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LE CHÂTEAU DANGEREUX

LE CHÂTEAU DANGEREUX

Titel: LE CHÂTEAU DANGEREUX
Autoren: Walter Scott
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affaire ?
    – « Oh ! assurément nous accepterons l’hospitalité de l’Écossais, puisque vous engagez votre parole de ménestrel que c’est un homme digne de confiance… Vous l’appelez Tom Dickson, n’est-ce pas ? »
    – « Oui, tel est son nom ; et la vue de ce troupeau m’indique que nous sommes en ce moment sur ses propriétés. »
    – « Vraiment ? dit la jeune femme avec quelque surprise ; et comment êtes-vous assez habile pour le savoir ? »
    – « J’aperçois la première lettre de son nom marqué sur ces brebis. Ah ! le savoir est ce qui mène un homme par le monde, aussi bien que s’il avait l’anneau par la vertu duquel les vieux ménestrels disent qu’Adam comprenait le langage des bêtes dans le paradis. Ah ! madame, il y a plus d’esprit sous une blouse de berger que ne se l’imagine une dame qui coud deux morceaux de belle étoffe dans un pavillon d’été. »
    – « Soit, bon Bertram. Et quoique je ne sois pas si profondément versée dans la connaissance du langage écrit que tu l’es, toi, il m’est impossible d’en reconnaître jamais l’utilité plus qu’en ce moment. Rendons-nous donc par le court chemin à la maison de Tom Dickson, que ce troupeau indique être dans le voisinage. J’espère que nous n’avons pas loin à aller, quoique l’idée de savoir que notre voyage est abrégé de quelques milles m’a tellement remise de ma fatigue, qu’il me semble que je pourrais faire le reste de la route en dansant. »

CHAPITRE II.
 
Les Archers.
 
    Rosalinde . Eh bien ! voici la forêt des Ardennes.
    Touchstone. Hélas ! à présent, que je suis dans les Ardennes, je suis plus insensé. Quand j’étais à la maison, j’étais dans un endroit meilleur ; mais des voyageurs doivent être toujours contens.
    Rosalinde . Sois-le donc, bon Touchstone. Vois-tu, qui vient là ?… Un jeune homme et un vieux, d’un pas solennel.
    SHAKSPEARE . Comme il vous plaira. Sc. IV, acte II.
    Tandis que les voyageurs causaient ensemble, ils atteignirent un détour du sentier d’où le pays se développait plus au loin qu’au milieu des terrains brisés qu’ils avaient jusqu’alors parcourus. Une vallée à travers laquelle coulait un petit ruisseau tributaire présentait tous les traits sauvages, mais non déplaisans, d’un vallon solitaire et verdoyant, planté çà et là de bouquets d’aunes, de noisetiers et de chênes taillis, qui avaient maintenu leur position dans le creux de la vallée, quoiqu’ils eussent disparu des flancs plus rapides et plus exposés de la montagne. La ferme ou la maison seigneuriale (car, à en juger par la grandeur et l’apparence de l’édifice, ce pouvait être l’un ou l’autre) était un bâtiment large, mais bas, dont les murailles et les portes étaient assez solides pour résister à toutes les bandes de voleurs ordinaires. Il n’y avait rien pourtant qui pût la défendre contre une force majeure ; car, dans un pays ravagé par la guerre, le fermier était, alors comme aujourd’hui ; obligé de souffrir sa part des grands maux qui accompagnent un tel état de choses ; et sa condition, qui ne fut jamais digne d’envie, devenait bien pire encore en ce qu’elle ne présentait aucune sécurité. À un demi-mille plus loin environ, on voyait un bâtiment gothique de très petite étendue, d’où dépendait une chapelle presque ruinée : le ménestrel prétendait que c’était l’abbaye de Sainte-Bride. « Autant que je puis savoir, dit-il, on a toléré l’existence de ce couvent, de même qu’on permet à deux ou trois vieux moines ainsi qu’à autant de nonnes qui y demeurent d’y servir Dieu et quelquefois de donner asile à des voyageurs écossais. Ils ont en conséquence contracté des engagemens avec sir John de Walton, et accepté pour supérieur un ecclésiastique sur lequel il croit pouvoir compter. Mais quand il arrive aux voyageurs de laisser échapper quelques secrets, on croit qu’ils finissent toujours par arriver d’une manière ou d’une autre aux oreilles du gouverneur anglais : c’est pourquoi, à moins que votre seigneurie ne le veuille absolument, je pense que nous ferons bien de ne pas aller leur demander l’hospitalité. »
    – « Certainement non, si tu peux me procurer un logement où nous aurons des hôtes plus discrets. »
    En ce moment deux formes humaines furent vues s’approchant aussi de la ferme, mais dans une direction opposée à celle de nos deux
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