurs, de failles étroites et de crevasses, provoqués par l'éclatement des roches plus tendres sous l'action des grandes amplitudes de température. L'enfant jeta un coup d'oeil dans l'une d'elles, située à sa hauteur, mais la cavité ne retint pas longtemps son attention.
    En
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