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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes
Autoren: Edith Hamilton
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princes plutôt flibustiers de l’Iliade n’avaient aucun besoin de justice, ils
ne demandaient qu’à se saisir de tout ce qui passait à portée de leur main, parce
qu’ils étaient forts et qu’ils voulaient un dieu qui fût du côté des puissants.
Mais Hésiode, paysan qui vivait dans un univers d’homme pauvre, savait qu’aux
malheureux il faut un dieu juste et il écrivait : « Les poissons et
les bêtes et les rapaces dans l’air se dévorent les uns les autres. Mais à l’homme
Zeus a donné la Justice. La Justice a son siège à côté du trône de Zeus. »
Ces lignes montrent que les appels des faibles s’élevaient dès lors vers le
ciel et transformaient le dieu des forts en protecteur des impuissants.
    Et c’est ainsi que derrière les légendes d’un Zeus amoureux,
d’un Zeus lâche et peureux, d’un Zeus ridicule, nous voyons apparaître un autre
Zeus, tandis que les hommes prennent de plus en plus conscience de ce que la
vie leur demande et de ce qu’eux-mêmes cherchent dans le dieu qu’ils vénèrent. Ce
nouveau Zeus va graduellement remplacer les autres jusqu’à ce qu’il occupe
enfin la scène entière, et il deviendra alors, selon les mots de Dion
Chrysostome qui écrivait vers le deuxième siècle de notre ère : « Notre
Zeus, dispensateur de tout ce qui est bon, notre père commun, sauveur et
gardien tutélaire du genre humain ! »
    L’Odyssée parle de la « divinité
que tous les hommes attendent avec ferveur » et des siècles plus tard, Aristote
écrit : « Excellence, que la race des mortels se donne tant de peine
à obtenir. » Dès les premiers mythes et dans ceux qui les suivront, les
Grecs font preuve d’une perception du divin et de l’excellent, et leur désir de
les atteindre est si grand qu’ils ne renonceront jamais à tenter de les
apercevoir clairement, jusqu’à ce qu’enfin ils transforment l’éclair et le
tonnerre en Père Universel.

Les écrivains grecs et romains de la mythologie
    La plupart des livres traitant des légendes de la mythologie
classique s’inspirent surtout du poète latin Ovide qui écrivait sous le règne d’Auguste.
L’œuvre d’Ovide est un abrégé de la mythologie, et à cet égard, aucun auteur de
l’Antiquité ne saurait lui être comparé. Il raconta toutes les légendes et avec
un grand luxe de détails ; certains récits, qui nous ont été rendus
familiers grâce à la littérature et l’art, ne nous sont parvenus que par les
pages de ce poète. J’ai évité dans cet ouvrage, autant que faire se peut, de m’en
référer à lui. Il est – sans doute aucun – un très grand poète et un fort bon
conteur, capable d’apprécier suffisamment les mythes pour comprendre l’excellence
de la matière qu’ils lui offraient, mais il est bien plus loin d’en saisir la
signification que nous ne le sommes aujourd’hui. Pour lui, ils n’étaient que
balivernes et il écrivait :
    Je rapporte des poètes anciens les mensonges
monstrueux,
    Jamais vu, ni alors ni maintenant, par les yeux
des humains.
    En fait, il prévient son lecteur : « Ne vous
préoccupez pas de ces sornettes. Je vais tant les embellir que vous y prendrez
goût. » Et c’est ce qu’il fait, souvent fort plaisamment, mais ce qui
était vérité de fait et solennelle pour les anciens poètes grecs Hésiode et
Pindare, et véhicules de croyances religieuses profondes pour les tragiques
grecs, devient entre ses mains contes futiles, parfois spirituels et
divertissants, souvent sentimentaux et d’une enflure affligeante. Les
mythographes grecs n’ont pas ce style ampoulé et ils sont remarquablement
exempts de toute sensiblerie.
    La liste des principaux écrivains grâce auxquels les mythes
nous ont été transmis n’est pas longue. En tête vient Homère, bien entendu. L’Iliade et l’ Odyssée sont – ou plutôt contiennent – les plus anciens écrits que nous possédions. Aucune
date précise ne peut leur être assignée, les avis des érudits différant
sensiblement à ce sujet et n’étant pas près de se rapprocher. L’an 1000
avant le Christ serait peut-être celle à laquelle on trouverait le moins à redire
– en tout cas pour l’ Iliade, le plus ancien
des deux poèmes. { Dans tout ce qui va suivre ici,
et pour tout le reste de cet ouvrage, toute date doit être comprise comme
précédant l’ère chrétienne, sauf si le contraire est précisé }
    Le second écrivain de la liste est situé parfois au IX e
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