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L’armée du roi de France

Titel: L’armée du roi de France
Autoren: Xavier Hélary
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l’avantage du jeune roi et de sa mèreBlanche de Castille. Quelques années plus tard, au printemps 1242, le roi d’AngleterreHenri III entreprend de reconquérir les terres dontPhilippe Auguste a spolié son pèreJean sans Terre. Le 21 juillet, toutefois, SaintLouis remporte une belle victoire à Taillebourg. C’est la dernière fois qu’il fait la guerre dans le royaume. C’est aussi la dernière bataille rangée à laquelle prend part un roi de France jusqu’à Mons-en-Pévèle, soixante ans plus tard.
    Pour SaintLouis, la seule guerre légitime est désormais la croisade. Brièvement réoccupée par les chrétiens en 1229, Jérusalem est retombée aux mains des Turcs dès 1244. Peu de temps après que la nouvelle lui en est parvenue, alors qu’il est gravement malade, SaintLouis prend la croix. Les années qui suivent sont consacrées à la préparation de l’expédition. Les recettes ordinaires du domaine et les taxes concédées au roi par le pape sur les revenus de l’Église (les décimes) sont mobilisées. Il faut acheter des chevaux et des armes, amasser le ravitaillement, aménager le port d’Aigues-Mortes – fondé en 1241, c’est le premier port capétien sur la Méditerranée. Le 25 août 1248, la flotte croisée s’ébranle. Quelques semaines plus tard, le roi est à Chypre. Les derniers contingents se font attendre, l’automne est là : il faut hiverner dans l’île. Ce n’est qu’au mois de mai 1249 que l’armée repart, en direction de l’Égypte, alors la principale puissance du monde musulman. Le 6 juin, les croisés prennent Damiette. Ce succès riche de promesses est suivi d’une série d’erreurs stratégiques. Mal renseignés sur le climat, sur la topographie et sur les forces ennemies, le roi et ses barons se lancent dans une offensive contre Le Caire. À Mansourah, l’avant-garde de l’armée croisée, commandée par l’un des frères du roi, Robert d’Artois, est anéantie (8 février 1250). La retraite que SaintLouis ordonne alors se change en déroute. Le 6 avril, le roi n’a d’autre ressource que de capituler. Une grande partie des croisés sont massacrés, tandis que le roi et les principaux chefs de l’armée sont épargnés. Les survivants sont libérés, quelques semaines plus tard, contre une rançon colossale. La remise de Damiette est le prix demandé pour la libération du roi. Parti d’Aigues-Mortes avec 2 800 chevaliers, SaintLouis n’en a plus qu’une centaine quand il quitte l’Égypte… Malgré la destruction de la quasi-totalité de son armée, SaintLouis refuse de repartir pour la France et séjourne pendant quatre années en Syrie, dans ce qui reste des établissements chrétiens en Terre sainte 4 .
    Ce n’est qu’à l’été 1254 qu’il est de retour dans son royaume. Dès le mois de décembre, il promulgue une grande ordonnance de réforme. Pour préparer dans les meilleures conditions la nouvelle expédition qu’il médite sans doute déjà,Louis entend perfectionner le gouvernement du royaume tout en faisant triompher la paix entre les États chrétiens. Le « traité de Paris », en 1258, scelle l’abandon par le roi d’AngleterreHenri III de ses prétentions sur l’héritage perdu de ses ancêtres Plantagenêts. La même année, le traité de Corbeil permet la réconciliation avec le royaume d’Aragon, après les tensions nées de la mainmise capétienne sur le Midi. À la demande des parties, Saint Louis est également amené à intervenir dans des querelles extérieures au royaume, ainsi entre les deux lignages rivaux des Avesnes et des Dampierre qui se disputent le comté de Flandre (Dit de Péronne, 1256) ou entreHenri III d’Angleterre et ses barons révoltés (Mise d’Amiens, 1264). En 1267, le roi de France se sent prêt à reprendre la croix. L’enthousiasme de la chevalerie est tout relatif, mais Saint Louis sait se montrer persuasif. Quand il quitte de nouveau Aigues-Mortes, au début du mois de juillet 1270, il est à la tête d’une armée nombreuse qui regroupe l’élite de la chevalerie de son royaume.
    Cette fois, la flotte croisée ne met pas le cap sur la Méditerranée orientale. Sans qu’on en connaisse exactement la raison, SaintLouis choisit de débarquer en Tunisie (18 juillet). Le sultan de Tunis, plutôt en bons termes avec les chrétiens, est le premier surpris de l’attaque croisée. Après la prise de Carthage (24 juillet), les opérations traînent en longueur.
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