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LE CHÂTEAU DANGEREUX

LE CHÂTEAU DANGEREUX

Titel: LE CHÂTEAU DANGEREUX
Autoren: Walter Scott
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quand, après être venus de si loin, nous trouverons fermées les portes du château, car elles le seront bien avant notre arrivée. »
    « J’en donnerais ma parole, répondit Bertram. Les portes de Douglas, confiées à la garde de sir John de Walton, ne s’ouvrent pas si aisément que celles de la dépense de notre château lorsqu’elles sont bien huilées ; et si votre seigneurie veut suivre mon conseil, nous retournerons vers le sud, et en deux jours au plus tard nous serons dans un pays où l’on peut satisfaire les besoins de son estomac dans le plus bref délai possible, comme le proclament toutes les enseignes des auberges ; et le secret de ce petit voyage ne sera connu de personne en ce monde que de nous, aussi vrai que je suis un ménestrel juré et un homme d’honneur. »
    – « Je te remercie du conseil, mon honnête Bertram, mais je ne puis en profiter. Si ta connaissance de ce triste pays pouvait t’indiquer quelque maison décente, qu’elle appartînt à des gens riches ou pauvres, je m’y établirais volontiers ; si l’on voulait me le permettre, jusqu’à demain au matin. Les portes du château de Douglas seront alors ouvertes pour des étrangers d’une apparence aussi pacifique que la nôtre, et… et… je l’espère, nous trouverons bien le temps de faire à notre toilette les changemens qui pourront nous assurer un bon accueil, de passer le peigne dans nos cheveux, vous comprenez enfin. »
    « Ah ! madame, s’il ne s’agissait pas de sir John de Walton, il me semble que je me hasarderais à vous répondre qu’une figure non lavée, une chevelure en désordre, et un air plus effronté que ne l’est d’ordinaire et que ne peut l’être celui de votre seigneurie, seraient un déguisement plus convenable pour le rôle de fils d’un ménestrel que vous désirez remplir dans la fête qui se prépare. »
    – « Comment souffrez-vous en effet que vos jeunes élèves ; soient si malpropres et si effrontés, Bertram ? Quant à moi, je ne les imiterai pas en ce point ; et que sir John soit actuellement au château de Douglas ou n’y soit pas ; je me présenterai devant les soldats qui remplissent les honorables fonctions de portier, le visage propre et la chevelure quelque peu en ordre. Quant à m’en revenir sans avoir vu un château qui m’apparaît presque dans tous mes rêves… Bref, Bertram, tu peux t’en aller, mais je ne te suivrai pas. »
    – « Et si jamais je quitte votre seigneurie dans une pareille situation, à présent surtout que votre fantaisie est presque satisfaite, il faudra que ce soit le diable lui-même, le diable en personne, ni plus ni moins, qui m’arrache de votre côté. Quant à un logement, il y a non loin d’ici la maison d’un certain Tom Dickson de Hazelside, une des plus honnêtes gens de la vallée, et qui, quoique simple cultivateur, occupait comme guerrier, lorsque j’étais dans ce pays, un rang aussi haut que tous les nobles gentilshommes qui combattaient autour de Douglas. »
    – « Il est donc soldat ? »
    – « Lorsque son pays, ou son seigneur, a besoin de son épée… et, à vrai dire, ils jouissent rarement des douceurs de la paix ; mais d’ailleurs il n’a d’ennemis que les loups qui viennent attaquer ses troupeaux. »
    – « Mais n’oublie pas, mon fidèle guide, que le sang qui coule dans nos veines est anglais, et que par conséquent nous devons redouter tous ceux qui se proclament ennemis de la Croix-Rouge.
    – « Que la foi de cet homme ne vous effraie pas. Vous pouvez vous fier à lui comme au plus digne chevalier et gentilhomme du monde. Il nous sera facile de le décider à nous recevoir avec un air ou une chanson ; et ceci peut vous rappeler que j’ai la résolution, pourvu que votre seigneurie le veuille bien, de temporiser un peu avec les Écossais, pauvres gens qui aiment tant la musique et qui, n’eussent-ils qu’un sou d’argent {4} , le donneraient volontiers pour encourager la gaie science  ; je vous promets, dis-je, qu’ils nous accueilleront aussi bien que si nous étions nés sur leurs sauvages montagnes ; et pour toutes les commodités que pourra fournir la maison de Dickson, le fils de l’homme-joie, ma jolie maîtresse n’exprimera pas un désir en vain. Maintenant voulez-vous être assez bonne pour dire à votre ami dévoué, à votre père adoptif, ou plutôt à votre fidèle serviteur, à votre loyal guide, quel est votre bon plaisir dans cette
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