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L’armée du roi de France

Titel: L’armée du roi de France
Autoren: Xavier Hélary
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dePhilippe III. À la fin du printemps 1276, le roi de France prend la décision de lever son ost. Mais le temps presse. Pour venir en aide à Eustache deBeaumarchais assiégé dans Pampelune,Philippe III dépêche son cousin, Robert, comte d’Artois. Celui-ci mobilise en hâte les vassaux du roi dans les sénéchaussées du Midi et, à la tête de cette petite armée, ne tarde pas à écraser les révoltés. De son côté, le roi réunit au cours de l’été une armée plus imposante. L’expédition, mal préparée et engagée seulement au début de l’automne, est vouée à l’échec. En novembre, manquant de ravitaillement, l’armée royale doit rebrousser chemin, sans avoir franchi les Pyrénées : parce qu’elle s’est arrêtée à Sauveterre-en-Béarn, cette armée est connue comme « l’ost de Sauveterre 7  ».

    Une nouvelle croisade ?
    Dans les années qui suivent l’échec de 1276, les relations entre les cours de France et de Castille restent très tendues. Jusqu’en 1280, l’impression domine que la guerre peut reprendre à tout instant. Dans ces conditions, le départ d’une nouvelle croisade est impossible.Philippe III, pourtant, semble avoir eu la ferme intention de repartir. Le nouveau pape,Grégoire X, élu en 1271, considère d’ailleurs que les croisés n’ont pas été libérés de leur vœu par l’expédition de Tunis, car celle-ci ne les a pas conduits jusqu’en Terre sainte. À Carthage, avant leur départ de Tunisie, puis à Trapani, après la destruction de leur flotte, les chefs croisés se sont engagés à repartir en juillet 1274. Dans les années qui suivent, le papeGrégoire X ne ménage pas ses encouragements. Au début de l’été 1274, alors que se tient le concile de Lyon, il félicitePhilippe III de ses préparatifs et lui concède une décime, c’est-à-dire une taxe de 10 % sur les revenus ecclésiastiques de son royaume, à prélever six années de suite. Le 24 juin 1275, la nouvelle reine de France, Marie deBrabant, est couronnée dans la Sainte-Chapelle, que SaintLouis a fait construire pour abriter la plus précieuse relique de la chrétienté, la Couronne d’épines. C’est dans ce cadre solennel quePhilippe III reprend solennellement la croix. De nombreux barons s’engagent à le suivre. Le frère de la reine, Jean, duc deBrabant, le duc deBourgogne, le comte deFlandre recrutent des chevaliers. On commence à réunir de l’argent.Philippe III traite avec son oncle, le roi de SicileCharles d’Anjou, comme avec le roi de Norvège,Magnus VI. Une grande croisade européenne, un « passage général », pour reprendre l’expression du temps, est-elle en préparation ? Tout laisse penser que le roi de France serait effectivement reparti si les complications autour de la Navarre ne l’en avaient finalement empêché. MaisPhilippe III ne prendra pas plus le chemin de la Terre sainte que ses successeurs. Tout au plus poursuivra-t-il l’œuvre de son père en maintenant le contingent français basé à Acre, capitale de ce qui reste de la Terre sainte. Ces quelques dizaines de chevaliers et d’hommes d’armes apporteront, il est vrai, une contribution majeure à la défense des derniers établissements chrétiens outre-mer 8 .

    Guerres de Romagne et de Sicile
    Longtemps différée, la réconciliation avec la Castille intervient finalement en 1280. Mais deux nouveaux fronts s’ouvrent bientôt pourPhilippe III, cette fois en Italie. En 1281, Simon deBrie, ancien garde du sceau royal sous SaintLouis, puis légat quasi permanent du pape dans le royaume de France, est élu pape sous le nom deMartin IV. À la fin de l’année suivante, il demande l’aide dePhilippe III pour conjurer les troubles qui agitent, au nord-est de l’Italie, la province de Romagne appartenant au patrimoine du Saint-Siège. Leroi de France envoie un contingent qui fait campagne en Romagne pendant plusieurs mois en 1283 et 1284, aux côtés des autres troupes réunies par le pape.
    En mars 1282, ce sont les Vêpres siciliennes, la révolte de l’île de Sicile. En 1265, Charles d’Anjou, le dernier des frères de SaintLouis, a reçu la couronne de Sicile, dont le Saint-Siège avait privéManfred, un bâtard deFrédéric II. Le royaume de Sicile, c’est à cette époque à la fois l’île de Sicile et le tiers méridional de la péninsule italienne – ce qu’on appellera plus tard les « Deux-Siciles ».Manfred est tué en février 1266, au cours de
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